Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Cet article décrit les principaux paramètres impliqués dans la corrosion atmosphérique des métaux et alliages : les facteurs climatiques et leur variabilité - taux d’humidité, température, cycles humidité / séchage -, mais aussi la présence de particules solides ou de polluants. Les méthodes de suivi de la corrosion atmosphérique, méthodes de terrain ou méthodes de laboratoire sont présentées succinctement avec un regard critique sur les méthodes dites « accélérées ». Enfin des exemples d’estimation des vitesses de corrosion indiqués par les normes ISO sont donnés en fonction de la classe de corrosivité d’une atmosphère et de la durée d’exposition, pour les métaux et alliages les plus courants.
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The main parameters involved in atmospheric corrosion of metals and alloys are here introduced: climatic parameters such as humidity, temperature, time of wetness, but also the impact of particles and pollutants. Outdoor or laboratory experiments for corrosion estimation are briefly described with a critical presentation of some accelerated tests. Finally, some examples are given for quantitative prediction of the corrosion rate of common metals and alloys, as a function of the corrosivity of the environment and the exposure time, according to the International Organization for Standardization (ISO).
Auteur(s)
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Eliane SUTTER : Professeur des universités - Chercheur à l'université Pierre et Marie Curie (Paris 6), laboratoire interfaces et systèmes électrochimiques, UMR 8235
INTRODUCTION
La corrosion atmosphérique est définie comme le résultat de l'interaction entre un matériau et l'atmosphère naturelle environnante. L'apparente simplicité de la définition ne permet pas de traduire la grande complexité du phénomène, due en partie à la difficulté de reproduire expérimentalement un milieu atmosphérique. En effet, celui-ci est caractérisé non seulement par sa composition chimique, mais aussi par l'ensemble des paramètres climatiques tels que les pluies, les vents, l'ensoleillement, les températures qui varient d'un point géographique à l'autre mais surtout qui varient au cours du temps. Pourtant, l'enjeu économique de la bonne maîtrise de la corrosion atmosphérique est considérable : en effet, si le coût estimé des dépenses liées à la corrosion représente de 2 à 4 % du produit national brut dans certains pays, on estime que la corrosion atmosphérique englobe la majeure partie de cette dépense. Cela concerne l'entretien des infrastructures (ponts, installations ferroviaires, bâtiments, installations industrielles...), mais aussi la restauration et la conservation des objets du patrimoine. Ainsi, aux États-Unis, la dégradation à l'air de la statue de la Liberté, résultant d'un couplage galvanique entre l'armature en fer et la peau en cuivre, a nécessité, en 1981, 230 millions de $US pour sa remise en état. Pour prévenir les dommages causés par la corrosion atmosphérique, la tour Eiffel à Paris subit tous les sept ans une remise en peinture nécessitant 60 tonnes de peinture pour le traitement de 250 000 m2 de surface. La 19e campagne de mise en peinture a débuté en 2009 pour une durée de 18 mois.
En outre, la corrosion atmosphérique, souvent à l'origine de défaillances affectant les systèmes électroniques ou les moyens de transports, réduit considérablement la fiabilité des dispositifs et constitue de ce fait une menace sérieuse pour la sécurité des personnes. On se souvient de l'accident survenu en 1988 sur un Boeing 737 de la compagnie Aloha qui a perdu une partie de son fuselage en plein vol à 8 000 m d'altitude, conséquence des effets de la corrosion atmosphérique sur une structure vieillissante.
Ce type de corrosion n'est pas un fléau nouveau ayant pris naissance avec l'industrialisation. En effet, les principaux facteurs initiant la corrosion sont l'humidité de l'air et la présence d'oxygène, la dégradation n'étant que la manifestation d'un retour des métaux à leur état stable du point de vue thermodynamique, sous forme d'oxyde, d'hydroxyde ou de sel. Les polluants d'origine exogène peuvent interférer dans le mécanisme général de corrosion et accélérer ou, au contraire, ralentir les réactions. Une définition plus précise de la corrosion atmosphérique la considèrerait donc comme le résultat de l'interaction entre un matériau et l'oxygène de l'air, dans un électrolyte constitué par l'humidité et les éventuels polluants.
Si l'on se limite aux matériaux métalliques, un film d'oxyde, d'hydroxyde ou contenant un sel métallique résulte de cette interaction et peut être, soit compact et protecteur (acier inoxydable, aluminium, titane...), soit perméable et peu protecteur (acier non allié, cuivre, zinc...) et, dans ce cas, les produits d'oxydation, même s'ils n'arrêtent pas la corrosion, peuvent néanmoins ralentir son processus.
