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EnglishRÉSUMÉ
Après un bref rappel sur les principes clés de l’analyse de cycle de vie (ACV), cet article montre comment cette méthode permet d’évaluer la performance environnementale des véhicules électriques (VE) et de la comparer à celle des véhicules thermiques. Les résultats présentés confirment la pertinence des VE sur l’indicateur « Effet de serre » en France, ainsi que sur d’autres indicateurs, mais soulignent aussi des transferts d’impacts. L’article détaille également les évolutions méthodologiques qu’appelle l’ACV des véhicules électriques, et envisage enfin les pistes d’action écologiques à la portée des industriels et des pouvoirs publics pour la mobilité électrique.
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Hélène TEULON : Fondatrice du cabinet Gingko 21 - Gingko 21, Paris, France
INTRODUCTION
Depuis quelques années, en France comme dans le monde, l’électrification du parc automobile connaît une croissance accélérée. Cela répond aux besoins de décarboner massivement l’économie, et se réalise sous la pression conjointe des réglementations et des attentes du public. Il est clair que le véhicule électrique élimine de fait les émissions de la combustion en phase d’usage, mais constitue-t-il pour autant une solution crédible pour la mobilité décarbonée ? En d’autres termes, le véhicule électrique apporte-t-il un véritable bénéfice environnemental ? Et si oui, est-ce bien vrai dans tous les contextes ? Y aurait-il des arbitrages selon les impacts considérés ?
L’analyse de cycle de vie (ACV) est l’outil idéal pour traiter ces questions. Et réciproquement, l’exemple des véhicules électriques est souvent utilisé pour expliquer au grand public les fondements de l’ACV, avec les transferts d’impacts entre étapes du cycle de vie : un véhicule « zéro émission » certes à l’usage, mais pour lequel il faut bien produire l’électricité pour l’alimenter, et en amont des batteries qu’il faudra recycler en fin de vie. Ce cas d’école simple et connu de tous permet d’illustrer parfaitement la notion de « cycle de vie », dont la prise en compte intégrale, de l’extrême amont jusqu’à l’extrême aval, permet seule de poser un diagnostic valide sur l’impact environnemental du véhicule, et de le comparer sur une base fiable avec d’autres types de véhicules, qu’ils soient thermiques, hybrides ou à hydrogène…
Le sujet intéresse également les pouvoirs publics, les professionnels et les experts, prenons en pour preuve la large littérature disponible sur le sujet, sur tous les continents. En France, l’Ademe, soucieuse d’éclairer les choix du gouvernement, a ainsi commandé une étude d’ACV comparative de véhicules électriques et de véhicules thermiques, publiée en 2013 . Une dizaine d’années plus tard, les résultats en sont encore largement valides, car l’étude était prospective et les hypothèses ont été dans l’ensemble confirmées.
C’est également un sujet d’étude pour les professionnels de l’industrie automobile, qui réalisent depuis de nombreuses années des ACV de leurs véhicules, soit pour communiquer auprès de leurs clients, soit pour orienter les choix de conception dans une perspective de réduction des impacts environnementaux – on parle alors d’éco-conception –, soit enfin plus récemment pour évaluer leur performance environnementale globale d’entreprise sur un périmètre incluant l’usage des véhicules qu’ils mettent sur le marché, c’est ce que l’on appelle le « scope 3 » du bilan carbone.
C’est enfin un sujet d’approfondissement méthodologique pour les experts en ACV, qui sont confrontés à travers l’ACV du véhicule électrique à bon nombre de sujets de recherche actuels en ACV.
Après un bref rappel sur l’ACV dont pourront s’affranchir les lecteurs déjà compétents sur le sujet, cet article traite tout d’abord de la méthodologie spécifique à la réalisation d’une ACV pour un véhicule électrique, puis des résultats des ACV réalisées dans ce domaine. Il cherche ensuite à éclairer les problématiques pouvant faire l’objet d’évolutions méthodologiques au cours des prochaines années, et se conclut sur les décisions stratégiques que l’on pourrait tirer des résultats de ces travaux, tant au niveau de l’Etat qu’à celui des entreprises.
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3. Les grandes conclusions de l'ACV du véhicule électrique
3.1 Poids de la production
La première différence notable entre les résultats des ACV d’un véhicule électrique et d’un véhicule thermique concerne la répartition des impacts le long du cycle de vie : alors que pour un véhicule thermique, environ 80 % des impacts se situent en phase d’usage, pour un véhicule électrique, la phase de fabrication – véhicule et batteries – contribue à plus de 50 % à l’impact total. La figure 2 présente la répartition de la contribution des différentes phases du cycle de vie au changement climatique pour le véhicule électrique (VE, à gauche) et le véhicule thermique (VT, à droite) en France : la phase d’usage représente seulement 26 % du total pour le premier, alors qu’elle contribue à hauteur de 83 % du total pour le second. L’effet est particulièrement clair pour cette étude réalisée en France, mais c’est une constante dans ce type d’études : si le mix électrique est relativement peu carboné alors la phase d’usage sera allégée. En contrepartie, la phase de fabrication est alourdie par la production des batteries.
HAUT DE PAGE3.2 Importance du mix électrique
Autre grande conclusion générale de l’ACV des véhicules électriques : tout dépend du mix électrique, c’est-à-dire du mode de production de l’électricité. C’est bien évidemment une conclusion attendue, mais il faut néanmoins le souligner : l’impact du VE change avec le mix électrique retenu, et donc avec le pays où roule le véhicule, et l'horizon temporel considéré. La figure 3 présente différents impacts environnementaux sur le cycle de vie d’un même véhicule utilitaire léger (VUL) dans trois pays européens : l’Allemagne en bleu foncé, avec un mix très carboné en raison de la contribution des centrales thermiques au charbon, l’Espagne en bleu clair, avec un mix moins carboné et une part croissante d’énergie renouvelable, et enfin la France en jaune, avec une part prépondérante d’électricité nucléaire, peu carbonée.
Les catégories...
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BIBLIOGRAPHIE
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