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Jean CROUZET : Ingénieur agricole - Docteur ès sciences - Professeur à l’Institut des sciences de l’ingénieur-Université de Montpellier II - Laboratoire de génie biologique et sciences de l’aliment - Équipe de microbiologie et biochimie industrielles associée à l’INRA
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Lire l’articleINTRODUCTION
S elon le Robert, la qualité « spécialement en parlant de matières élaborées, de productions commercialisées, c’est ce qui fait qu’une chose est plus recommandable par rapport à l’usage ou au goût humain qu’une autre de même espèce ».
Si on transpose cette définition tout à fait générale à l’aliment, on peut dire qu’un aliment sera de qualité s’il est apte à subvenir aux besoins de l’organisme, sans nuire à la santé de l’individu qui l’ingère, en lui procurant le maximum de satisfaction et en assurant un service (préparation rapide, conservation). Il doit donc satisfaire à la règle des quatre S : Santé et Sécurité, correspondant à la satisfaction des besoins implicites ; Saveur et Service, correspondant à la satisfaction des besoins explicites.
Pour le consommateur, la qualité se situe de façon prioritaire au niveau de l’ensemble des caractères organoleptiques qui rendent une denrée plus ou moins agréable à consommer. Deux aliments peuvent présenter la même valeur nutritionnelle et la même innocuité, offrir le même service mais, alors que l’un sera considéré comme de qualité inférieure, l’autre sera apprécié sur la base des qualités organoleptiques du produit .
L’acceptabilité dépend de l’aspect, de la couleur, de l’odeur, du goût, de la flaveur et de la texture du produit.
L’odeur est la sensation olfactive perçue lorsque les molécules volatiles atteignent les récepteurs olfactifs par la voie nasale directe ; cette notion a été étendue aux caractères responsables de cette sensation.
Le goût, ou saveur, correspond à l’ensemble des sensations gustatives et de sensibilité chimique communes perçues lorsqu’un aliment, une boisson ou tout autre produit est placé dans la cavité buccale et aux propriétés des produits qui provoquent ces sensations. Les récepteurs gustatifs sont susceptibles de reconnaître quatre goûts fondamentaux : sucré, salé, acide et amer ; depuis quelques temps, on y ajoute la saveur umami dépendante de la présence d‘exhausteurs tel le glutamate.
L’arôme est lié aux sensations perçues par l’organe olfactif par voie rétronasale lors de la prise en bouche, de la mastication et de l’ingestion d’un aliment et, comme dans les cas précédents, aux propriétés des produits responsables de cette sensation. Cependant, on utilise également le terme arôme(s) pour désigner une ou des substances aromatisantes ; on parlera, par exemple, d’arôme de fraise au lieu de parler de substances aromatisantes de fraise.
La flaveur est la sentation intégrée perçue par l’organe olfactif, les bourgeons gustatifs et la cavité buccale pendant la consommation ou la dégustation d’un produit.
Du point de vue légal (décret du 11 avril 1991) « on entend par arôme tout produit ou substance qui, étant destiné à être ajouté à des denrées alimentaires pour leur donner une odeur, un goût ou une odeur et un goût, entre dans l’une des catégories mentionnées ci-dessous :
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substances aromatisantes naturelles ;
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substances aromatisantes identiques aux substances aromatisantes naturelles ;
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substances aromatisantes artificielles ;
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arômes de transformation ;
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arôme de fumée. »
On estime que la croissance de l’industrie aromatique est de 4 à 6 % par an, à l’heure actuelle.
Cette croissance est très largement liée à la mutation profonde subie par l’industrie alimentaire à la suite du développement des produits alimentaires intermédiaires (PAI) et de la mise sur le marché de toute une gamme d’aliments résultant de l’assemblage de ces PAI et de divers ingrédients (agents de texture, édulcorants, colorants, conservateurs, arômes et exhausteurs de goût). On peut citer, par exemple, des produits comme le surimi aromatisé au crabe, à la langouste ou au homard, les desserts lactés à la vanille ou aux arômes de fruits, les sauces déshydratées prêtes à l’emploi, ou encore les biscuits à la gelée de fruits et les snacks pour apéritifs.
Cette mutation a été largement favorisée par les modifications des habitudes alimentaires avec le développement de la restauration collective.
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4. Arômes de synthèse
Il est largement fait appel aux arômes de synthèse dans la préparation des compositions aromatisantes ; ces arômes sont de deux sortes : les arômes artificiels et les arômes identiques aux arômes naturels.
4.1 Arômes artificiels
La première catégorie, qui correspond à des molécules qui ne sont pas présentes dans des produits naturels, comporte un nombre limité de composés dont la liste est pratiquement figée. Il s’agit, dans un certain nombre de cas, d’analogues structuraux de composés d’arômes naturels comme l’éthylvanilline ou le propénylguaéthol ou vanitrope qui possèdent une odeur proche de celle de vanille, quoique plus intense. L’éthylmaltol, homologue supérieur du maltol, possède également une odeur de caramel. D’autres arômes de synthèse possèdent des structures totalement différentes des molécules responsables de l’arôme que l’on trouve dans le produit naturel ; c’est le cas, par exemple, des phénylglycidate et méthylphénylglycidate d’éthyle qui développent un arôme rappelant celui de la fraise. Dans tous les cas, l’arôme obtenu est beaucoup plus grossier que celui que l’on obtient avec les produits naturels ou identiques au naturel.
HAUT DE PAGE4.2 Arômes de synthèse identiques aux arômes naturels
Parmi les composés identiques aux arômes naturels, les plus importants sont la vanilline et le l-menthol pour lesquels la consommation annuelle est de l’ordre de 4 000 tonnes.
HAUT DE PAGE4.2.1 Synthèse de la vanilline
Bien que l’on trouve sur le marché des extraits alcooliques ou des résinoïdes de vanille, la vanilline utilisée dans de très nombreuses préparations aromatiques ou en parfumerie est obtenue par synthèse ou hémisynthèse.
Trois voies utilisant le gaïacol, l’eugénol ou la lignine, contenue dans les solutions sulfitiques alcalines provenant de la fabrication de la pâte à papier, permettent d’obtenir la vanilline, la majorité de la production étant obtenue à partir de la 3e...
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Arômes de synthèse
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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Références
RIJKENS (F.) - BOELENS (H.) - The Future of aroma research (Le futur en matière de recherche sur les arômes). - In : MAARSE (H.) et GROENEN (P.J.) Aroma research, Centre for Agricultural Publishing and Documentation, 6 tabl., 7 fig., bibl. (42 réf.), p. 203-220 (1975).
BOELENS (M.H.) - MAARSE (H.) - VISSCHER (K.) - Trends in aroma research (Tendances en matière de recherche sur les arômes). - In : Trends in flavour research. MAARSE (H.) et VAN DEN HEIJ (D.G.), Elsevier Science BV, 4 tabl., 1 fig., bibl. (3 réf), p. 363-366 (1994).
NIJSSEN (L.M.) - INGENVISSCHER (C.A.) - VAN DONDERS (J.J.H.) [éds] - VCF Volatile compounds in Food : database. - Version 10.1.1 – Zeist (The Netherlands) : TNO Quality of Life (1963-2008).
* - Database of flavouring substances http://ec.europa.eu/food/food/chemicalsafety/ flavouring/flavouringsubstance_en.htm
SALLES...
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