Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Gestionnaire d'infrastructure est un métier nouveau, où l'infrastructure est séparée de son utilisation. Cet article traite principalement de la gestion des infrastructures routières et ferroviaires. Après une présentation des fondements économiques de la gestion des infrastructures, il distingue pour chaque type d'infrastructure, comment la gérer au mieux notamment pour assurer une fonctionnement optimal, minimiser les conséquences des situations perturbées, et gérer les variations de demande.
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Philippe AYOUN : Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées - Chef du Service des études économiques et générales au Réseau ferré de France (RFF)
INTRODUCTION
La gestion d’une infrastructure de transport est devenue un enjeu économique de première importance car il s’agit d’accroître les ressources et l’efficacité du réseau existant, et de limiter au strict nécessaire la construction d’infrastructures nouvelles qui se révèle de plus en plus difficile. Elle fait appel à des innovations technologiques et institutionnelles apparues à partir des années 1980 et qui devraient prendre toute leur ampleur au XXI e siècle.
Il existe maintenant une activité, voire un métier nouveau, celui de gestionnaire d’infrastructure : c’est le modèle, à l’origine anglo-saxon, de séparation (unbundling) des activités entre l’infrastructure, considérée comme un monopole naturel, et son utilisation. Ce modèle a conduit dans le secteur électrique à séparer le transport (gestion du réseau) des activités amont (production) et aval (distribution) ouvertes à la concurrence. Il se met progressivement en place dans le secteur ferroviaire sous l’impulsion européenne. La France a été l’un des premiers cas d’application avec la création de l’établissement public Réseau ferré de France (RFF) en 1997 qui voit son rôle élargi en 2003 avec la responsabilité de gestion de la capacité.
Le métier de gestionnaire d’infrastructure routière est également en pleine évolution, et va aujourd’hui bien au-delà des sociétés concessionnaires d’autoroute, en charge d’une partie très minoritaire du réseau : certaines activités de régulation du réseau national, par exemple, sont du ressort de la gestion de l’infrastructure. La gestion d’une plate-forme aéroportuaire s’apparente sous de nombreux points de vue à la gestion des infrastructures terrestres, notamment en termes de régulation des flux. Il s’agit cependant d’un sujet très spécifique.
Dans ce qui suit, on identifiera les dimensions techniques et économiques de la gestion de l’infrastructure, considérée dans un sens élargi : gérer l’infrastructure, c’est maintenir un bon fonctionnement du réseau grâce à un bon entretien, et minimiser les conséquences des situations perturbées, c’est aussi – et de plus en plus – agir de manière variée sur la demande d’utilisation de cette infrastructure. Cette dernière dimension de la gestion, que l’on appelle contrôle commande ou régulation est parfois distinguée de la première. Cette distinction ne paraît pas devoir être faite dans les transports, en particulier dans l’organisation institutionnelle moderne des transports routiers et ferroviaires qui définit bien ce rôle élargi du gestionnaire de l’infrastructure.
Il convient enfin d’indiquer que le gestionnaire de l’infrastructure reçoit en général ses droits des autorités publiques, selon des formes réglementaires très variables :
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il est souvent distinct du propriétaire de l’infrastructure. Dans le cas du transport ferroviaire, ce n’est que depuis 1997 que la propriété a été transférée de l’État à RFF. Les sociétés concessionnaires d’autoroute ont, quant à elles, un droit d’exploitation, mais non de propriété ;
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les modes de gestion déléguée sont très variables : du simple contrat de gestion compensant, par une rémunération fixe, la responsabilité de maintien de l’infrastructure en bon état, aux différentes formes de concession d’exploitation, où l’exploitant prend tout ou partie du risque d’exploitation permettant de décrire les règles du jeu entre propriétaire ou concédant. Parmi ces règles figure l’obligation de service public (par exemple la disponibilité d’une infrastructure du trafic pendant la quasi-totalité du temps), celles qui sont relatives à la tarification – généralement encadrée – et celles qui sont relatives au risque d’exploitation.
