Présentation
EnglishNOTE DE L'ÉDITEUR
La norme NF ISO 11929 de mai 2010 citée dans cet article a été remplacée par la norme NF ISO 11929-1 à -3 (M60-200-1 à -3) : Détermination des limites caractéristiques (seuil de décision, limite de détection et extrémités de l'intervalle élargi) pour mesurages de rayonnements ionisants - Principes fondamentaux et applications
Partie 1 : applications élémentaires
Partie 2 : applications avancées
Partie 3 : application aux méthodes de déconvolution (Révision 2020)
Pour en savoir plus, consultez le bulletin de veille normative VN2007 (Septembre 2020).
RÉSUMÉ
Les techniques de mesure de radioactivité par scintillation liquide sont assez faciles à mettre en œuvre et assez fiables. Elles sont, de ce fait, très utilisées. Pour comprendre ces techniques, il faut connaître les phénomènes physico-chimiques intervenant dans le processus d’émission de lumière, de détection et d’analyse des impulsions. La qualité des résultats obtenus repose sur la qualité des sources scintillantes, la détermination de leur rendement lumineux, l’étalonnage des détecteurs et l’appréciation de l’incertitude de mesure.
La scintillation liquide est une technique utilisée pour la mesure de la radioactivité. Après une description des principes physiques conduisant à la scintillation, les méthodes utilisées pour détecter les impulsions lumineuses sont décrites. La composition des scintillateurs est ensuite abordée, ainsi que le fonctionnement des compteurs. Deux méthodes de mesure sont décrites : les mesures avec étalon et les mesures directes utilisées en métrologie des radionucléides. L’évaluation des incertitudes de mesure et des limites de détection sont abordées, ainsi que les contrôles à effectuer pour assurer la qualité des mesures. Les développements futurs de ces techniques sont enfin discutés.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Philippe CASSETTE : CEA, LIST, Laboratoire National Henri Becquerel, Gif-sur-Yvette, France
INTRODUCTION
Les techniques de mesure d’activité par scintillation liquide sont apparues il y a environ soixante-dix ans et se sont imposées dans les domaines des sciences de la vie et de la terre, de la surveillance de l’environnement et de la métrologie primaire de la radioactivité.
Ces techniques consistent à mélanger la solution radioactive à mesurer à un liquide scintillant qui transforme les rayonnements ionisants, consécutifs aux désintégrations radioactives, en lumière, détectable et quantifiable.
Les principaux avantages de la scintillation liquide sont la facilité de préparation des sources radioactives, l’efficacité géométrique de détection de 4π et l’absence de barrière physique entre le radionucléide à mesurer et le détecteur, autorisant la détection de rayonnements de faible énergie. La mesure d’activité par scintillation liquide est une des seules méthodes permettant de mesurer l’activité de radionucléides bêta purs, où la désintégration radioactive n’est pas accompagnée de rayonnement gamma détectable par d’autres techniques. C’est également l’une des seules méthodes de mesure des radionucléides se désintégrant par capture électronique, surtout ceux conduisant à l’émission de rayonnements ionisants de faible énergie.
La scintillation liquide peut également être utilisée comme méthode absolue de mesure d’activité, c’est-à-dire sans faire appel à un étalon.
Les appareils modernes de comptage par scintillation liquide peuvent avoir des limites de détection très faibles autorisant la mesure de micro-activités. Une des applications est la datation au carbone 14 et le traçage géologique.
Les inconvénients principaux de cette technique résident dans son rendement énergétique global qui est faible et variable en fonction de la composition de la source scintillante. Cela impose de calculer le rendement de détection pour chaque condition de mesure.
La maîtrise des techniques de mesure d’activité par scintillation liquide passe d’abord par la compréhension des phénomènes physico-chimiques intervenant dans le processus d’émission de lumière, de détection et d’analyse des impulsions. Elle repose ensuite sur la qualité des sources scintillantes, la détermination de leur rendement lumineux, l’étalonnage des détecteurs et l’appréciation de l’incertitude de mesure. Elle suppose enfin l’utilisation d’appareils de mesure fiables et vérifiables.
L’objectif de cet article est de faire le point sur ces techniques de scintillation liquide afin de permettre aux utilisateurs de maîtriser au mieux le processus de mesure et d’optimiser la qualité des résultats.
VERSIONS
- Version archivée 1 de mars 2004 par Philippe CASSETTE
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Techniques d'analyse
(289 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
2. Composition des scintillateurs
Un scintillateur liquide est un transformateur de rayonnement ionisant en lumière. Il est essentiellement composé d’un solvant dans lequel une molécule scintillante est dissoute.
D’autres composés sont éventuellement ajoutés afin d’adapter le scintillateur à des usages particuliers, notamment un solvant secondaire, un scintillateur secondaire, des surfactants, des extractants et des charges. La composition du scintillateur doit permettre un transfert d’énergie efficace entre le solvant et la molécule fluorescente. Elle doit également permettre la coexistence entre la source radioactive et le milieu détecteur.
