Décrassage des laitiers de prétraitement de la fonte
Prétraitement de la fonte liquide

Différentes techniques sont mises en œuvre industriellement pour le décrassage des laitiers de prétraitement de la fonte (figure 19). Ces laitiers sont en quantités variables (de l’ordre de 5 kg/t fonte dans le cas de la désulfuration au CaC₂ et de 70 kg/t fonte pour celui de déphosphoration à la chaux) et ont une fluidité dépendant du type de traitement subi par la fonte et de l’agent de prétraitement utilisé.

Les laitiers de désiliciation sont en général liquides et moussants et se prêtent bien à un décrassage au rabot ou à l’aspirateur à laitiers.

Le tableau 4 donne la consistance des laitiers en fonction du prétraitement de la fonte adopté.

Dans le cas de laitiers solides ou granuleux, seuls les décrassages au rabot en poche droite ou par retournement en poche torpille sont efficaces.

Les problèmes posés vis-à-vis des réfractaires par l’agressivité des laitiers à base de sodium, ainsi que les difficultés liées à leur retraitement avant rejet, ont conduit à un développement général des procédés de déphosphoration à la chaux. L’inconvénient majeur de cette technique est cependant d’engendrer des quantités importantes de laitiers (50 à 70 kg/t) qui ont tendance à se coller sur les parois des poches et qui ont nécessité la mise en place de véritables ateliers de décrassage et de déloupage des poches, ce qui pénalise la rentabilité du procédé. L’évolution récente vers la pratique du prétraitement en convertisseur permet de supprimer ces contraintes dues au laitier sur l’exploitation des poches torpilles.

Rappelons enfin que la rentabilité de toutes les opérations de prétraitement de la fonte dépend fortement de la qualité du décrassage du laitier formé au cours de chaque opération. En effet, si le laitier de désiliciation n’est pas parfaitement décrassé, il est nécessaire d’augmenter les consommations d’agents de déphosphoration ou de désulfuration de façon à atteindre les basicités requises au cours de cette opération. Au cas où du laitier de désulfuration est enfourné au convertisseur, il conduit à une augmentation incontrôlée de l’entrée de soufre dans cet appareil et à une teneur en soufre aléatoire de l’acier. Il en est d’ailleurs...