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François C. PRUVOT : Ingénieur-docteur - Ancien Directeur technique de Renault Machines-outils - Professeur honoraire, directeur du Laboratoire de productique et de machines-outilsÉcole polytechnique fédérale de Lausanne
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Lire l’articleINTRODUCTION
L’étude ne concernera que les machines d’usinage des métaux.
La quasi‐identité de la plupart des organes de toutes les machines d’usinage, soulignée par les définitions 1, nous permettra de n’en étudier qu’une seule, qu’on choisira volontairement atypique ; aussi bien élément de machine universelle que tout ou partie d’une machine spéciale, elle nous permettra de ne décrire qu’une fois ses principaux composants. Bon nombre, cependant, seront absents de certaines machines : leur étude ou leur utilisation ne les prendra simplement pas en compte, sans pour autant remettre en cause l’architecture ou la technologie de la machine type.
Il faut cependant noter une évolution qui a commencé avec la Première Guerre mondiale, mais qui est loin d’être achevée : c’est la tendance à l’automatisation intégrale.
L’automatisation est devenue une réalité dans les industries du textile dès la fin du XVIII e siècle (cf. Jacquard 1752‐1834). Les premières machines‐outils entièrement automatiques, les décolleteuses, nées à la fin du XIX e siècle, n’étaient capables que d’usiner des pièces relativement simples et fabriquées en grande série, généralement tirées de métaux en barres (cf. Brown et Sharp ; Jung). C’est la guerre sous‐marine qui, rendant problématique l’exportation de céréales des États‐Unis vers la Grande‐Bretagne, poussa au développement du machinisme agricole dans ce même pays, contraint de devenir autosuffisant pour ce qui est de la nourriture. La première usine moderne de tracteurs y fut alors installée par Henry Ford (1863-1947). De nos jours et depuis des décennies, la génération des machines-transferts, des machines à commande numérique, des systèmes flexibles de fabrication, des machines d’assemblage automatique et de bien d’autres, toutes machines sur lesquelles l’homme n’intervient pratiquement plus en temps réel, n’a pas encore modifié l’architecture des machines et leurs composants de façon radicale.
Cela procède sans doute de la volonté consciente ou inconsciente de maintenir les machines‐outils dans leur rôle d’auxiliaire d’un opérateur humain. Nous essaierons, à la fin de l’ensemble « Machine‐outil », de montrer une évolution possible des machines, qui pourrait leur permettre un travail quasiment autonome. Se pose alors la question de savoir si cette évolution est nécessaire économiquement ; si la réponse est positive, on ne pourra alors pas échapper à deux problèmes qu’on ne saurait passer sous silence. Le premier, d’ordre social – sinon sociologique –, fait l’objet de débats publics depuis des décennies, ce qui ne veut pas dire qu’il soit bien compris (et encore moins résolu). Le second semble être passé inaperçu, bien que son importance soit au moins égale à celle du premier ; le progrès technique n’a été rendu possible que par la conjonction de l’homme et de la machine, l’un poussant et corrigeant l’autre. C’est ainsi que l’on a pu faire des machines filles, plus performantes, plus précises, que leurs mères. L’automatisme intégral, en tout cas tel qu’il se pratique aujourd’hui, n’a plus ce potentiel d’amélioration continue qui a permis de passer du tour de potier du néolithique au centre de tournage permettant la génération, par usinage au diamant monocristallin, de miroirs de télescopes et d’objectifs de satellites-espions, d’une précision très submicronique. La fille ne vaut plus la mère ; en tout cas, elle ne lui est plus supérieure. Là encore, nous essaierons de montrer quelques points qui pourraient permettre de poursuivre l’amélioration des performances des machines‐outils qui s’avérera rapidement indispensable.
L’article « Machine‐outil » fait l’objet de plusieurs articles :
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[B 7 120] Présentation ;
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Machine-outil- Principaux organes Principaux organes ;
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Machine-outil- Exemples de machinesExemples de machines ;
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Machine-outil- Systèmes de fabricationSystèmes de fabrication.
Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres ; le lecteur devra assez souvent se reporter aux autres articles. Le numéro d’article est suivi du numéro de paragraphe ou de figure.
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1. Définitions
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La machine‐outil, selon le dictionnaire Larousse est une « Machine destinée à façonner la matière et mettant en œuvre un outillage mû mécaniquement [...]. Une machine‐outil travaille soit par déformation de la matière (machine à dresser les tôles, cisaille, emboutisseuse, poinçonneuse, plieuse), soit par enlèvement de métal. On a alors :
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les machines à mouvement circulaire continu, soit de la pièce (tour), soit de l’outil (fraiseuse, perceuse, aléseuse) ;
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les machines à mouvement rectiligne alternatif, soit de la pièce (raboteuse), soit de l’outil (étau limeur, mortaiseuse, brocheuse) ;
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les machines à outil abrasif dans lesquelles l’outil est constitué par une meule, une toile enduite d’émeri, etc. [...] ;
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les machines‐transferts : dans une machine‐transfert, l’avance des pièces à usiner et leur ablocage aux différents emplacements successifs sont réalisés automatiquement, tandis que l’avance des outils, à chaque poste, est commandée par des contacteurs électro-magnétiques, actionnés par des cames et des tiges qui provoquent le déclenchement des différentes opérations suivant un cycle d’usinage préétabli. »
Ces définitions doivent être considérées comme incomplètes, voire partiellement erronées. On ne prétend pas ici apporter toutes les corrections et tous les compléments nécessaires. Au contraire, on réduira le champ aux seules machines d’usinage des métaux, en notant toutefois que, en fabrication mécanique, on doit ajouter plusieurs espèces relativement nouvelles de machines – nées dans la deuxième partie du XXe siècle – sans lesquelles toute production est simplement impossible. On citera en particulier :
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les machines à mesurer ;
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les machines d’assemblage ;
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les machines de réglage ;
auxquelles on pourrait non abusivement ajouter les machines de manutention et de stockage. À ces dernières appartiennent encore les robots, qui sont très rarement employés avec bénéfice hors de ce domaine.
Nota :il y a encore bien d’autres types de machines‐outils qu’on peut incorporer dans des systèmes de fabrication...
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