2.1 Solvant
Les solvants utilisés sont des solvants organiques aromatiques, pour des raisons liées au transfert d’énergie. Le solvant doit être :
-
relativement inerte chimiquement ;
-
disponible avec peu d’impuretés ;
-
transparent à la lumière.
Pour des raisons pratiques, il doit également être peu volatil, peu toxique et économique, et avoir un point éclair élevé.
Les premiers solvants utilisés ont été le benzène et le toluène. S’ils permettent encore d’obtenir de très bons scintillateurs, on doit cependant constater qu’ils ne remplissent pas toutes les contraintes évoquées, notamment pour ce qui concerne la toxicité et la sécurité. C’est pourquoi les solvants rencontrés dans les scintillateurs liquides traditionnels utilisent de préférence le xylène et le pseudocumène.
Depuis les années 1980, une nouvelle génération de solvants dite de sécurité est apparue et est utilisée dans la plupart des scintillateurs liquides commerciaux. Ces solvants, à base de di-isopropyl naphtalène (DIN), de phénylxylyléthane (PXE) ou de dodecylbenzène (LAB), possèdent un point éclair élevé (environ 150 °C) et sont moins volatils et moins toxiques que les solvants traditionnels.
HAUT DE PAGE2.2 Scintillateur primaire
Le scintillateur primaire est un soluté qui a pour rôle de transformer une énergie électronique en lumière détectable.
À ce titre, il doit posséder les...
Cet article fait partie de l’offre
Techniques d'analyse
(289 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Composition des scintillateurs
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - KALLMAN (H.) - Scintillation counting with solutions. - Phys. Rev. 78, 621-622 (1950).
-
(2) - REYNOLDS (G.T.), HARRISON (F.B.), SALVINE (G.) - Liquid scintillation counters. - Phys. Rev. 78, 488 (1950).
-
(3) - BIRKS (J.B.) - The theory and practice of scintillation counting. - Pergamon Press. Oxford (1964).
-
(4) - HORROCKS (D.L.) - Measurement of sample quenching of liquid scintillators solutions with X-ray and gamma-ray sources. - Nature 202, p. 78-79 (1964).
-
(5) - VIVIER (A.), AUPIAIS (J.) - Optimization of the decision threshold for single radioactive counting. - Radiochemical Acta, 95 (2007).
-
(6) - Évaluation des données de mesure. Guide pour l’expression de l’incertitude de mesure. - JCGM,...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
-
Instruments nucléaires – Ensembles de comptage à scintillation liquide – Contrôle du fonctionnement. - CEI 61304 - 1994
-
Qualité de l’eau – Détermination de l’activité volumique du tritium – Méthode par comptage des scintillations en milieu liquide. - ISO 9698 -
-
Mesurage de la radioactivité – Détermination de l’activité des radionucléides émetteurs β – Méthode d’essai par comptage des scintillations en milieu liquide. - NF ISO 19361 - 2017
-
Énergie nucléaire – Mesure de la radioactivité dans l’environnement – Air – Détermination par scintillation liquide de l’activité volumique du tritium atmosphérique prélevé par la technique de barbotage de l’air dans l’eau. - NF M60-312-1 - 2019
-
Énergie nucléaire – Technologie du cycle du combustible – Déchets – Détermination du strontium 90 dans les effluents et déchets après séparation chimique préa-lable. - NF M60-316 - 2002
-
Énergie nucléaire – Technologie du cycle du combustible –...
ANNEXES
L’institut National des Sciences et Techniques Nucléaires INSTN organise plusieurs cours annuels de formation permanente sur les techniques de mesure par scintillation liquide http://www-instn.cea.fr
HAUT DE PAGE1.2 Sociétés savantes et congrès
Un congrès international sur le développement des techniques de scintillation liquide est organisé avec une périodicité d’environ trois ans. Ces congrès rassemblent les industriels, les développeurs de méthodes et les utilisateurs des techniques de scintillation liquide, notamment en métrologie de la radioactivité, en biologie et médecine, en mesure d’environnement et en datation. Le premier congrès a eu lieu en août 1957 à l’Université Technologique du Northwestern (États-Unis) et le dernier a eu lieu à Copenhague (Danemark) en 2017. Les actes de ce dernier congrès ont été publiés dans « Journal of Radioanalytical and Nuclear Chemistry ».
Par ailleurs, le Comité International pour la Mesure des Radionucléides (ICRM), regroupe les laboratoires nationaux de métrologie de la radioactivité. Ce comité possède un groupe de travail dédié aux méthodes de mesure par scintillation liquide.
Sites Internet
-
NIST Physics Laboratory : https://www.physics.nist.gov
-
Laboratoire...
Cet article fait partie de l’offre
Techniques d'analyse
(289 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive