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1 - COMPORTEMENT PLASTIQUE DU MONOCRISTAL

  • 1.1 - Gradient de vitesse, taux de glissement et mouvement de dislocations
  • 1.2 - Analyse thermodynamique. Forces motrices et forces critiques
  • 1.3 - Relation de comportement pour le monocristal

2 - COMPORTEMENT DU POLYCRISTAL

  • 2.1 - Principe des méthodes d’homogénéisation (indications)
  • 2.2 - Modèles à base d’inclusions
  • 2.3 - Modèle autocohérent
  • 2.4 - Extensions

3 - APPLICATIONS

4 - CONCLUSIONS

Article de référence | Réf : M48 v1

Comportement du polycristal
Modélisation de la déformation plastique des polycristaux

Auteur(s) : Marcel BERVEILLER, André ZAOUI

Date de publication : 10 mars 1997

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Auteur(s)

  • Marcel BERVEILLER : Ingénieur INSA (Institut national des sciences appliquées) de Lyon - Docteur ès sciences - Professeur à l’École nationale d’ingénieurs de Metz, Laboratoire de physique et mécanique des matériaux

  • André ZAOUI : Docteur ès sciences, - Ingénieur civil de l’École des mines de Paris - Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique - Professeur à l’École polytechnique

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INTRODUCTION

Si l’essentiel des bases physiques de la plasticité des métaux et alliages est maintenant bien identifié et compris, la prédiction quantitative du comportement plastique d’un métal polycristallin demeure, malgré les progrès importants réalisés dans ce domaine ces dernières décennies, un champ de recherche encore très ouvert. La difficulté d’une telle modélisation a plusieurs origines, notamment :

  • la nature fortement non linéaire des phénomènes attachés à la plasticité et donc des équations les décrivant, ceci quels que soient l’échelle adoptée ou le mécanisme décrit (par opposition à l’élasticité linéaire où l’on peut écrire simplement : σ = C : ε ) ;

  • le caractère complexe et varié des mécanismes physiques à prendre en compte : création, mouvement, annihilation et stockage de dislocations, empilement sur les joints de grains, rotations des réseaux cristallins, formation de sous-structures cellulaires, création de défauts ponctuels, frottement du réseau… ;

  • l’intervention simultanée de plusieurs échelles caractéristiques (quelques dislocations, les cellules, les grains…), contribuant chacune, de manière spécifique, à la réponse macroscopique ;

  • l’amplitude considérable que peuvent avoir les déformations plastiques et les modifications importantes de l’état métallurgique du matériau qui y sont associées : textures cristallographiques et morphologiques, « hétérogénéisation plastique » par formation de cellules… De sucroît, ces modifications dépendent fortement du trajet de chargement suivi (rétreint, expansion, traction uniaxiale…).

On pourrait tenter un passage continu de la dislocation au polycristal… Mais si le comportement statique d’une dislocation ou même d’une distribution continue de dislocations est bien connu, il n’en va pas de même de celui du système complexe et évolutif de dislocations en interaction qu’il faudrait prendre en compte pour parvenir jusqu’à l’échelle du polycristal. C’est la raison pour laquelle les promoteurs du passage du monocristal au polycristal (Sachs, Taylor et d’autres) ont conçu une approche plus globale, se situant d’emblée à l’échelle des grains et ne décrivant qu’indirectement, de façon moyenne, le comportement collectif des dislocations intragranulaires par l’intermédiaire du glissement plastique cristallographique.

Les concepts de cission réduite et de cission critique introduits par Schmid ont alors permis le développement de ce qu’on appelle depuis la plasticité cristalline, approche selon laquelle le comportement des grains est décrit par des relations entre les cissions sur différents systèmes de glissement et leurs glissements plastiques. Il reste ensuite à effectuer, dans le cadre de la mécanique des milieux continus, la transition d’échelle entre le niveau qu’on peut dire « mésoscopique » (le grain) et le niveau macroscopique de l’élément de volume polycristallin, en prenant en compte les interactions intergranulaires, l’architecture du polycristal (forme, orientation et disposition relative des grains, texture cristallographique…) et leur évolution.

Cet article s’éfforce de donner une vision succincte et synthétique de l’état actuel du savoir-faire en matière de modélisation de la déformation plastique des métaux polycristallins dans le cadre de l’approche de la plasticité cristalline. Le paragraphe 1 est consacré à la modélisation du comportement du monocristal et on présente, dans le paragraphe 2, la transition d’échelle du monocristal au polycristal, en mettant l’accent sur la méthode autocohérente, bien adaptée à la morphologie des polycristaux. Enfin, on rapporte quelques résultats représentatifs obtenus à partir d’une telle démarche et on les compare à des données expérimentales 3, avant de conclure sur les perspectives ouvertes dans ce domaine.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-m48


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2. Comportement du polycristal

Le paragraphe 1 a montré que, sur la base de mécanismes de déformation plastique bien identifiés et d’informations issues de la métallurgie physique, l’établissement d’une loi de comportement élastoplastique du monocristal était relativement simple et direct. Pour un élément de volume polycristallin qui constitue un système fortement hétérogène, une telle démarche directe est en revanche impossible.

Dans les théories dites phénoménologiques [3] [4], on utilise seulement quelques informations microscopiques associées au mode de déformation par glissement plastique (incompressibilité plastique, principe du travail plastique maximal) pour préciser la forme du critère de plasticité ou de la loi d’écoulement et on construit, dans le cadre de la thermodynamique des processus irréversibles, une loi de comportement globale dont certains paramètres sont identifiés par des essais classiques. Cependant, rien ne permet d’affirmer que ces paramètres soient représentatifs de tous les trajets de déformation, surtout lorsque l’anisotropie induite par la déformation plastique est importante et que l’on considère des chargements complexes.

Au contraire, la démarche micromécanique par changement d’échelle du monocristal au polycristal, qui vise à remplacer la réalité micro-hétérogène complexe d’un matériau par un milieu fictif homogène, équivalent du point de vue mécanique, s’efforce d’intégrer directement et simultanément la finesse de la description du comportement local des constituants, la réalité, même simplifiée, de la microstructure (joints de grains, orientation des réseaux cristallins…) et les phénomènes propres associés (contraintes internes, rotation des réseaux) dont une approche phénoménologique ne peut tenir compte.

On pourra trouver ailleurs (par exemple dans [6]) l’exposé de notions générales...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - FRIEDEL (J.) -   Dislocations,  -  Pergamon, Oxford, (1964).

  • (2) - KRÖNER (E.) -   Kontinuums Theorie der Versetzungen und Eigenspannungen,  -  Springer Verlag, (1958).

  • (3) - SACHS (A.) -   Zur Ableitung einer Fliessbedingung,  -  Z. de V.D.I., 72, p. 734 à 746, (1928).

  • (4) - TAYLOR (G.I.) -   Plastic strain in metals,  -  J. Inst. Metals, 62, 307, (1938).

  • (5) - SCHMID (E.), BOAS (W.) -   Kristallplastizität,  -  Springer Verlag, Berlin, (1935).

  • (6) - BERVEILLER (M.), ZAOUI (A.) -   Modélisation du comportement mécanique des solides microhétérogènes,  -  dans « Introduction à la mécanique des polymères », éd. C. G’sell, J.M. Haudin, INPL, p. 225 à 249, (1994).

  • ...

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