Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Selon les défaillances auxquelles elle s’oppose, la maintenance peut apparaître comme une parade contre des événements redoutés, ou comme un levier pour accroître les performances et la compétitivité d’un équipement ou d’une installation. Elle entretient ainsi des rapports étroits avec deux autres domaines, chacun plus particulièrement concerné par l’un de ces aspects : la Sûreté de Fonctionnement qui s’intéresse aux risques et le Management des actifs de production visant à optimiser les performances. Selon les situations, les responsables de maintenance adopteront une attitude défensive contre des risques graves, ou une attitude offensive pour créer de la valeur en améliorant la compétitivité. L’horizon considéré constitue une dimension supplémentaire qui peut conduire à séparer les responsabilités entre l’exploitant qui gère les performances à court terme et le propriétaire responsable des actifs de production sur le long terme. En agissant sur la fiabilité et la maintenabilité des équipements, la maintenance permet de gérer les compromis nécessaires entre la protection et la création de valeur et entre le court et le long terme.
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Antoine Despujols : Ingénieur-chercheur à EDF Recherche et Développement
INTRODUCTION
Selon les défaillances auxquelles elle s'oppose, la maintenance peut apparaître de deux manières différentes : soit comme une parade contre des événements redoutés, soit comme un levier pour accroître les performances et la compétitivité d'un équipement ou d'une installation. Dans certains cas, elle est un moyen de défense contre des pannes aux conséquences graves vis-à-vis des personnes, des biens ou de l'environnement. Mais elle est aussi un instrument privilégié et essentiel pour améliorer la disponibilité, le rendement, la qualité, la maîtrise des coûts et la durée d'exploitation d'un équipement ou d'une installation. Son implication, à la fois dans la gestion des risques et dans l'optimisation des performances, fait qu'elle entretient des rapports étroits avec deux autres domaines, chacun plus particulièrement concerné par l'un de ces aspects : la sûreté de fonctionnement qui s'intéresse aux risques et le management des actifs de production (ou Asset Management) qui vise à optimiser les performances.
Ces domaines font appel à différentes compétences : les métiers de la maintenance, la fiabilité, et l'aide à la décision en lien avec les sciences économiques. Bien qu'ayant les mêmes buts, leurs points de vue et leurs préoccupations présentent des différences. Les fiabilistes perçoivent généralement la maintenance comme une composante de la sûreté de fonctionnement ; le management des actifs de production, pour sa part, apparaît comme un élargissement des problématiques de maintenance ; enfin, les responsables de maintenance, en prise directe avec le terrain, réclament des approches pragmatiques et efficaces parfois éloignées des considérations plus conceptuelles et théoriques des deux autres domaines. Où sont les différences ? Quels sont les périmètres, les influences et les objectifs communs ? Nous tâcherons de répondre à ces questions en distinguant les deux facettes de la maintenance : bouclier et fer de lance. Nous montrerons ainsi que, selon les situations, les responsables de maintenance adoptent une attitude « défensive » pour s'opposer à des risques graves et rares, ou une attitude que l'on pourra qualifier « d'offensive » pour créer de la valeur en améliorant la compétitivité de leur installation.
L'horizon d'exploitation considéré constitue une dimension supplémentaire, source de différents enjeux. Il peut en effet conduire à séparer les responsabilités entre, d'une part, la gestion des performances à court terme qui est le rôle de l'exploitant, et d'autre part, la gestion des actifs de production sur le long terme qui incombe au propriétaire.
Nous nous intéresserons ainsi aux missions des acteurs de la maintenance qui sont amenés à gérer les compromis nécessaires entre la protection et la création de valeur et entre le court et le long terme.
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2. Maintenance, risques et performances
La sûreté de fonctionnement, dont nous avons rappelé les définitions précédemment, est habituellement perçue comme une « palette de méthodes et de concepts au service de la maîtrise des risques » [AG 4 670]. Or, si certaines caractéristiques sont bien « anti-risques » (sûreté, sécurité, innocuité pour l'environnement), d'autres (disponibilité, maîtrise des coûts, qualité des produits et des services) sont plutôt des propriétés destinées à assurer des performances. Nous allons chercher, dans ce qui suit, à situer la maintenance par rapport à ces deux aspects : risques et performances.
2.1 Maintenance face aux dangers et aux opportunités
Selon la norme ISO/CEI guide 51, le risque est « la combinaison de la probabilité d'un dommage et de sa gravité ». Il est intéressant de comparer cette définition à celle du document plus récent ISO/CEI 73 pour lequel le risque est la « combinaison de la probabilité d'un événement et de ses conséquences ».
La première introduit le risque comme exclusivement négatif (dommage, gravité) et la maintenance qui s'y oppose apparaît comme défensive. La seconde est beaucoup plus neutre (événement, conséquences) et permet de considérer des situations où cohabitent des effets néfastes et des effets bénéfiques comme dans les jeux de hasard où l'on court le risque de perdre mais aussi celui de gagner. Or, la maintenance consiste à jouer d'une certaine manière contre le « phénomène d'entropie » que nous oppose la nature. Celle-ci, il est vrai, finit toujours par l'emporter, mais plus ou moins vite selon la stratégie choisie et l'effort consenti. L'attitude devient alors offensive et la maintenance sert à créer de la valeur et de la compétitivité.
Le processus maintenance permet donc de s'opposer à des risques, mot qui suggère des conséquences négatives,...
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Maintenance, risques et performances
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - LANNOY (A.) - Maîtrise de risques et Sûreté de fonctionnement – repères historiques et méthodologiques. - Éditions Tec. & Doc., Lavoisier (2007).
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(2) - VILLEMEUR (A.) - Sûreté de fonctionnement des systèmes industriels. - Éditions Eyrolles (1988).
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(3) - ISDF – GT4 - * - Sûreté de fonctionnement : la maintenabilité (1995).
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(4) - AFIM - * - Guide national de la maintenance (2004).
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(5) - LAPRIE (J.C.) - Sûreté de fonctionnement des systèmes : concepts de base et terminologie. - Revue de l'Électricité et de l'Électronique, no 11, p. 95-105, déc. 2004.
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(6) - BSI - Specification for the optimized management of physical assets Part 1. - PAS 55-1 : (Public...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Vocabulaire électrotechnique international : Sûreté de fonctionnement et qualité de service - CEI 60050-191 - 1999
-
Terminologie de la maintenance - EN 13306 - 2001
-
Aspects liés à la sécurité – Principes directeurs pour les inclure - ISO/CEI guide 51 - 1999
-
Management du risque – Vocabulaire – Principes directeurs pour l'utilisation dans les normes - FD ISO CEI 73 - 2002
-
État de référence des biens : Vocabulaire des activités de rénovation et de reconstruction - NFX 50-501 - 2007
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