Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Cet article abordera principalement la description des différents intérêts que peuvent avoir les robots dans la clinique des enfants présentant des troubles du spectre autistique (TSA), en passant tout d’abord par un retour théorique sur ce que peuvent constater les psychologues sur les robots sociaux, et plus particulièrement sur la relation que les humains peuvent (ou pourront) entretenir avec ces machines. Il a pour but de donner envie aux différents professionnels travaillant sur les robots (ingénieurs, roboticiens, etc.) de mettre en commun leurs pratiques avec des psychologues, afin d’améliorer les bénéfices que peuvent apporter ces machines dans un contexte thérapeutique.
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This article will focus on describing the different interests that robots can have in the clinic for children with Autistic Spectrum Disorders (ASD), starting with a theoretical feedback on what psychologists can see about social robots, and more specifically on the relationship that humans can (or will) have with these machines. The purpose of this article is to encourage the various professionals working on robots (engineers, roboticians, etc.) to share their practices with psychologists, in order to improve the benefits that these machines can provide in a therapeutic context.
Auteur(s)
-
Olivier DURIS : Chercheur en psychanalyse et psychopathologie, Université Paris-Diderot, praticien à l’Hôpital de jour pour enfants André-Boulloche (association Cerep-Phymentin), Paris
INTRODUCTION
Des décennies se sont écoulées depuis la création d’Unimate, premier robot industriel installé en 1961 sur une chaîne de General Motors. Les robots ont investi depuis différents domaines : du militaire à l’industrie automobile, en passant par l’éducation et la médecine. La robotique, et plus particulièrement la robotique humanoïde, est ainsi un univers qui suscite à la fois engouement et appréhension, tant de la part des chercheurs et techniciens qui travaillent dans ce domaine que de la part des usagers qui ont déjà fait l’expérience d’une interaction avec une machine.
Cet article s’inscrit dans le cadre du travail mené par l’Institut pour l’Etude des Relations Homme-Robots (IERHR), association créée en 2013 par Serge Tisseron et Frédéric Tordo, réunissant plusieurs chercheurs s’intéressant à la question de la robotique, et avec pour principal objectif d’étudier les relations qu’entretiennent les hommes avec les outils technologiques, dans différents usages et contextes, afin d’apporter aux professionnels et « grand public » un regard d’experts, aussi bien sur les différentes questions que chacun peut se poser à ce sujet que sur les enjeux éthiques que ces innovations technologiques engagent.
Domaine de plus en plus étudié, la robotique devrait conduire à de plus en plus de développements, en termes de conception et d’usages, aussi bien sur le plan de l’ingénierie que dans les secteurs économique et industriel. La robotique sociale semble aujourd’hui se présenter comme la prochaine évolution sociétale, qui modifiera notre rapport à la technologie. Du point de vue du psychologue clinicien, il devient fondamental de s’intéresser à ce que pourrait apporter cette avancée technologique sur le plan thérapeutique. La société évoluant parallèlement au développement des nouvelles technologies et des outils numériques, les pratiques cliniques et les recherches théoriques se doivent d’examiner les apports et les limites de ces technologies, voire d’influencer leurs développements pour en maîtriser l’avenir. Les jeux vidéo étant déjà apparus comme de formidables supports de médiation thérapeutique, notamment grâce aux différentes formes relationnelles que l’enfant peut entretenir avec son avatar numérique, l’étude du rapport patient/robot/thérapeute nous paraît constituer un enjeu crucial, notamment dans le domaine des troubles du spectre autistique (TSA).
Cet article va s’attacher principalement à la description des différents intérêts que peuvent avoir les robots dans la clinique des TSA, en commençant par un retour théorique sur ce que peuvent constater les psychologues sur les robots sociaux, et plus particulièrement sur la relation que les humains peuvent (ou pourront) entretenir avec ces machines. Le but est de donner envie aux différents professionnels travaillant sur les robots (ingénieurs, roboticiens, etc.) de mettre en commun leurs pratiques avec des psychologues, afin d’améliorer les bénéfices que peuvent apporter ces machines dans un contexte thérapeutique.
KEYWORDS
programming | socio-bots | ASD | therapeutic mediation
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Du robot au robot social
1.1 Définition du robot
La définition générale du robot proposée par Norbert Wiener est la suivante. Un robot est un système associant trois caractéristiques en interaction :
-
la perception, soit la capacité qu’a la machine de récupérer, à l’aide de ses différents capteurs (caméras, microphones, capteurs de température ou de taux d’humidité, etc.), diverses informations sur son environnement, qu’elles soient visibles ou non par l’être humain. Elle peut d’ailleurs s’adapter aux variations de l’environnement, si des capteurs adaptés le lui permettent ;
-
le stockage et traitement de l’information, qui permet au robot de stocker et d’analyser les données ainsi récupérées, afin de définir une « réponse » adéquate à initier ;
-
l’action sur son environnement, qui permet à la machine, par ses « effecteurs », d’agir en prenant en compte les informations préalablement récupérées et analysées.
Cette définition de Norbert Wiener permet ainsi tout d’abord d’exclure les automates (les œuvres de Vaucanson, par exemple), formidables créations artistiques qui ne peuvent cependant pas être considérées comme robots, du fait qu’ils ne sont composés d’aucun capteur pour recevoir des informations de leur environnement. À l’inverse, elle permet aussi de ne pas considérer uniquement comme robots les machines pouvant se déplacer dans l’espace qui les entoure, mais bien toutes celles pouvant avoir un impact sur leur environnement, qu’il soit physique ou non (les robots traders, par exemple, n’ont pas d’impact direct sur leur environnement physique, mais peuvent prendre des décisions ayant de grandes conséquences sur le cours de la Bourse). Rajoutons également à cette définition du robot son caractère polyvalent (la machine peut exécuter des tâches variées, ou une même tâche de plusieurs manières différentes).
Serge Tisseron, quant à...
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Du robot au robot social
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - WIENER (N.) - Cybernétique et société : L’usage humain des êtres humains - (2014).
-
(2) - TISSERON (S.) - Petit traité de cyberpsychologie : Pour ne pas prendre les robots pour des messies et l’IA pour une lanterne - (2018).
-
(3) - BROEKENS (J.), CHETOUANI (M.) - Towards Transparent Robot Learning through TDRL-based Emotional Expressions. - IEEE Transactions on Affective Computing, 1-1 (2019).
-
(4) - TISSERON (S.) - Le jour où mon robot m’aimera : Vers l’empathie artificielle. - Albin Michel, Paris (2015).
-
(5) - BREAZEAL (C.), BROOKS (R.) - Robot Emotion. - In J.M. Fellous et M.A. Arbib (Éd.), Who Needs Emotions ?, 271-310 (2004).
-
(6) - MacDORMAN (K.F.), ISHIGURO (H.) - The...
ANNEXES
IERHR (Institut pour l’Etude des Relations Homme-Robots)
Et sa charte éthique
https://www.ierhr.org/charte-ethique/
Site de notre Hôpital de jour
http://cerep-phymentin.org/Etablissements/Sanitaires/Hopital_de_jour_Centre_Andre_Boulloche
Rob’Autisme (projet ayant permis la rencontre entre le CHU de Nantes (dont Thierry CHALTIEL, membre de l’IERHR) et l’association Robots!
http://www.association-robots.com/?page_id=611
MOCA (projet de recherche financé par l’Agence nationale de la recherche, programme CONTINT) qui étudie les compagnons artificiels – personnages virtuels et robots personnels – et leur valeur pour des usagers dans des situations de la vie de tous les jours
Réseau CANOPé (intègre la robotique dans le processus d’enseignement classique)
SoftBank Robotics (Nao)
https://www.softbankrobotics.com/
ANKI (Cozmo)
Ozobot
Leka
Laboratoires dans lesquels interviennent des membres de l’IERHRCRPMS
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