Étant donné la présence d‘un film d'électrolyte à la surface du métal, le mécanisme de la corrosion atmosphérique est en général de nature électrochimique et donc, comme dans les processus classiques de corrosion aqueuse, sous contrôle soit anodique, soit cathodique, soit mixte. Néanmoins, une des différences principales par rapport au mécanisme de corrosion en plein bain réside dans la très faible épaisseur du film d'eau à la surface du métal qui peut être déterminante pour la valeur de la vitesse de corrosion. Une autre caractéristique propre à la corrosion atmosphérique est la possibilité d'alternances de cycles « secs et humides », enchaînant des mécanismes de corrosion différents entre les phases sèches et humides. Il nous faut donc faire la distinction entre corrosion atmosphérique dans un local ou une chambre atmosphérique à taux d'humidité constant (indoor corrosion) et corrosion en plein air (outdoor corrosion) où les variations des paramètres climatiques sont beaucoup plus importantes.
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
Corrosion | metallic alloys | Standard | atmospheric
VERSIONS
- Version archivée 1 de déc. 2010 par Eliane SUTTER
DOI (Digital Object Identifier)
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2. Méthodes de suivi de la corrosion atmosphérique
Dans les méthodes de suivi, il faut distinguer celles que l'on fait sur le terrain et qui sont destinées à estimer la durée de vie d'une structure soumise à la corrosion atmosphérique, et celles que l'on réalise en laboratoire pour préciser un mécanisme de corrosion dans des conditions biens définies et comprendre d'un point de vue fondamental la nature des interactions entre un métal et son environnement. Enfin, les méthodes dites « de corrosion accélérée », très utilisées dans certains secteurs de l'industrie, sont censées simuler la corrosion atmosphérique en exposant des échantillons métalliques à une atmosphère plus corrosive que celle de l'exposition réelle, dans le but d'accélérer l'endommagement et donc de réduire la durée du test.
2.1 Méthodes de terrain
La corrosion uniforme se traduisant par une diminution d'épaisseur du matériau, il suffit, après exposition, de débarrasser celui-ci de la couche de produits de corrosion et de suivre par pesée la perte de masse au cours du temps. Des coupons plats (épaisseur 1 mm) rectangulaires (dimensions 100 × 150 mm) sont généralement exposés à une atmosphère donnée (figure 7) et, outre le suivi de la perte de masse, ils sont examinés à intervalle de temps régulier pour évaluer la densité de piqûres ou autres altérations de la surface. Un suivi simultané des conditions climatiques est généralement effectué. Ces campagnes de mesures peuvent être extrêmement longues et s'étendre sur plusieurs années. Des variations ont été introduites dans la géométrie des spécimens exposés : ainsi, la norme ISO 7441 préconise-t-elle l'utilisation d'échantillons bimétalliques sous forme de fils en métal donné enroulés autour d'un boulon en métal différent.
HAUT DE PAGE2.2 Méthodes de laboratoire
Les manifestations de la corrosion atmosphérique étant tout à fait identiques à celles des autres types de corrosion, les méthodes d'analyse utilisées sont également les mêmes et ont déjà été décrites dans les articles ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BARTON (K.) - Protection against atmospheric corrosion. - John Wiley & Sons, table 3, p. 12 (1976).
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(2) - TOMASHOV (N.D.) - Development of the electrochemical theory of metallic corrosion. - Corrosion NACE, 20, p. 7-14 (1964).
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(3) - LEYGRAF (C.), GRAEDEL (T.E.) - Atmospheric Corrosion. - John Wiley & Sons (2000).
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(4) - NISHIKATA (A.), ICHIHARA (Y.), HAYASHI (Y.), TSURU (T.) - * - Journal of the Electrochemical Society, 144, p. 1244-1252 (1997).
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(5) - DANTE (J.F.), KELLY (R.G.) - The evolution of the adsorbed solution layer during atmospheric corrosion and its effects on the corrosion rate of copper. - Journal of the Electrochemical Society, 140, p. 1890-1897 (1993).
-
(6) - REMITA (E.), SUTTER (E.), TRIBOLLET (B.), ROPITAL (F.), LONGUAYGUE (X.), DESAMAIS (N.), CONDAT-TARAVEL (C.) - A...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
CD-ROM : Le livre multimédia de la corrosion
Sylvain AUDISIO
Distribué par INSAVALOR SA, 2e Édition 2003 http://www.cdcorrosion.com
HAUT DE PAGE2.1 Normes : TC 156 – Corrosion des métaux et alliages
ISO 7441 - 2015 - Corrosion des métaux et alliages – Détermination de la corrosion bimétallique pour des essais d'exposition de corrosion atmosphérique - -
ISO 8565 - 2011 - Métaux et alliages – Essais de corrosion atmosphérique – Exigences générales - -
ISO 9223 - 2012 - Corrosion des métaux et alliages – Corrosivité des atmosphères – Classification, détermination et estimation - -
ISO 9224 - 2012 - Corrosion des métaux et alliages – Corrosivité des atmosphères – Valeurs de référence relatives aux classes de corrosivité - -
ISO 9225 - 2012 - Corrosion des métaux et alliages – Corrosivité des atmosphères – Mesurage des paramètres environnementaux affectant la corrosivité des atmosphères - -
ISO 9226 - 2012 - Corrosion des métaux et alliages – Corrosivité...
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