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3. La gestion de l’infrastructure ferroviaire
Pour plus de détails sur ce sujet, le lecteur pourra consulter les références [8] à [14].
La gestion de l’infrastructure ferroviaire consiste à organiser le partage du droit d’accès entre les différents usages potentiels, c’est-à-dire des trains de marchandises et de voyageurs ayant des vitesses et des parcours variés, tout en réservant les plages nécessaires à la maintenance ou aux trains de travaux. Gérer l’infrastructure ferroviaire, c’est donc essentiellement gérer la capacité avec des contraintes fortes et codifiées, relatives à la sécurité et, de plus en plus, à l‘environnement.
L’infrastructure ferroviaire est généralement définie comme l’ensemble des installations permettant à un train de circuler sur le réseau : il s’agit aussi bien des voies, y compris voies de service et de triage, que des installations électriques et de signalisation. En ce qui concerne les gares, on a considéré en France que le gestionnaire d’infrastructure, Réseau ferré de France (RFF), était propriétaire des voies et des quais, tandis que le bâtiment lui-même, considéré comme ayant une fonction commerciale, reste la propriété de l’entreprise ferroviaire historique, la SNCF (Société nationale des chemins de fer).
Dans un contexte de séparation de l’infrastructure, les missions du gestionnaire d’infrastructure sont définies de façon conventionnelle, en voie d’harmonisation à l’échelle européenne. Certaines missions (fourniture d’électricité de traction, gestion des chantiers intermodaux, services de dépannage…) peuvent, selon les cas et les pays, être considérées comme obligatoires ou optionnelles.
La réforme de 1997, qui s’est traduite en France par la séparation de l’infrastructure et la création du RFF, a fait le choix de maintenir à la SNCF l’essentiel du personnel en charge de la gestion opérationnelle de l’infrastructure (maintenance, exploitation…). La SNCF agit pour le compte du RFF et par délégation (elle est appelée « gestionnaire d’infrastructure délégué » à ce titre) et reçoit une rémunération pour cela.
3.1 Contraintes pesant sur l’accès à l’infrastructure
L’accès à toute infrastructure fait l’objet d’une...
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La gestion de l’infrastructure ferroviaire
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Transports : tarification d’usage des infra- structures. - Commissariat Général au Plan (BUREAU-PUIG), juil. 1995.
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(2) - Nouvelle étude de l’imputation des coûts d’infrastructure de transport. - Conseil Général des Ponts et Chaussées (Brossier-Ayoun) (1991).
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(3) - QUINET (E.) - Principes d’économie des transports. - Economica (1999).
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(4) - COHEN (S.) - Ingénierie du trafic routier. - Presse des Ponts et Chaussées (1993). On trouvera dans cet ouvrage de référence une très abondante bibliographie sur le sujet.
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(5) - La régulation des accès : un outil pour l’exploitation des voies rapides urbaines. - CERTU (déc. 1997).
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(6) - Fonction Temps débit sur les autoroutes interurbaines. - SETRA, nov. 2001.
- ...
ANNEXES
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Gestion de la Route
AFSA - Association des sociétés concessionnaires d’autoroutes
(site sur lequel on trouvera notamment une page très complète sur la gestion des routes en Angleterre)
AASHTO - American Association od State Highway and transportation Officials (Etats-Unis)
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Gestion ferroviaire
UIC - Union internationale des chemins de fer
RFF - Réseau ferré de France
SRA - Strategic Rail Authority (Autorité de régulation du rail au Royaume-Uni)
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Nouvelles technologies routières
Intelligent Transportation Systems (États-Unis)
(site américain où l’on trouve par exemple le rapport de « Mitretek systems » intitulé Intelligent transport systems, benefits and costs qui contient une base de données sur différentes expérimentations)
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