Présentation
EnglishAuteur(s)
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Fethi BEDIOUI : Directeur de recherche au CNRS
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Sophie GRIVEAU : Maître de conférences à l'École nationale supérieure de chimie de Paris
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Alain PAILLERET* : Maître de conférences à l'université Pierre et Marie Curie – Paris Universitas - * la contribution de cet auteur a porté principalement sur le couplage électrochimie/microscopies en champ proche
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Lire l’articleINTRODUCTION
L'électrochimie procure, par nature, une contribution de toute première importance au développement des nanosciences . Il suffit pour cela de réaliser, par exemple, que des processus élémentaires de corrosion ou d'électrocristallisation modifient l'aspect et la composition d'interfaces métal/solution d'abord à l'échelle atomique avant de produire des répercussions évidentes à une échelle nanométrique. Par ailleurs, l'électrochimie permet, dans une approche principalement de type « bottom-up », de générer sur des surfaces conductrices des structures diverses et variées, cristallines ou amorphes, organiques, inorganiques ou métalliques à partir de solutions contenant des espèces dissoutes, ioniques ou neutres, monoatomiques ou moléculaires. Ces structures pourront prendre la forme de dépôts localisés plus ou moins clairsemés ou bien encore de films fins uniformes. Par le biais d'un contrôle rigoureux des conditions de dépôt (paramètres électrochimiques, composition de la solution électrolytique utilisée…), l'électrochimie permet donc d'accéder, dans la région de l'interface conducteur électronique/solution, à une grande diversité de nano-objets (nanoplots, nanofils, nanotubes, nanocristaux, nanoparticules, nanomotifs, films d'épaisseur submicronique…) dont une au moins des dimensions se limite à quelques nanomètres. Si les techniques électrochimiques classiques permettent effectivement la préparation d'une vaste diversité de nano-objets, elles offrent également l'accès par exemple à la caractérisation directe, globale ou locale, de la réactivité électrochimique et/ou de la composition chimique d'interfaces électrochimiques. Cependant, elles permettent également l'étude, parfois indirecte, d'un certain nombre de propriétés, comme le métabolisme de systèmes biologiques (par exemple des cellules) via la détection électrochimique de ses métabolites (surtout lorsque ceux-ci sont électroactifs bien sûr).
À l'échelle locale, les propriétés (électro)chimiques et topographiques d'un échantillon sont accessibles à l'aide de la microscopie électrochimique (ou SECM pour Scanning ElectroChemical Microscopy), inventée à la fin des années 1980, grâce à l'utilisation d'une électrode miniaturisée jouant le rôle de sonde. La SECM est, en effet, une technique de microscopie à sonde locale, offrant la possibilité d'imager la réactivité électrochimique d'échantillons de différentes natures ou encore d'en modifier localement les propriétés. Il permet d'examiner la surface d'échantillons en les balayant par des électrodes miniaturisées, qui vont recueillir un signal indicatif de la réactivité redox locale de celui-ci, donnant ainsi une vision à l'échelle micrométrique de la surface. L'utilisation de la SECM constitue une avancée majeure de l'électrochimie, rendue possible grâce à la miniaturisation des électrodes et à la possibilité de mesurer de très faibles courants. Elle offre tout un panel d'applications allant de l'imagerie électrochimique in situ à la structuration locale microscopique de surface.
L'élaboration de la SECM a débuté à la fin des années 1980 simultanément dans deux laboratoires d'électrochimie [1] [2]. C'est une technique apparentée aux microscopies en champ proche, telles que la microscopie à effet tunnel (STM, Scanning Tunneling Microscopy) ou la microscopie à force atomique (AFM, Atomic Force Microscopy). En SECM, le rôle de sonde est assuré par une ultramicroélectrode (UME), permettant notamment d'imager la réactivité redox locale d'échantillons solides ou liquides, mais qui peut aussi servir d'outil de modification locale de surfaces solides. Par analogie avec les autres microscopies AFM et STM [3], l'UME est également appelée « tip » (pointe) même si la plupart des UME utilisées en SECM possèdent des géométries disque plan (et non pas en forme de pointe).
Nous avons choisi de recourir aux abréviations et notations utilisées dans la littérature internationale par souci d'homogénéité (une liste des abréviations est disponible à la fin du document). Par ailleurs, le lecteur est invité à se reporter à l'article [P 2 128] [4] des Techniques de l'Ingénieur pour plus de précisions sur les UME (principe, fabrication et applications des UME).
Remarque : les microscopies en champ proche ou assimilées sont le plus souvent abrégées sous leur acronyme anglais (STM, AFM, SECM) selon une pratique internationale. Ces abréviations sont à la fois utilisées pour désigner la technique et l'outil (le microscope).
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4. Instrumentation
Des appareillages commerciaux SECM sont apparus assez récemment, permettant de commencer à démocratiser l'utilisation de cette technique en laboratoire ; mais, contrairement à d'autres microscopies à sonde locale comme l'AFM, son utilisation en routine est encore peu répandue.
4.1 Appareillage de base
Le dispositif SECM basique est assez simple et est constitué de quatre éléments principaux :
-
une cellule électrochimique, incluant la sonde UME, l'échantillon, l'électrode de référence et la contre-électrode (pour simplifier dans certains cas, l'électrode de référence peut aussi servir de contre-électrode) ;
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un dispositif permettant de contrôler les positions relatives de l'UME et du substrat ;
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un potentiostat simple ou un bipotentiostat, si un potentiel doit être appliqué au substrat ;
-
un système d'acquisition des données.
Certains SECM sont couplés à une caméra qui permet de suivre l'approche de la pointe sur la surface du substrat permettant de positionner l'UME plus facilement par rapport à la surface [45]. Cependant, cet outil est peu précis et permet principalement de s'assurer que la sonde sera positionnée en vis-à-vis du substrat dans la zone d'analyse souhaitée.
Deux configurations existent pour le positionnement tridimensionnel relatif de la sonde par rapport au substrat :
-
la cellule électrochimique dans laquelle est immergé l'échantillon repose sur une platine mobile dans le plan (x, y ) et la pointe est actionnable en z ;
-
la cellule électrochimique est fixe et c'est la pointe qui est mise en mouvement dans les trois directions de l'espace (x, y et z ) au moyen de moteurs pas à pas et/ou d'éléments piezoélectriques.
La cellule électrochimique utilisée est généralement de petite taille, pouvant recueillir quelques mL de solution.
Dans le paragraphe 3.1,...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - SALVAN (F.), THIBAUDAU (F.) - Microscopie à sonde locale. - [P 895]. Base Techniques d'analyse (1999).
-
(2) - BEDIOUI (F.) - Voltampérométrie. Perfectionnement des techniques - [P 2 128]. Base Techniques d'analyse (1999).
-
(3) - SOULARUE (P.), GIDROL (X.) - Puces à ADN. - [RE 6]. Base Bioprocédés (2002).
ANNEXES
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