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Alexandre LARGIER : Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - Direction de la sûreté des réacteurs/Service d'étude des facteurs humains
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Lire l’articleINTRODUCTION
Cet article se fait l'écho de préoccupations relatives à l'évaluation de la sûreté des industries à risques et plus spécifiquement, dans le domaine nucléaire. Précisons que le terme sûreté renvoie ici à la « sécurisation » au sens large du fonctionnement des process et des procédés desdites industries. Cela ne concerne pas, en particulier, la malveillance.
Selon les thèmes d'évaluation abordés, l'analyse organisationnelle vient en complément explicatif ou argumentatif d'analyses facteurs humains « classiques » (analyse de l'activité, identification des causes d'incidents, application des principes d'ergonomie de conception, etc.) ou bien constitue une fin en soi (organisation de la sûreté, examen du management des compétences, etc.). Ces différentes situations d'évaluation produisent des exigences spécifiques, engendrent des besoins particuliers, aussi bien sur le plan méthodologique (comment mener l'analyse ? que cherche-t-on ? que regarde-t-on ?) que sur celui des résultats attendus (quel niveau de détail ? quel niveau de compréhension ? quel niveau d'argumentation ?).
La question principale abordée dans cet article est celle de la définition d'une démarche d'analyse, d'un cadre méthodologique, que l'on appellera « diagnostic organisationnel ». La motivation qui nous anime est avant tout pratique. La conception d'une telle démarche est orientée par la production d'un résultat exploitable dans le cadre d'une évaluation de sûreté.
Au-delà d'une théorisation de l'organisation, de l'identification et de la définition des facteurs organisationnels en lien avec la gestion des risques, c'est la question des observables qui est au cœur de nos interrogations : quelles sont les données pertinentes à recueillir pour conduire un diagnostic organisationnel ?
La première partie de l'article est consacrée à la présentation des concepts de base utilisés dans la démarche que nous présentons. Dans une deuxième partie, nous proposons une liste de facteurs organisationnels pathogènes pour lesquels sont indiqués des observables et des objets d'observation. La troisième partie présente des approfondissements sur la question de l'interdépendance des facteurs organisationnels, les indicateurs et le processus de diagnostic. Enfin, une synthèse et quelques ouvertures concluent cet article.
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4. Synthèse et conclusions
Rappelons le but poursuivi ici : trouver les éléments aptes à structurer la conduite d'un diagnostic organisationnel mené dans une approche de prévention des risques.
Pour atteindre cet objectif, nous avons postulé qu'un diagnostic organisationnel pouvait être bâti autour de la recherche, au sein de l'entreprise faisant l'objet de ce diagnostic, de facteurs organisationnels pathogènes. Au-delà de la dénomination et de la définition de ces facteurs, nous avons montré que leur capacité à être utilisés pour le diagnostic dépendait de leur capacité à suggérer les observables et objets d'observation capables de leur donner un sens orientant le jugement final attendu du diagnostic.
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À ranger au nombre des apports de cet article, nous pouvons noter que :
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la description des facteurs organisationnels proposée dans le paragraphe témoigne de la faisabilité de l'exercice consistant à identifier des facteurs pour lesquels il est possible d'associer a priori des observables et objets d'observation ;
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l'effort d'identification des observables n'est pas vain, même s'il s'avère difficile. Il permet de réduire l'ambiguïté inhérente à la description succincte et la présentation en liste des facteurs organisationnels. Cette identification donne de la visibilité, de la lisibilité aux critères d'analyse utilisés et, par conséquent, s'expose à la contradiction. Elle constitue une promesse de rigueur future, par consolidations successives ;
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ces descriptions, aussi incomplètes soient-elles, sont à notre sens déjà utilisables comme base à la définition de « grilles de lecture » déclinables pour des diagnostics spécifiques. Nous insistons sur l'expression « grille de lecture ». Il ne s'agit pas d'un canevas d'audit ou d'une grille d'analyse à dérouler de façon mécanique.
Indications sur la faisabilité de l'approche, potentiel d'amélioration et exploitation possible des premiers résultats sont donc les trois principaux apports que nous retiendrons de notre contribution.
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Nous étiquetterons comme limite tout ce qui, dans nos propositions, relève d'un débat qui n'a pas été tranché dans le texte.
Ainsi, les questions relatives au caractère prédictif des facteurs organisationnels vis-à-vis des pathologies organisationnelles affectant la sûreté, et parfois...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Rapport AIEA - Developing safety culture indicators. - Sept. 2003.
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(2) - BOURRIER (M.) - Le nucléaire à l'épreuve de l'organisation. - Paris, PUF (1999).
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(3) - BOURRIER (M.) - Facteurs organisationnels : du neuf avec du vieux. - Réalités industrielles, Revue Annales des Mines, no spécial Sciences et génie des activités à risque, 19-22, mai 2003.
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(4) - Columbia Accident Investigation Board - * - Report Volume 1, août 2003.
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(5) - CAVESTRO (W.), DURIEUX (C.), MONCHATRE (S.) - Travail et Reconnaissance des Compétences. - Paris, Economica (2007).
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(6) - CROZIER (M.), FRIEDBERG (E.) - L'acteur et le système. - Paris, Le Seuil (1977).
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