Présentation
RÉSUMÉ
Le management de la corrosion consiste à optimiser les coûts globaux de la corrosion, et il importe ainsi de d'abord définir la nature de cet optimum, puis la meilleure façon de l'atteindre, et ensuite comment l'atteindre et avec quels alliages. Et donc bien avant de choisir quel alliage, tout ceci demande un certain nombre d'informations générales à la fois sur ce qui se fait d'habitude, quand et où.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleABSTRACT
Corrosion management is basically an optimisation of the global corrosion costs, and what first matters is to define the nature of such optimum, and then the best way to reach it and through which alloys. Much before choosing which alloy, this indeed requires some general information on what is usually implemented, when and where.
Auteur(s)
-
Jean-Louis CROLET : Ingénieur civil des Mines, docteur ès sciences - Consultant
INTRODUCTION
Les désignations d’alliages sont exprimées, dans la mesure du possible, dans les termes prévus par les normes françaises. Toutefois lors de la toute première version de cet article en 1994, sous la référence de [M 153], certaines marques commerciales des grands producteurs français historiques étaient également passées dans le langage commun, mais dès la version suivante de 2008 (devenue [COR 310]), et avec la mondialisation du marché, l’usage leur avait fait souvent préférer le numéro de la norme américaine, mais en omettant « AISI », ce qui veut dire que c’est là une simple désignation, et non pas une référence stricte à cette norme.
depuis 1995, cet American Iron and Steel Institute (AISI) ne participe d’ailleurs plus à la normalisation américaine, mais l’appellation est néanmoins restée dans le langage courant, et ce d’autant plus que la plupart des normes remontent bien avant 1995.
Toutefois pour certains grades, leur histoire ou l’état de la normalisation ont parfois fait qu’on leur préfère le numéro de la norme allemande. Or en matière de vocabulaire, c’est l’usage qui fait la langue, et donc il suffit de se rappeler que, pour les aciers inoxydables, trois chiffres évoquent l’AISI et quatre chiffres un Werkstoff Nummer. Et de toutes manières, on trouve tous les aide-mémoires techniques nécessaires sur Internet , même si la pérennité des adresses n’est jamais garantie.
Enfin sauf mention spéciale, les pourcentages sont systématiquement exprimés en masse.
Par ailleurs, les principaux moyens de lutte contre la corrosion ont été décrits dans l’article Corrosion en milieu aqueux des métaux et alliages [M 150], dont la passivité.
Le présent article est ainsi consacré à l’emploi de métaux et alliages dont le domaine de passivité est suffisamment étendu dans tout un ensemble de milieux, et où ils peuvent donc être utilisés sans aucune protection surajoutée. Son but est ainsi de donner un fil directeur permettant de lever les difficultés fondamentales inhérentes à tous les choix successifs aboutissant à cette utilisation, soit :
-
le choix d’utiliser des matériaux incorrodables, du moins dans cette application, ou « CRA » en anglais (Corrosion Resistant alloys). En effet, ce qui paraît souvent une évidence dans chaque cas résulte en réalité d’une stratégie financière implicite, comme privilégier la rentabilité à long terme ou la trésorerie à court terme , et ce premier niveau de choix demande déjà un minimum d’informations générales pour l’aborder. On notera aussi que la corrosion est potentiellement partout, et faire l’autruche peut ainsi coûter très cher ;
-
le choix d’utiliser des métaux passivables. Même si cela peut paraître un truisme, l’utilisation de métaux passivables résulte par définition du choix d’utiliser ce type de propriété technique. Historiquement, il est vrai que ces alliages ont été développés pour des marchés et des applications où il n’y avait guère d’alternative. Néanmoins, dès lors que ces alliages furent devenus non seulement commercialement disponibles, mais véritablement banalisés, leur utilisation s’est ensuite étendue à des applications où leur usage ne découlait plus d’aucune obligation technique. Et là encore, cet éclairage omniprésent dans la corrosion contemporaine n’est que très rarement et très superficiellement traité dans la plupart des ouvrages ;
-
le hiatus entre les exposés généraux sur la corrosion, tel l’article [M 150] précité, et les données techniques précises sur chaque famille d’alliages, données figurant dans les articles de cette base documentaire et de la base documentaire Matériaux métalliques :
-
aciers inoxydables,
-
données numériques sur les aciers inoxydables,
-
propriétés de l’aluminium et des alliages d’aluminium corroyés,
-
données numériques sur l’aluminium et les alliages d’aluminium de transformation,
-
niobium,
-
titane et alliages de titane ;
-
-
le choix de la famille d’alliages. Ce choix est en effet souvent plus difficile que celui de l’alliage lui-même au sein d’une famille d’aliages donnée. Or il n’est que très rarement traité dans les ouvrages focalisés sur les mécanismes, la science ou la stricte technique. À cet égard, on notera d’ailleurs que, paradoxalement, les alliages les plus résistants sont en fait les moins employés, car ils sont exclus de bon nombre d’emplois par d’autres alliages moins coûteux. Des emplois types pour chaque famille seront donc donnés.
