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En anglaisRÉSUMÉ
Combinant un grand nombre de sollicitations mécaniques et thermomécaniques défavorables, la surface d’une pièce mécanique reste une zone particulièrement vulnérable. Les traitements de surface mécaniques thermiques et thermochimiques font partie des nombreux procédés permettant d’améliorer les caractéristiques superficielles et globales des pièces. Ils combinent les phénomènes de durcissement superficiel, une modification structurale et l’introduction de contraintes résiduelles de compression. Cet article présente et compare les procédés les plus utilisés pour parvenir à ces changements : le grenaillage de précontrainte, le galetage, le martelage, le choc laser et la génération de nanostructures de surface.
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Jian LU : Professeur de la chaire de Génie mécanique - Department of Mechanical Engineering - The Hong Kong Polytechnic University
INTRODUCTION
D’après les analyses statistiques sur les causes de la défaillance des composants mécaniques, on constate que, dans la grande majorité des cas, la défaillance est due à la rupture de la pièce avec un amorçage en surface. La qualité de la couche superficielle est donc un facteur essentiel pour l’intégrité mécanique des structures mécaniques. En effet, les zones superficielles sont souvent les plus sollicitées à causes des concentrations de contraintes imposées par la géométrie d’une pièce mécanique qui possède des trous, des entailles et autres discontinuités géométriques. En plus, à l’exception des sollicitations mécaniques par contact, les contraintes d’origines mécaniques et thermomécaniques sont très souvent maximales en surface, on peut citer la flexion et la torsion, et le choc thermique. Même pour une sollicitation en traction, les rugosités en surface génèrent une concentration de contraintes locales qui fait augmenter le niveau de contraintes mécaniques. La surface d’une pièce mécanique est aussi une zone de contact avec l’environnement hostile comme l’air, pour des problèmes d’oxydation, et le milieu corrosif. Elle est également la partie d’une pièce où se produisent les phénomènes de fretting, d’usure et de frottement, de grippage et de matage. Combinant tous les facteurs défavorables, la surface d’une pièce mécanique est une zone particulièrement vulnérable qui intéresse les mécaniciens pour la conception mécanique et les spécialistes de matériaux pour améliorer les performances mécaniques et globales.
Pour améliorer les propriétés de surface, il existe un nombre important de procédés de fabrication comme les traitements thermiques et thermochimiques, les dépôts en phase vapeur (PVD et CVD), les projections thermiques, les traitements de surface mécaniques. Dans ce dossier, nous allons traiter essentiellement la dernière catégorie de traitements.
Les traitements de surface mécaniques sont des procédés qui permettent d’améliorer les performances des matériaux par une action combinée de durcissement superficiel, de modification structurale et d’introduction de contraintes résiduelles de compression grâce à une déformation plastique hétérogène à la surface des composants mécaniques. Les traitements les plus utilisés sont le grenaillage de précontrainte, le galetage, le martelage, le choc laser, la génération de nanostructures par des déformations plastiques aléatoires introduites à la surface des matériaux. Le principe de base est la mise en application d’une pression à la surface d’un matériau pour provoquer une déformation plastique soit par un outil de forme comme pour le grenaillage ou le galetage, soit par une onde de choc comme pour le traitement par choc laser. Cette déformation plastique n’est pas homogène sur la profondeur de la pièce à partir de la surface traitée. Ce type de traitements génère des contraintes résiduelles de compression qui sont souvent favorables pour la résistance à la fatigue et à la corrosion. Suite à des déformations plastiques, le matériau peut se durcir grâce à un écrouissage superficiel et/ou peut réduire la taille de grain ou générer une transformation de phase. Ces changements structuraux sont aussi favorables dans une majorité de cas vis-à-vis des sollicitations mécaniques comme la fatigue, l’usure et le frottement. Si la dureté et la taille des grains sont des paramètres bien connus des mécaniciens et des métallurgistes et communs par rapport aux autres traitements de surface, l’introduction des contraintes résiduelles de compression constitue une particularité. L’autre caractéristique particulière de ces traitements de surface mécaniques est l’état de surface des pièces traitées. En effet, après le traitement, l’état de surface et la géométrie locale des pièces sont souvent modifiés par rapport à l’état initial. Dans le cas du grenaillage et du martelage, une détérioration de l’état de surface est fréquemment observée. En revanche, les traitements par galetage et par choc laser peuvent engendrer une amélioration ou une conservation de l’état de surface si les conditions optimales de traitement sont appliquées. Les différents paramètres pouvant être modifiés seront évoqués ainsi que leurs conséquences sur les propriétés d’emploi. Ce dossier a pour objectif de présenter les principes de base des différents traitements de surface mécaniques. Le dossier suivant [M 1 191] présente les paramètres importants qui vont jouer sur les résultats de ces traitements. Les détails technologiques comme la configuration des machines, les conditions de traitement et leurs effets sur les performances des matériaux seront présentés dans les dossiers suivants de cette série sur les traitements de surface mécaniques.
