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Article

1 - CONSERVATION DES BOIS ARCHÉOLOGIQUES

2 - TRAITEMENTS DE CONSOLIDATION ET DE SÉCHAGE

3 - RESTAURATION

4 - DIFFICULTÉS RENCONTRÉES LORS DE LA RESTAURATION DES BOIS ARCHÉOLOGIQUES

5 - CONSERVATION PRÉVENTIVE

  • 5.1 - Conditionnement des objets restaurés
  • 5.2 - Importance du climat pour leur conservation

6 - CAS PARTICULIERS

7 - CONCLUSION

8 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : N4250 v1

Conservation des bois archéologiques
Conservation-restauration du bois archéologique gorgé d’eau

Auteur(s) : Gilles CHAUMAT, Khoi Quoc TRAN, Floriane HELIAS, Sophie FIERRO-MIRKOVICH, Stéphane GARRIVIER, Henri BERNARD-MAUGIRON, Karine FROMENT

Relu et validé le 26 mars 2024

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Version en anglais English

RÉSUMÉ

Le bois découvert dans les sites de fouilles archéologiques présente souvent une structure très altérée en raison de la réduction drastique de ses constituants biodégradables que sont les hémicelluloses et la cellulose en milieu subaquatique ou terrestre. La structure poreuse avec des parois cellulaires très amincies se sature en eau après des siècles d’immersion, d’où le terme bois gorgé d’eau. Dans un but de conservation, il est indispensable de consolider ces objets afin de pouvoir les manipuler pour les étudier, ou les exposer dans un musée. Cet article décrit le comportement de ce matériau particulier, ainsi que l’ensemble des opérations nécessaires à sa stabilisation et à sa restauration.

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Auteur(s)

  • Gilles CHAUMAT : Ingénieur-chercheur - ARC-Nucléart, Grenoble, France

  • Khoi Quoc TRAN : Ingénieur-chercheur - ARC-Nucléart, Grenoble, France

  • Floriane HELIAS : Conservateur-restaurateur - ARC-Nucléart, Grenoble, France

  • Sophie FIERRO-MIRKOVICH : Conservateur-restaurateur - ARC-Nucléart, Grenoble, France

  • Stéphane GARRIVIER : Régisseur des collections - ARC-Nucléart, Grenoble, France

  • Henri BERNARD-MAUGIRON : Conservateur-restaurateur - ARC-Nucléart, Grenoble, France

  • Karine FROMENT : Ingénieur-chercheur - ARC-Nucléart, Grenoble, France

INTRODUCTION

Les objets archéologiques découverts lors de fouilles peuvent devoir être conservés, pour permettre de les étudier puis de les exposer dans un musée à titre de témoignage de notre histoire.

En revanche, une fois extraits de leur milieu (subaquatique ou terrestre), certains d’entre eux, en particulier le bois mais aussi d’autres matériaux organiques non traités dans cet article (cuir, fibres végétales…), présentent une structure souvent très altérée en raison de la réduction drastique, durant leur immersion de plusieurs siècles, de leurs constituants biodégradables que sont les hémicelluloses et la cellulose.

Un nouveau matériau dénommé « bois gorgé d’eau », dont les propriétés mécaniques ont été complètement modifiées par rapport à un bois « moderne », peut être caractérisé et décrit. Sa manipulation future à des fins d’étude et d’exposition nécessite qu’il soit d’abord consolidé : après un bref historique des traitements utilisés depuis le XIX e siècle, les différentes techniques rencontrées de nos jours sont exposées dans cet article. À la suite de ces traitements, la conservation-restauration des objets archéologiques, qui doit respecter une certaine déontologie, se traduit toujours par des compromis dans les gestes de conservation curative et de restauration : ceux-ci sont décrits et illustrés. Enfin, l’exposition de ces objets, voire même leur stockage en réserve, demande en général que soit conçu et fabriqué un support ou un conditionnement adapté.

Les différentes étapes de conservation-restauration doivent s’adapter en permanence à chaque objet très particulier, mais rencontrent souvent certaines difficultés communes qui sont évoquées dans l’article (présence de sels instables de soufre pouvant engendrer une production d’acide in situ dans l’objet, fluage des objets traités au cours du temps).