Ainsi, ce qui s’est longtemps traduit par des généralités économiques un peu convenues dans une tradition de culture peut-être un peu trop exclusivement scientifique et technique, se trouve en réalité au cœur de ce que l’on appelle aujourd’hui le management de la corrosion , c’est-à-dire la minimisation des coûts de corrosion .
Enfin, « ce qui est fait n’est plus à faire » et si les gros ouvrages spécialisés ou les grosses compilations peuvent avoir connu des rééditions ou des aménagements de forme, elles restent toujours la base de la documentation détaillée.
KEYWORDS
aluminium | corrosion management | corrosion resistant alloys | stainless steel
VERSIONS
- Version archivée 1 de déc. 2008 par Jean-Louis CROLET
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Corrosion Vieillissement
(96 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
4. Métaux et alliages passivables à usages particuliers
4.1 Alliages de nickel
Le nickel est un métal peu réactif, ce qui se traduit dans la pratique par les deux caractéristiques suivantes :
-
le nickel est un métal noble : la dissolution anodique du nickel se situe en effet dans un domaine de potentiel largement au-dessus du domaine de la réduction des ions H+. Il en résulte qu’en milieux acides non oxydants, c’est-à-dire en l’absence d’autres fonctions oxydantes que la réduction des ions H+, la vitesse de corrosion du nickel est très réduite ;
-
le nickel est un métal difficilement passivable : soit parce que son courant critique de passivation est très élevé, soit parce que, dans un bon nombre de milieux, le domaine de passivité lui-même n’existe pas.
En fonction de ces deux propriétés, on est ainsi amené à classer les alliages de nickel en deux catégories : les alliages au chrome et les alliages sans chrome.
-
Alliages au chrome
Dans ces alliages, comme dans les aciers inoxydables, une addition de plus de 10 % de chrome (environ) rend l’alliage aisément passivable. Les alliages au chrome constituent donc la prolongation naturelle des aciers inoxydables à très forte teneur en nickel ; ils contiennent d’ailleurs, le plus souvent, une certaine teneur résiduelle en fer (2 à 8 %).
Comme pour les aciers inoxydables, on distingue une gradation de la résistance à la corrosion entre les alliages au chrome seul comme l’Inconel 600 (15 % Cr) et les alliages au chrome-molybdène comme l’Inconel 625 (21 % Cr, 9 % Mo) ou l’Hastelloy C (15 % Cr, 16 % Mo).
À côté de ces trois nuances de référence, de très nombreuses compositions intermédiaires sont aujourd’hui proposées, en fonction de la spécificité de certains marchés, de la concurrence entre fournisseurs, mais aussi de la mode.
-
Alliages sans chrome
Comme le nickel non allié, les alliages sans chrome sont difficilement passivables. En revanche, certains éléments d’alliage permettent d’accentuer encore le caractère de noblesse du nickel.
On distingue ainsi des alliages...
Cet article fait partie de l’offre
Corrosion Vieillissement
(96 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Métaux et alliages passivables à usages particuliers
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - Correspondance des principaux aciers inox et réfractaires. - https://www.larobinetique.fr/media/pdfaidemem/page38.pdf
-
(2) - CROLET (J.L.) - Choix d’une politique de lutte contre la corrosion. - Dans : BÉRANGER (G.) DABOSI (F.), Corrosion et protection des Métaux (École d’été des Houches), Les Éditions du CNRS (1982).
-
(3) - KAMIONKA (M.), BONIS (M.) - La maîtrise de la corrosion, oubliez-la :… elle ne vous oubliera pas ! - Conférence SPE-Cefracor, Paris 13/4/2016.
-
(4) - * CROLET (J.L.) - Le processus de choix des matériaux dans la prévention de la corrosion. - Matériaux et Techniques, 85, 3-4, p. 3-9 (1997).
-
(5) - CROLET (J.L.) - A classical error of management… not to be made in corrosion. - Materials Performance, 39, 4, 8 (2000).
-
...
Cet article fait partie de l’offre
Corrosion Vieillissement
(96 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive