Présentation
Auteur(s)
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Pierre GUIMBRETIÈRE : Ingénieur de l’École spéciale des Travaux Publics - Conseiller technique et scientifique GKN Glaenzer-Spicer
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Le joint de cardan, décrit dans l’article spécialisé de ce traité, est utilisé soit unitairement si l’angle de brisure est faible, soit beaucoup plus couramment par paire, c’est-à-dire en transmission à deux joints avec une configuration symétrique tant en angle de brisure qu’en angle de calage afin que l’arbre mené ait, autant que faire se peut, une vitesse angulaire constamment égale à celle de l’arbre menant.
Ces deux dispositions ont été utilisées, en particulier, pour assurer la liaison entre la boîte de vitesses et le pont arrière des véhicules à propulsion. Pour les poids lourds, la seule solution retenue actuellement est celle de la transmission à deux joints, dont l’un est coulissant, associée éventuellement à une demitransmission, voire deux.
Quand la voiture particulière dite « traction avant » s’est imposée, il a été nécessaire de structurer la liaison entre la boîte-pont et les roues suspendues, motrices et directrices. Lorsque les roues avant sont « non braquées », l’axe de roue et l’axe de sortie de pont sont quasi parallèles et il serait possible d’envisager un joint de cardan à chaque extrémité de l’arbre de transmission. Mais, dès que l’on braque les roues, l’angle du joint, côté pont, ne varie pratiquement pas alors que l’angle du joint, côté roue, augmente. Il en résulte un décalage angulaire cyclique entre l’arbre de sortie de pont et l’arbre de roue engendrant une accélération et une décélération cycliques de la roue à une fréquence de deux fois par tour ; l’existence du différentiel dans le pont avant ne fait que compliquer la situation. Le véhicule est alors soumis à des secousses et les organes mécaniques subissent des contraintes inacceptables.
Par ailleurs, il est nécessaire d’assurer, sans réaction axiale sensible, les variations de longueur de la transmission – dues aux débattements de suspension pour une grande part – ce que les cannelures de transmissions à joints de cardan accomplissent fort mal.
De nouvelles solutions s’imposaient donc : les joints homocinétiques – fixes et coulissants – ont pour objet de répondre à ces différentes exigences et leur développement a été intimement lié à celui de la traction avant ; en plus du domaine agricole qui utilise ce type de joint, d’autres industries pourraient être également utilisatrices. Après l’historique joint de Hooke (1664), nous trouvons plus près de nous le joint de Clemens (1876), puis les brevets Delaunay-Belleville (1914), Retel (1922), Weiss (1924), Parvillée (1926), Fenaille (1926), Rzeppa (1927), Causan (1930), Glaenzer-Spicer (1934), et Orain (1962).
Actuellement, avec ses 45 millions de voitures – généralement des tractions avant – produites par an, le seul marché automobile exige la fabrication de quelque 180 millions de joints homocinétiques ; les autres marchés apparaissent comme négligeables. Dans ces conditions, des équipementiers spécialisés et réputés tels que GKN avec des implantations dans le monde entier, ou NTN, ou Saginaw (GM)... ainsi que certains constructeurs automobiles, assurent la production de masse nécessaire.
VERSIONS
- Version archivée 1 de août 1984 par Jacques DORÉ, Roland LINDAS, Roland LINDAS, Roland LINDAS, Roland LINDAS
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2. Géométrie : théorie du plan bissecteur
Un théorème dû à Myard peut s’énoncer de la façon suivante : deux arbres peuvent avoir une liaison de rotation réciproque et continue au moyen de deux pivots liés à ces arbres, ces deux pivots étant assujettis à rester dans un plan.
Cas particulier de ce théorème : lorsque les deux arbres sont concourants et que les deux pivots sont perpendiculaires à ces arbres, ou plus généralement inclinés du même angle, la vitesse de l’arbre de sortie est égale à la vitesse de l’arbre d’entrée. C’est le schéma le plus simple d’un joint homocinétique. Une méthode assez logique pour concevoir des joints homocinétiques de ce premier type, consiste en partant du joint simple (figure 3a ) – en l’occurrence il s’agit d’un joint de cardan à dés (joint bipode) qui, par extension, peut devenir un joint à croisillon, à anneau ou à noix – à passer au joint double (figure 3b ), voire ensuite à simplifier en réduisant le nombre des pivots et à réduire l’encombrement en modifiant la position de ces pivots, simplification et modification qui entraînent par ailleurs la création de dispositifs accessoires.
Apparaît à ce stade une potentialité de situation de symétrie géométrique de tous les constituants par rapport au plan bissecteur des deux arbres à réunir.
Partant d’un tel joint double bipode, on obtient par inversion de situation des pivots, un autre joint double bipode à 2 pivots parallèles (figure 3c ). En rapprochant ces deux pivots pour les amener à se confondre, on obtient un nouveau schéma de joint homocinétique (figure 3d ), que nous appellerons du deuxième type, dont le succès tient à la possibilité de maintenir ce pivot unique – par exemple deux billes, placées de part et d’autre de la rotule de concourance des arbres, le concrétiseront – dans le plan bissecteur.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MYARD (F.E.) - Théorème général sur les liaisons rotatives. - SFM no 7 (1953).
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(2) - GUIMBRETIÈRE (P.) - Les joints mécaniques de transmission, un cas : la traction avant. - J.-SIA no 4 (1964).
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(3) - RZEPPA (A.N.) - Universal joints drives (Joints de transmission universels). - Machine Design, avril 1953.
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(4) - SPICER (C.W.) - Action, application and construction of universal joints. - J.-SAE, déc. 1926.
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(5) - TREYER (A.) - Les joints mécaniques de transmission : le joint Tracta. - J.-SIA no 4 (1964).
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(6) - * - Universal joint and driveshaft design manual, Advances in Engineering series no 7, SAE (1979).
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