Présentation
EnglishAuteur(s)
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Christophe EVERAERE : Docteur en gestion - Maître de conférences à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) Université Jean-Moulin Lyon 3
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Patrick PERRIER : Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers - Diplômé du 3 cycle en gestion et sociologie des organisations - Directeur d’Études à l’Institut Entreprise et Personnel, Lyon
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Lire l’articleINTRODUCTION
La flexibilité fait actuellement l’objet d’un véritable débat de société et constitue en même temps un enjeu majeur pour la compétitivité des entreprises.
L’imprécision et la virulence des débats relatifs à la flexibilité nous incitent à entamer cet article par une clarification du sens, des enjeux et des problématiques propres à la flexibilité. C’est ainsi que nous proposerons une définition de la flexibilité illustrée d’exemples concrets qui permet de distinguer deux types de flexibilité (interne ou externe) aux contenus et aux répercussions radicalement opposés à la fois pour l’entreprise et pour les salariés. Nous nous prononcerons clairement en faveur de la première flexibilité (interne) car elle nous semble la plus appropriée pour répondre aux contraintes actuelles de l’organisation industrielle. De surcroît, elle offre simultanément un certain nombre d’opportunités favorables aux salariés. C’est donc une occasion rare de concevoir une stratégie « gagnant-gagnant » qui est aussi en jeu au travers de la flexibilité et de l’organisation qualifiante.
À l’issue de cette clarification, nous proposerons de décortiquer l’impact de la flexibilité (conditions et limites) dans le champ de l’organisation industrielle. Nous conformant à un schéma de conception logique, nous analyserons les leviers de flexibilité qui relèvent tout d’abord de la structure (les ressources matérielles et humaines stables), de l’organisation ensuite (l’agencement de ces ressources) et, enfin, de la gestion de production (la conduite des flux).
Plusieurs questions relatives à chaque étape du processus guideront notre propos :
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s’agissant de la structure, quelle est la nature et la portée de la flexibilité des machines requises en production (notamment les machines-outils à commandes numériques et les robots programmables), ainsi que celle des individus appelés à être polyvalents, mais à quelles conditions, et dans quelles limites ? Dans quelle mesure les capacités d’adaptation des machines d’un côté et celles des hommes de l’autre se complètent au profit de la flexibilité de l’entreprise ?
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quelles sont ensuite les modalités d’agencement ou de combinaison des machines qui se prêtent le mieux à la flexibilité (organisation en atelier versus organisation en ligne) ? Les avatars des ateliers automatisés flexibles sont également traités. Le recours à la sous-traitance, forme particulière d’organisation de la production mettant en rapport plusieurs entreprises, mérite une attention particulière. En effet, il s’agit d’un support de flexibilité qui s’inscrit en droite ligne dans les options stratégiques de l’entreprise (faire ou faire faire) et qui offre toute une série d’opportunités, mais présente également des risques ;
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enfin, dans quelle mesure les modalités de conduite des flux par l’aval de type JAT (juste à temps) sont-elles compatibles avec la flexibilité, et s’opposent-elles aussi radicalement qu’on a coutume de les présenter avec les démarches planificatrices de type MRP (« material requirement planning ») ? Par ailleurs, la volonté de simplifier la gestion de production par intégration-fusion des éléments produit des effets contrastés pour la flexibilité selon que la démarche s’applique à la conception des produits (différenciation retardée et technologie de groupe) ou au processus de transformation (machine intégrée-compacte versus machines spécialisées).
La question de la flexibilité dans le domaine de l’organisation industrielle amène ainsi à relativiser certains espoirs qu’ont soulevés les technologies dites flexibles. Inversement, et c’est le sens que l’on peut donner à la notion d’organisation qualifiante, les individus recouvrent un rôle fondamental dans la flexibilité des systèmes de production, que ce soit au travers de la prise en charge d’installations automatisées « flexibles », dans la régulation des systèmes à flux tendus, et dans la capacité en général à réagir dans l’incertitude et dans l’urgence.
Par ailleurs, nous mettrons en évidence l’importance en même temps que l’ambiguïté de la notion d’intégration qui touche à la fois l’organisation de la production, l’organisation du travail, la conception des produits et celle de l’outil de production.
En dépit du dilemme flexibilité/productivité, un certain nombre de compromis existent. Nous en résumons les principaux éléments dans le tableau 1 afin de guider le lecteur dans sa réflexion tout en proposant une vision synthétique de cet article.
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5. Pour conclure
Recherchant les sources de flexibilité dans le domaine de l’organisation industrielle, nous avons plusieurs fois rencontré le concept d’intégration. De façon surprenante, alors que l’intégration est un terme couramment utilisé dans le contexte de la production dite « moderne », les significations relevées sont peu ou pas compatibles avec une recherche de flexibilité. Seule l’intégration par fusion appliquée en conception de produits (différenciation retardée ou technologie de groupe) peut constituer des pistes intéressantes.
Plus globalement, nous insistons, pour bien comprendre et mettre en œuvre la flexibilité, sur la nécessité d’adopter une démarche transversale engageant en effet des décisions qui relèvent de plusieurs domaines :
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la stratégie : diversification, innovation, investissement, décentralisation, logiques d’emploi (fidélité versus précarité) ;
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la production sur laquelle nous insistons : technologie, organisation, gestion de production ;
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les ressources humaines : logiques de compétence, définition des conditions d’acceptabilité sociale d’un système globalement plus efficace mais aussi plus exigeant ;
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les systèmes d’information : définition des supports de communication permettant un échange rapide et fiable des données ;
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également, le contrôle de gestion sous l’angle des indicateurs de performance et des modalités de coordination.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ABERNATHY (W.) - The productivity dilemma. Roadblock to innovation in the automobile industry. - Baltimore, John Hopkins University Press, 1978.
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(2) - AGGARWAL (S.C.) - Pour optimiser les systèmes de production. - Harvard-L’Expansion, automne 1986, paru initialement dans la Harvard Business Review sous le titre : « MRP, JIT, OPT, FMS ? »
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(3) - AOKI (M.) - Économie japonaise : informations, motivations et marchandage. - Paris Economica, 1991.
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(4) - BAYART (D.) - Les pannes. Gérer et comprendre, Revue des Annales des Mines. - no spécial : Pour une automatisation raisonnable de l’industrie, janv. 1988.
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(5) - BESSON (P.) - L’atelier de demain. Perspectives de l’automatisation flexible. - Lyon, PUL, 1983.
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(6) - BOUCHE (G.), CHARPENTIER (P.), MARTIN (C.), LALLEMAND (Ch.), TONNEAU (D.) - Réussir...
ANNEXES
EL AKREMI (A.) - Contribution à l'étude du rôle de la gestion des ressources humaines dans le passage de la flexibilité potentielle à la flexibilité effective. - Toulouse 1 (2000).
ARGONDICCO (M.) - Flexibilité et externalisation illustrées par les chantiers de l’Atlantique. - Université de Nantes (2001).
THOMAS (C.) - Analyse de la flexibilité : le cas d’une unité de production d’aluminium. - Institut national polytechnique de Grenoble (2003).
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