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RÉSUMÉ
Les méthodes d'analyse radiochimiques et isotopiques s'appuient sur des mesures des propriétés du noyau de l'atome. Elles servent à déterminer de la matière en très faibles quantités dans le domaine des microgrammes aux fractions de picogramme. Les méthodes radiochimiques et nucléaires conservent leur raison d’être car elles sont souvent plus simples et plus aisées à mettre en œuvre. Elles ont l'avantage de nécessiter un appareillage moins onéreux que celui de techniques concurrentes, non radioactives, et les résultats obtenus moins sujets à erreur. De plus, les radioactivités à manipuler pour ces techniques sont faibles et parfaitement contrôlées.
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Gilles REVEL : Docteur ès sciences Physiques - Directeur de Recherche Émérite - Laboratoire Pierre-Süe CEA-CNRS
INTRODUCTION
Les méthodes d’analyses radiochimiques et isotopiques sont nombreuses et variées. Elles ont en commun le fait que les mesures concernent les propriétés du noyau de l’atome et non son cortège électronique. Elles s’affranchissent ainsi de la liaison chimique. Ces mesures sont très sensibles et très sélectives qu’elles portent soit sur les rayonnements émis par les isotopes radioactifs, soit sur la masse des isotopes stables. Aussi, les méthodes d’analyse radiochimiques et isotopiques sont le plus souvent utilisées pour la détermination de très faibles quantités de matière dans le domaine des microgrammes aux fractions de picogramme. Elles s’appliquent à la détermination de la plupart des éléments. Elles sont souvent multiélémentaires, simples et rapides à mettre en œuvre. Elles peuvent être très efficaces dans les études sur la spéciation.
Nous avons classé ces méthodes en trois groupes :
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celles qui utilisent la mesure d’isotope préexistant dans le milieu à caractériser ;
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celles qui utilisent l’ajout d’un isotope stable ou radioactif au milieu à caractériser ;
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celles qui utilisent l’irradiation du milieu à caractériser pour y générer soit des rayonnements mesurés pendant l’irradiation, soit des isotopes radioactifs mesurés après la fin de l’irradiation.
Les méthodes radiochimiques et nucléaires d’analyse ont connu leur apogée en 1960-1970 avec la généralisation des moyens d’irradiation dans le monde (réacteurs nucléaires, accélérateurs de particules, sources isotopiques) et l’apparition d’une électronique de mesure performante (détecteurs à semi-conducteurs et micro-ordinateur) autorisant le développement des analyses sans traitement chimique et leur automatisation. Depuis, d’autres méthodes très performantes, reposant sur d’autres principes d’excitation et de détection, ont vu le jour et/ou ont été développées (excitation par plasma, laser, rayonnement cyclotron, etc., mesures par spectrométrie de masse avec accélérateur, fluorescence résolue en temps, spectroscopie photoacoustique, etc.). Ces méthodes peuvent atteindre des sensibilités de détection équivalentes et apporter des informations complémentaires. Elles ont surtout l’avantage de ne pas utiliser d’éléments radioactifs et d’échapper ainsi aux contraintes croissantes engendrées par leur usage. Les méthodes radiochimiques et nucléaires conservent leur raison d’être car elles sont souvent plus simples et plus aisées à mettre en œuvre. L’appareillage utilisé est dans beaucoup de cas moins onéreux et les résultats obtenus moins sujets à erreur. Il est à retenir que les radioactivités à manipuler sont faibles et qu’elles sont parfaitement contrôlées. L’accident de Chernobyl et le problème posé par le stockage des déchets nucléaires relance depuis une dizaine d’années les recherches dans le domaine de la radiochimie qui dépasse largement le cadre de cet exposé [1]. Nous n’aborderons pas dans cet article les marquages isotopiques en dehors de leur utilisation en analyse élémentaire quantitative, pas plus que l’utilisation des radioéléments en diagnostic médical (imagerie, étude de métabolisme) ou pour les traitements thérapeutiques.