Une fois toutes les opérations terminées, l’objet, prêt à être stocké ou exposé, est encore susceptible d’évoluer selon les conditions climatiques du milieu : c’est le rôle de la conservation préventive de donner les recommandations nécessaires à la bonne santé future de l’objet restauré.

Enfin, quelques compléments pour des cas particuliers, comme les objets dits « composites » (formés de matériaux de natures différentes) ou de très grande taille (épaves de bateaux), figurent en fin d’article.

Si les techniques de conservation-restauration décrites sont utilisées avec un certain succès, des progrès sont attendus à la fois dans le domaine des traitements eux-mêmes, mais aussi de la caractérisation de ces objets qu’il est difficile de manipuler et découper ! La recherche et la collaboration dans ces domaines sont internationales.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-n4250


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1. Conservation des bois archéologiques

1.1 Description des bois archéologiques gorgés d’eau

Le bois étant un matériau organique biodégradable, il est assez rarement découvert dans les sites de fouilles archéologiques. Il peut néanmoins être conservé si les objets ont été rapidement ensevelis dans des sédiments saturés en humidité. Dans ces conditions exceptionnelles, proches de rivières, d’étangs, du littoral ou dans des zones marécageuses, le bois à l’abri de l’oxygène de l’air est protégé à la fois vis-à-vis des conditions environnementales extrêmes (haute température, UV, feu, cycles d’humidification/séchage…) et vis-à-vis des organismes xylophages, comme les insectes et les champignons.

Cependant, la cellulose des parois cellulaires qui constituent la microstructure poreuse du bois peut être altérée à l’issue de grandes durées d’enfouissement (plusieurs siècles), par les populations bactériennes qui contaminent naturellement le sol, même en milieu anaérobie. Ce phénomène, appelé aussi « érosion bactérienne », favorise en effet l’hydrolyse de la cellulose et permet sa dissolution lente, progressive, mais effective dans l’eau . En plus de l’érosion bactérienne, l’état de dégradation du bois va dépendre aussi d’autres facteurs, comme l’essence de bois considérée (les essences tanniques, comme le chêne, le châtaignier et le robinier, sont plus résistantes) ainsi que la nature du sédiment et de son pH (les pH extrêmes pH > 10 et pH < 4 favorisent aussi l’hydrolyse rapide des polymères constitutifs du bois).

L’état de dégradation du bois dépendra directement du taux de solubilisation de la matière cellulosique dans l’eau, sachant que la lignine, plus hydrophobe, résiste beaucoup mieux à cette attaque biochimique. Dans les cas d’une dégradation extrême, la cellulose a pratiquement disparu et est remplacée par de l’eau. Un bois très dégradé peut contenir jusqu’à 60-80 % massiques...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - NILSON (T.), BJÖRDAL (C.G.) -   Culturing wood degrading erosion bacteria.  -  International Biodeterioration and Biodegradation, 6(1), p. 3-10 (2008).

  • (2) - TAMBURINI (D.) et al -   Characterisation of archaeological waterlogged wood from Herculaneum by pyrolysis and mass spectrometry.  -  International Biodeterioration and Biodegradation, 86, Part B, p. 142-149 (2014).

  • (3) - BARDET (M.), GERBAUD (G.), QUOC TRAN (K.), HEDIGER (S.) -   Suty of intereactions between polyethylene glycol and archaeological wood component by C13 high-resolution solid-state CP-MAS NMR.  -  Journal of Archaeological Science, n° 34, p. 1670-1676 (2007).

  • (4) - GRATTAN (D.W.), CLARKE (R.W.) -   Conservation of waterlogged wood.  -  Conservation of Marine Archaeological Objects, Butterworths & Co. (Publishers) Ltd., p. 164-206 (1987).

  • (5) -   Proceedings of the 10th ICOM-CC Group on Wet organic Archaeological Materials Conference, Amsterdam.  -  Editors STRAETKVERN (K.) and HUISMAN (D.J.) ICOM-CC WOAM Working Group, p. 589-614 (2007).

  • ...

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