Les références bibliographiques sont regroupées dans le Pour en savoir plus .
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1. Contraintes résiduelles
Tout procédé de fabrication introduit dans une pièce mécanique des contraintes résiduelles qui vont influencer son comportement en fatigue, en rupture et même en corrosion. Il existe peu de modes de mise en œuvre de matériaux qui n’engendrent pas un nouvel état de contraintes. Les traitements mécaniques font partie d’une gamme de procédés dont le rôle est d’introduire des contraintes résiduelles de compression. Grâce à ce champ de contraintes résiduelles favorables pour décharger les couches superficielles d’une pièce mécanique, les performances sont nettement améliorées. Cette action peut être assimilée à un béton précontraint. C’est pour cette raison que les traitements de surface mécaniques sont souvent considérés comme un traitement de précontrainte.
1.1 Définition
On définit généralement les contraintes résiduelles comme étant les contraintes qui subsistent dans les pièces mécaniques qui ne sont soumises à aucun effort extérieur. Ces contraintes sont en équilibre sur l’ensemble du volume que constitue un composant ou une structure mécanique.
Des contraintes résiduelles existent dans pratiquement tous les matériaux solides, métalliques ou non (bois, polymère, verre, céramique, etc.). Elles traduisent l’histoire métallurgique et mécanique de chaque point et de l’ensemble de la pièce au cours de son élaboration. On peut dire que presque tout procédé de fabrication amène un nouvel état de contraintes résiduelles y compris un traitement de détensionnement thermique. Cela est encore plus vrai pour l’ensemble des traitements de surface mécaniques.
Ces contraintes existent à différents niveaux. On en distingue en général trois qui dépendent de l’échelle à laquelle on les observe [1] :
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contraintes de 3e ordre, à l’échelle du cristal. On atteint à ce niveau, la limite de la notion de contraintes. Ce sont les actions créées par tous les types de...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MACHERAUCH (E.), KLOOS (K.H.) - Origin, measurement and evaluation of residual stresses - . Residual Stress in Science and Technology, Edited by E:Macherauch and V. Hauk, DGM, VERLAG, p. 3-26 (1987).
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(2) - JI (N.) - Application de l’analyse des profils de raies de diffraction X pour caractériser l’état microstructural et mécanique des matériaux métalliques - . Thèse de Doctorat, ENSAM Paris (1989).
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(3) - Handbook of Measurement of Residual Stresses - . Edited by J. Lu, SEM, Prentice Hall (1996).
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(4) - CHABNAT (A.), MARTIN (R.) - Les mémoires techniques du CETIM - . Méthode du trou et méthode de Sachs, no 24 (déc. 1974).
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(5) - FLAVENOT (J.F.), NIKU-LARI (A.) - Les mémoires techniques du CETIM - . Méthode de la flèche, no 31 (sept. 1977).
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(6) - LU (J.),...
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