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Julia HAAKE : Économiste - Chercheur au C3ED - (Centre d’Économie et d’Éthique pour l’Environnement et le Développement) à l’Université de Versailles-St-Quentin-en-Yvelines - Bourse de thèse de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), cofinancée par le CEA (Commissariat à l’Énergie Atomique)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Dans le souci de transformer l’activité humaine de manière à ce qu’elle devienne plus favorable à l’environnement naturel et qu’elle corresponde à un développement durable, plusieurs approches essayant de systématiser les actions de protection environnementale se sont développées au cours des années. Ces approches visent d’abord la bonne compréhension des problèmes environnementaux afin que l’on puisse les limiter à travers différents outils et stratégies.
Nous présenterons ici une de ces approches, la « dématérialisation », qui a comme point de départ une idée simple : le système industriel repose sur l’entrée de matières extraites de la sphère naturelle telles que l’eau, le pétrole, le bois ou l’air. Au sein du système industriel, ces ressources sont transformées en produits et services ayant une valeur économique, mais aussi en émissions, déchets, eaux usées etc. Or, chaque mouvement de matière dans l’économie a, tôt ou tard, un impact sur l’environnement. Autrement dit, n’importe quel problème environnemental a comme source un flux matériel venant de la nature. La dématérialisation vise donc la réduction de ces flux, afin d’en réduire l’impact sur l’environnement.
Nous présentons d’abord les racines de la pensée en termes de flux de matière et nous décrivons l’évolution de cette pensée depuis les années 1960, ce qui facilite la compréhension de l’approche de la dématérialisation. Ensuite, nous donnons une définition du concept et expliquons brièvement sa mise en œuvre. Les deux dernières parties sont enfin consacrées à la concrétisation de la dématérialisation, au niveau macroéconomique et au niveau du produit. Nous présentons, essentiellement, deux outils de mesure de flux de matière, dont l’indicateur MIPS (« Material Input Per Unit of Service ») développé à l’Institut de Wuppertal en Allemagne, et nous discuterons quelques pistes pour la mise en œuvre, aux niveaux national et du produit.
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2. Découplage entre flux matériels et croissance économique
Parmi les notions mentionnées les plus reconnues, la dématérialisation désigne la réduction des flux de matière à travers l’économie en réduisant l’input matériel par unité d’output économique. Il s’agit donc du découplage entre l’utilisation des ressources matérielles et la croissance économique.
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La figure 1 donne une image du fonctionnement économique sur la base des flux de matière. Chaque mouvement de matière de la nature vers l'économie provoque des perturbations environnementales à l'autre bout de la chaîne, dont le degré de dommage est souvent méconnu. Certaines matières ont des caractéristiques physiques ou chimiques qui peuvent devenir nuisibles dans un milieu autre que leur milieu naturel. De plus, certaines matières peuvent être transformées de façon à ce qu'elles deviennent nuisibles, telles que les CFC (chlorofluocarbones). En outre, le mouvement de matières peut conduire à des changements climatiques, des érosions et à d'autres catastrophes naturelles.
La figure 2 montre le même principe appliqué cette fois au problème de l'eau. Nous notons que tout usage par l'homme de la ressource « eau » entraîne un effet sur l'environnement : les eaux usées, contenant des éléments toxiques, des pesticides, des bactéries, etc., font partie de la dégradation des ressources aqua-tiques.
un autre exemple est celui de l’or, métal précieux dont l’extraction cause des dégâts environnementaux considérables. On trouve cette matière soit en souterrain, soit dans des rivières où l’on commence la recherche d’or dans la plupart des cas. La méthode d’extraction d’or d’une rivière peut différer selon l’endroit, mais suscite une quantité considérable de matières. Selon Schmidt-Bleek ([15], p. 161), un kilogramme d’or suscite plus de 250 000 kilogrammes de matière extraite de la nature.
L’idée de la dématérialisation est donc de réduire la quantité de matière utilisée dans l’activité humaine afin de réduire les incidences écologiques que cela provoque.
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Malgré le succès relatif qu'a connu l'approche...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ADEME - Conception de produits et environnement, 90 exemples d’écoconception, - ADEME Éditions, Paris, 1999.
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(2) - ADRIAANSE (A.), BRINGEZU (S.), HAMMOND (A.), MORIGUCHI (Y.), RODENBURG (E.), ROGICH (D.), SCHÜTZ (H.) - Resource Flows : The Material Basis of Industrial Economies, - World Resources Institute, Washington, USA, avril 1997.
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(3) - AYRES (R.U.) - Industrial Metabolism, - in Ayres (R.U.), Norberg-Bohm (V.), Prince (J.), Stigliani (W.M.), Yanowitz (J.). – Industrial Metabolism, the Environment and Application of Material-Balance Principles for Selected Chemicals, p. 1-15, 1989.
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(4) - AYRES (R.U.) - Industrial Metabolism and Global Change, - in : International Social Science Journal, no 121 on “Reconciling the Sociosphere and the Biosphere”, p. 363-373, 1989.
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(5) - AYRES (R.U.), KNEESE (A.V.) - Production, Consumption and Externalities, - in : American Economic Review, vol. 59, June, p. 282-297, 1969.
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ANNEXES
Pour plus d’informations sur le calcul de bilans matières nationaux et pour avoir d’autres exemples, on se reportera au site Internet suivant : https://wupperinst.org/
HAUT DE PAGE
HAAKE (J.) - Les stratégies des entreprises pour une utilisation des matières plus respectueuse de l’environnement : une application du concept de dématérialisation à la gestion environnementale. - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines 2000.
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