VERSIONS
- Version archivée 1 de janv. 1976 par Serge MAY
- Version archivée 2 de juil. 1990 par Jean-Pierre ADLOFF
DOI (Digital Object Identifier)
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4. Analyses radiochimiques et isotopiques. Applications
Les méthodes d’analyse radiochimiques et isotopiques ont des applications dans tous les domaines. Ces méthodes sont utilisées soit séparément, soit en complément les unes des autres, parallèlement ou même simultanément pour certaines d’entre elles à la microseconde nucléaire par exemple. Le tableau 8 tente de montrer comment ces méthodes se situent les unes par rapport aux autres. Il indique aussi leur domaine d’application privilégié. Pour les méthodes faisant appel à l’irradiation des échantillons, on trouvera dans les articles [P 2 563] et de ce traité trois autres tableaux comparatifs. Dans l’article [P 2 563] sur la microsonde nucléaire, le tableau 2 compare les différentes méthodes (PIXE, RBS, ERDA, NRA et PIGE) qu’il est possible d’utiliser avec cet instrument et le tableau 4 compare les performances de la microsonde nucléaire à celles d’autres microsondes. Dans , le tableau 12 compare les performances de l’analyse par activation à celles des autres méthodes d’analyse de traces. Ces méthodes sont souvent complémentaires les unes des autres tant par la nature et les concentrations des éléments qu’elles permettent de doser que par la partie et la quantité d’échantillon qu’elles permettent d’analyser.
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En archéologie, les méthodes de datation et d’analyse par activation sont celles les plus souvent utilisées. Pour les datations, le 14C conserve sa primauté car sa période de croissance autorise la datation de la plupart des objets historiques et préhistoriques. Pour certains de ces objets, la thermoluminescence peut s’avérer un complément utile. Les méthodes d’analyse par activation permettent de déterminer la provenance de nombreux objets...
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Analyses radiochimiques et isotopiques. Applications
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - GUILLAUMONT (R.), BLANZAT (B.) - Radiochimie : matière radioactive et rayonnements ionisants - . Académie des Sciences. Rapport sur la science et la technologie n 4, Technique et Documentation, 382 p., Paris, 2000.
-
(2) - TYKVA (R.), SABOL (J.) - Experimentals Arrangements for Low Radioactivities dans Low-Level Environmental radioactivity : Sources and Evaluation - . Techomic Publisching AG, chap. 2, p. 125-270, 1995.
-
(3) - KNOLL (F.G.) - Radiation Detection and Measurement - . 3e édition. J. Wiley & Sons, Inc, chap.20, p. 757-775, 1999.
-
(4) - REYSS (J.L.), SCHMIDT (S.) , LEGELEUX (F.), BONTE (P.) - Large, low background well-type detectors for measurements of environmental radioactivity - . Nucl. Inst. and Meth., A357, p. 391-397, 1995.
-
(5) - BOURLAT (Y.), MILLIES-LACROIX (J.C.) , ABT (D.) - Measurement of low-leved radioactivity in the Modane underground laboratory - . Nucl. Inst. and Meth., A339, p. 309-317, 1994.
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
Spectrométrie de collisions élastiques et de réactions nucléaires. Applications
-
Analyse par activation. Limites de détection
-
Spectroscopie Mössbauer
ANNEXES
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Laboratoires susceptibles d’effectuer des irradiations en France .
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Laboratoires susceptibles de faire des datations par le carbone 14 en France .
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Centre de datation par le radiocarbone. Université de Lyon 1 (Villeurbanne)
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Laboratoire de mesure du carbone 14 (LMC 14)-CEA(Saclay)
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Organismes ou laboratoires susceptibles de faire des mesures de radioactivité en milieu naturel :
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Ministère de l’Écologie et du Développement durable : http://www.environnement.gouv.fr/actua/cominfos/dosdir/DIRPPR/resair.htm
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Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) : http://www.irsn.org
-
SMART-SUBATECH, École des Mines de Nantes http://www.smart-subatech.com.
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Laboratoire de Radiochimie et Radioécologie. Université de Nice Sophia-Antipolis : http://www.unice.fr/Radiochimie/
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Commission de Recherche et d’informations indépendantes sur la radio-activité CRII-RAD (Valence) http://www.criirad.com.
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(liste non exhaustive)
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