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En anglaisRÉSUMÉ
De même que pour le réchauffement climatique, les enjeux de la destruction de la biodiversité sur Terre sont devenus importants et relèvent quasiment du défi. Moins connu du grand public et des acteurs économiques, la préservation de la biodiversité doit désormais avoir une place dans les stratégies des partenaires publics comme privés, et devenir opérationnelle dans leurs activités quotidiennes. Une remise en cause de notre mode de développement actuel devient inévitable ; le développement et les progrès techniques se doivent d'être apportés en accord avec cette nature, et non contre elle. Cette « révolution » internationale nécessite d'être mise en marche rapidement et doit devenir une opportunité et non une contrainte pour les agents économiques.
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Regarding global warming, the issues concerning the destruction of biodiversity on Earth have become particularly significant and are a real challenge. Less known to the general public and economic actors, the preservation of biodiversity must henceforth have a place within the strategies of public and private partners, and become operational in their daily activities. Calling into question our current mode of development is inevitable, development techniques and technical advances must be introduced in accordance with nature, not against it. This international "revolution" needs to begin very quickly and must become an opportunity rather than a constraint to economic agents.
Auteur(s)
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Christel FIORINA : Chef de projet en environnement et développement durable, - Chargée de cours à l'université de Nancy, - Enseignante à l'Institut supérieur d'ingénierie et de gestion de l'environnement – Mines ParisTech
INTRODUCTION
« C'est le devoir de chaque homme de rendre au monde au moins autant qu'il en a reçu », disait Albert Einstein.
Industrialisation, urbanisation, agriculture moderne, déforestation : les atteintes à la biodiversité ont été nombreuses ces 50 dernières années et dans des proportions jusque-là inconnues dans l'histoire de l'humanité. Néanmoins, si les pays industrialisés se sont affranchis de la nature pour développer leurs économies, les désordres qui en résultent les obligent désormais à porter un regard lucide sur la situation et à agir afin d'en limiter les effets.
Or, si la nécessité de contenir le réchauffement climatique est largement médiatisée et intégrée par de nombreuses entreprises, ce n'est pas encore le cas des enjeux liés à la diminution de la biodiversité sur Terre. Ce sujet éminemment important est en effet moins connu du grand public et moins porté par les acteurs économiques. Néanmoins, la prise de conscience est désormais bien réelle. Environ 20 ans après le début des négociations, le protocole de Nagoya, dont l'objectif est d'enrayer la perte sans précédent de diversité biologique à la surface du globe, a été signé par 193 pays le 29 octobre 2010. Ce traité international va progressivement être transposé dans le droit des États concernés et renforcer des législations encore lacunaires sur le sujet.
Nos sociétés sont donc à l'aube de grands changements dans leur façon d'appréhender leur relation avec le monde vivant. En effet, les écosystèmes rendent des services (approvisionnement, régulation, agrément…) dont l'humanité est extrêmement dépendante. Se priver de ces services en dégradant les milieux revient à mettre en péril l'avenir des êtres humains eux-mêmes. Aussi, si nous souhaitons maintenir un équilibre sur Terre et offrir un monde vivable aux générations futures, il est nécessaire d'accorder une valeur aux ressources naturelles que nous prélevons et d'internaliser ces coûts dans nos processus de production. Il faut aussi repenser le développement et les progrès techniques en accord avec la capacité de régénération de la nature et non en la dominant. Au même titre que le CO2, la biodiversité doit avoir une valeur, qu'elle soit qualitative ou quantitative.
En conséquence, du niveau international au niveau local, la préservation de la biodiversité doit désormais avoir une place dans les stratégies des partenaires publics comme privés et être déclinée de façon opérationnelle dans leurs activités quotidiennes. Cette « révolution » est possible, à condition de changer le regard que l'homme porte sur son environnement.
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2. Facteurs accélérateurs de la perte de biodiversité
2.1 Essor démographique et changements dans l'affectation des sols
La pression démographique représente la principale cause indirecte d'érosion de la biodiversité. En 150 ans, la population mondiale a été multipliée quasiment par 7, passant de 900 millions d'habitants en 1850 à plus de 6,2 milliards en 2010. Cette croissance n'est en outre pas terminée : l'ONU estime en effet que le nombre d'individus ne devrait se stabiliser qu'en 2100, autour de 12 milliards de personnes.
Aujourd'hui, cet essor n'est pas uniforme : si les pays industrialisés, qui ont achevé leur transition démographique, enregistrent désormais un excédent naturel moindre, ce n'est pas le cas des pays en voie de développement et des pays les moins avancés, dont l'accroissement démographique est intense.
Modèle de la transition démographique (figure 3).
Il décrit le passage d'une population ayant des taux de natalité et de mortalité élevés à une population ayant des taux de natalité et de mortalité faibles. Pendant la transition, le taux de mortalité, notamment infantile, chute plus rapidement que le taux de natalité, ce qui engendre une augmentation de la population.
Ce modèle a été établi par des démographes après observation de l'évolution de la population des pays industrialisés durant les deux siècles derniers.
L'hypothèse de base est que toutes les populations du monde évolueront de la même façon, avec néanmoins des décalages dans le temps.
Il est utilisé par l'ONU pour effectuer ses prévisions de population.
Il faut bien entendu consommer des espaces naturels pour nourrir cette population grandissante en augmentant les surfaces cultivables. Or, cette opération se fait principalement au détriment des forêts qui constituent un réservoir remarquable de biodiversité. Déjà atteintes par les effets de la déforestation liée à l'industrialisation, les surfaces boisées du globe subissent une érosion désormais alarmante. Les pays du Sud sont les plus concernés, les États développés réussissant, grâce à une gestion optimisée, à maintenir ces surfaces voire à les augmenter, comme c'est le cas en France.
En outre, il faut également anthropiser des secteurs naturels pour loger plus de 6 milliards d'habitants, désormais...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - * - Convention sur la diversité Biologique, Nations Unies, Disponible à l'adresse suivante : http://www.cbd.int/doc/legal/cbd-fr.pdf (1992).
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(2) - DAJOZ (R.) - * - . – La biodiversité, l'avenir de la planète et de l'homme, éd. Ellipses, 275 pages, ISBN 98-2-7298-3671-9 (février 2008).
-
(3) - IFEN - * - . – L'environnement en France, les synthèses, 491 pages, ISBN : 2-911089-82-0. Disponible à l'adresse suivante : http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/uploads/media/ree2006_corrige_01.pdf (octobre 2006).
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(4) - UNEP - * - . – The last stand of the orangoutan, state of emergency, illegal logging, fire and palm oil in Indonesia's national parks, ed. United Nations program, 52 pages, ISBN n° X. Disponible à l'adresse suivante : http://www.unep.org/grasp/docs/2007Jan-LastStand-of-Orangutan-report.pdf.
-
(5) - * - Ministère de l'écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de la Mer / Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche :...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
http://www.biodiversityhotspots.org/xp/hotspots/hotspotsscience/Pages/hotspots_defined.aspx
https://www.vie-publique.fr/eclairage/268585-le-grenelle-de-lenvironnement-quels-engagements
http://www.oree.org/index.html
Michelle Allsopp, Adam Walters, David Santillo, and Paul Johnston : Plastic debris in the World's Oceans (rapport), Greenpeace International, 44 pages.
Disponible à l'adresse suivante :
http://www.greenpeace.org/raw/content/international/press/reports/plastic_ocean_report.pdf
FAO, agriculture mondiale, horizon 2015/2030, rapport abrégé
Disponible à l'adresse suivante :
http://www.fao.org/docrep/004/y3557f/y3557f00.htm
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