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RÉSUMÉ
La maîtrise des effets thermiques de la mise en forme permet d’améliorer la qualité du produit (dimensions, propriétés mécaniques, structure métallurgique) et d’augmenter les performances du lubrifiant et la durée de vie des outils. L’article présente d’abord les équations décrivant le champ de température et ses couplages avec l’écoulement plastique du métal, puis discute quatre problèmes conditionnant la température au cœur de la pièce : la fraction de l’énergie mécanique effectivement dissipée ; l’amplitude de l’échauffement dû à une déformation adiabatique ; la compétition entre la convection induite par l’écoulement plastique et la conduction thermique vers les outils ; les modes de refroidissement avant et après la mise en forme. On illustre la discussion en analysant de manière élémentaire le laminage, le tréfilage et le filage à chaud.
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Éric FELDER : Ingénieur civil des Mines de Paris - D ès Sciences - Ancien maître de recherches à MINES ParisTech, France - Note de l'éditeur - Cet article est la réédition actualisée de l'article M 3 012 intitulé Effet thermique de la mise en forme paru en 2001, rédigé par Éric Felder.
INTRODUCTION
Sous la pression économique actuelle, l'industrie de la mise en forme doit améliorer la qualité de ses produits tout en abaissant leur prix de revient. Pour faire face à ces contraintes, le praticien doit analyser et optimiser non seulement les aspects mécaniques des opérations de mise en forme mais aussi, et de plus en plus, leurs aspects thermiques. En effet, toute opération de mise en forme, qu'elle soit « à chaud », « à froid » ou « à tiède », fait intervenir la température : la déformation plastique échauffe la pièce à cœur ; à cet échauffement vient s'ajouter sur une partie de la surface de la pièce et de l'outil un échauffement induit par le glissement du métal sur l'outil. Dans les opérations de mise en forme à chaud comme le filage, le laminage ou le forgeage, les gradients de température entre la pièce chaude et l'outil plus froid induisent un refroidissement superficiel de la pièce et, corrélativement, un échauffement superficiel de l'outillage ; des phénomènes analogues, bien que moins intenses et inverses, se produisent en mise en forme à froid entre l'outil échauffé par les opérations précédentes et la pièce froide. Les conséquences de ces phénomènes thermiques sont multiples. Dans la pièce mise en forme, les différences de température induisent des écarts de contrainte d'écoulement plastique qui tendent à modifier l'écoulement plastique, avec des conséquences géométriques (dimensions, écarts de forme), mécaniques (contraintes résiduelles) et métallurgiques (structure, taille des grains, fissures...) parfois néfastes. La température conditionne étroitement l'épaisseur des films lubrifiants, en modifiant la viscosité des lubrifiants liquides et la consistance des lubrifiants solides, et de ce fait le coefficient de frottement et l'énergie de mise en forme. Elle produit une évolution marquée à chaud des lubrifiants avec, par exemple, la vaporisation servant à l'éjection des pièces de forge ou au décalaminage en laminage. La température de travail de l'outil (et bien souvent le cycle de températures au cours des opérations cycliques ou l'écart entre température superficielle et température à cœur) d'une filière de filage ou tréfilage, d'un cylindre de laminoir ou d'une matrice de forgeage conditionne étroitement le régime de contraintes appliquées, les tolérances dimensionnelles (dilatation) et la plupart des formes d'usure, soit directement (fatigue thermique, fluage), soit indirectement – résistance à l'abrasion, à la fatigue mécanique, fragilisation par trempe superficielle, cinétique d'évolution physique (transformation de structure), chimique (oxydation, diffusion...). En bref, la durée de vie de l'outillage dépend étroitement du régime thermique que lui impose la succession des opérations de mise en forme.
Ces problèmes étant complexes, on utilise de plus en plus la simulation numérique pour les analyser et les maîtriser en minimisant le coût des essais de mise au point. Toutefois, le développement d'une simulation complète est une opération longue et du ressort de spécialistes chevronnés. L'objectif de cet article est donc de présenter les ordres de grandeur des phénomènes thermiques afin d'en discuter la nature et l'intensité, en préalable à des estimations plus précises obtenues par des simulations numériques par la méthode des éléments finis, seule apte à fournir une analyse complète et détaillée des divers aspects.
MOTS-CLÉS
énergie dissipée déformation adiabatique compétition conduction/convection couplage thermomécanique couplage thermophysique
VERSIONS
- Version archivée 1 de juin 2001 par Éric FELDER
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Annexe : caractéristiques thermophysiques des aciers et autres alliages
Le tableau 2 présente l'évolution avec la température des caractéristiques thermophysiques de l'aluminium, du cuivre et de quelques alliages de cuivre, aluminium, titane et fer. Pour les aciers, des données plus complètes sont disponibles selon les classes d'acier [19].
Les évolutions avec la température de la capacité thermique massique c sont de deux types (figure 14) : une évolution marquée associée à la transformation austénitique entre Ac1 et Ac3 des aciers de structure ferritique à 20 oC ; une lente croissance pour les aciers inoxydables de structure austénitique à 20 oC.
Pour la conductivité thermique K, on peut schématiquement distinguer (figure 15), selon la valeur et l'évolution avec la température, quatre grandes catégories d'aciers :
-
le fer pur ;
-
les aciers au carbone non alliés ;
-
les aciers alliés ;
-
les aciers très alliés.
La figure 16 précise l'évolution de la diffusivité thermique correspondante.
Les caractéristiques des différents aciers étudiés dans ces figures sont rassemblées dans le tableau 10.
On trouve des données très complètes sur les métaux purs, notamment dans « Metal Reference Book » édité par Smithells [6]. Pour les alliages, il est plus difficile de trouver des données complètes, notamment en ce qui concerne l'évolution de la conductivité thermique avec la température. Le tableau 11 rassemble, à titre comparatif, les caractéristiques thermophysiques à 20 oC de quelques autres alliages et matériaux à outils.
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - FISCHER (F.D.) - A micromechanical model for transformation plasticity in steels. - Acta metall. mater., 38, No 8, p. 1535-1546 (1990).
-
(2) - FARREN (W.S.), TAYLOR (G.I.) - The heat develop ed during plastic extension of metals. - Proc. Roy. Soc., A 107, p. 422-451 (1925).
-
(3) - SCHMIDT (A.O.), GILBERT (W.W.), BOSTON (O.W.) - A thermal balance method and mechanical investigation for evaluating machinability. - Trans. ASME, 67, p. 225-232 (1945).
-
(4) - TAYLOR (G.I.), QUINNEY (H.) - The latent energy remaining in metals after cold working. - Proc. Roy. Soc., A 143, p. 307-327 (1934).
-
(5) - BERTIN (A.) - Rapport sur les progrès de la thermodynamique en France. - Publications de l'Instruction Publique, 80 p. (1867).
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(6) - SMITHELLS (C.J.) (Éd.) - Metal Reference Book. - Butterworths...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
Plasticité en mise en forme. Rappels de base, faits expérimentaux.
-
Analyse des procédés de mise en forme. Méthodes énergétiques.
-
Analyse des procédés de mise en forme. Méthodes de calcul des contraintes.
-
...
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