Présentation
En anglaisAuteur(s)
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Audrey DASSENS : Docteur de l'université de Haute Alsace - Laboratoire de Gestion des risques et environnement, Mulhouse
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Richard LAUNAY : Ingénieur CEA, Saclay
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Lire l’articleINTRODUCTION
Les grands accidents industriels tels que Seveso, Bhopal, Challenger, Tchernobyl ou AZF ont souvent des causes profondes, diverses, et d'origine variée, identifiables par des analyses de risques a posteriori. Ces analyses ont pour objectif de comprendre les enchaînements d'événements qui ont pu conduire à l'accident. Elles permettent de capitaliser du retour d'expérience pour fixer de nouvelles politiques de prévention et/ou de protection vis-à-vis de sources de danger particulières afin d'éviter qu'un tel accident ne se reproduise.
Ces accidents sont l'aboutissement de scénarii beaucoup plus difficilement perceptibles de manière a priori. Ceci est d'autant plus vrai qu'aujourd'hui notre société est soumise à des risques de plus en plus diversifiés et dont la survenance peut s'avérer improbable, comme par exemple pour les attentats du 11 septembre 2001 à New York, ou encore l'explosion de l'usine d'AZF le 21 septembre 2001. Le passé ne peut donc plus seulement servir de base de connaissance pour l'analyse des risques. Il faut recourir à des approches qui puissent permettre d'anticiper des phénomènes qui ne se sont encore jamais produits.
En plus des analyses de risques a posteriori, les décideurs ont à leur disposition des méthodes d'analyse de risques a priori. Ces dernières permettent, à travers l'étude des systèmes, d'identifier les principaux scénarii d'accident probables. Les résultats de ces études permettent de hiérarchiser les risques et facilitent la mise en place des moyens de protection et/ou de prévention nécessaires à la maîtrise des risques.
Or, aujourd'hui, les experts s'interrogent sur les méthodes usuelles d'analyse de risques a priori. Elles ne permettent plus, au regard des conclusions de celles réalisées a posteriori, de réaliser des analyses poussées et suffisamment fines ou complètes des systèmes industriels complexes dont ils ont la charge. Malgré un ensemble de méthodes et d'outils disponibles dans le domaine de la sécurité, nous déplorons toujours de nombreux accidents industriels, comme en témoigne notamment la base Aria du Barpi.
Au-delà d'une vision toute théorique sur les capacités intrinsèques des systèmes complexes à déjouer les barrières mises en œuvre pour les stopper, il est évident que le « préventeur » ne peut se résoudre à ce que les accidents se produisent. Et ceci, d'autant plus que la société semble de plus en plus « averse » aux risques subis, ce qui se traduit par des attentes importantes en matière de responsabilité sociale des entreprises. Nous chercherons donc à comprendre, à travers ce dossier, pourquoi les préventeurs à partir des outils actuels mis à leur disposition ont des difficultés à mettre en œuvre des politiques de gestion des risques efficientes conduisant à des résultats pertinents. Ces insuffisances engendrent des insatisfactions, les parties prenantes internes et externes à l'entreprise critiquent bien souvent la vision des experts internes à l'entreprise et mettent en doute la validité des résultats obtenus. Mais, au-delà de cette remise en cause externe, il est regrettable que les méthodes mises en œuvre confortent chaque acteur dans un cloisonnement tout à fait dommageable au rendu.
Ainsi, avant de présenter une nouvelle méthode d'analyse globale de risques, nous évoquerons les raisons qui nous ont poussés à en proposer une. Viendra ensuite la présentation proprement dite de notre méthode. Elle constitue une approche globale de l'analyse a priori des risques en entreprise qui s'inspire largement des concepts de la Systémique. Enfin, le dossier se terminera par une illustration de la méthode autour de l'accident de la navette Challenger.
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1. Nécessité d'une nouvelle méthode
Nous présenterons, dans un premier temps, pourquoi l'entreprise entendue comme système peut être qualifiée de complexe. Cette complexité des systèmes industriels peut être à l'origine d'accidents aux causes multiples et conséquences variées qui dépassent les seules frontières de l'entreprise. Ceci sera expliqué dans un second temps.
Pour éviter que de tels accidents ne se produisent, les décideurs mettent en œuvre des politiques de gestion des risques fondées sur des méthodes d'analyse de risques a priori que nous rappellerons dans une troisième partie. Nous montrerons que l'architecture de ces méthodes, basée sur un modèle cartésien, est mal adaptée à l'analyse des phénomènes et systèmes complexes actuels.
Dans une quatrième partie, nous expliquerons comment la vision systémique peut permettre une approche globale des systèmes et tendre vers un décloisonnement des acteurs nécessaire pour la mise en œuvre d'analyse de risques a priori.
1.1 Complexité des entreprises
Le Petit Robert définit l'entreprise comme : « une organisation autonome de production de biens ou de services marchands ». Il est possible de préciser que c'est : « une combinaison dynamique de ressources, organisée pour atteindre ou maintenir des objectifs dont les principaux sont : créer de la valeur, croître et maintenir l'emploi » Étude systémique de l'analyse de risques- Présentation d'une approche globale[1].
Elle a deux fonctions ou missions Étude systémique de l'analyse de risques- Présentation d'une approche globale...
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Nécessité d'une nouvelle méthode
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - DELAVEAUD (M.C.) - Le « Risk management» en 5 étapes. - Collection À Savoir AFNOR, 49 p., 3e trimestre (2003).
-
(2) - DE ROSNAY (J.) - Le macroscope – Vers une vision globale. - Éditions du Seuil, 346 p., fév. 1975.
-
(3) - CONSO (P.), HEMICI (F.) - L'entreprise en 20 leçons – Stratégie, gestion, fonctionnement. - Dunod, 3e édition, 459 p., sept. 2003.
-
(4) - DONNADIEU (G.) - Manager avec le social – L'approche systémique appliquée à l'entreprise. - Éditions Liaisons, 423 p., sept. 1997.
-
(5) - MORIN (E.) - Comprendre la complexité – Introduction à la méthode d'Edgar Morin. - L'Harmattan, 206 p., août 2002.
-
(6) - Association pour les Pratiques du Développement Durable. - * - Le...
ANNEXES
(Liste non exhaustive)
• AENOR, agence espagnole de normalisation http://www.aenor.es
• AFSCET, association française de Science des systèmes http://www.afscet.asso.fr/
• AGORA 21, portail d'informations sur le développement durable http://www.agora21.org/
• AMRAE, association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise http://www.amrae.fr/
• ARIA, base de données du bureau d'analyse des risques et pollutions industrielles http://aria.ecologie.gouv.fr/
• British Standard, normes britanniques http://www.bsi-global.com/
• FERMA, fédération des associations européennes de gestion du risque http://www.ferma-asso.org/
• INERIS, institut national de l'environnement industriel et des risques http://www.ineris.fr/
• ISO, International Standard Organisation http://www.iso.org/
• OHSAS, Occupational Health and Safety Assessment Series http://www.ohsas.org/
• OIT, organisation internationale du travail http//www.ilo.org/
• SAI Global, normes austreliennes et néozélandaises http://www.saiglobal.com/
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
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