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1 - CARACTÉRISATION DE LA SÛRETÉ DE FONCTIONNEMENT

  • 1.1 - Considérer avec réalisme les entités auxquelles on a affaire
  • 1.2 - Exploiter toutes les connaissances disponibles, rechercher le juste nécessaire
  • 1.3 - Produire de la confiance partageable grâce à la sûreté de fonctionnement

2 - NOTIONS FONDAMENTALES

3 - TAUX DE DÉFAILLANCE, MTBF, MTTF, MUT

4 - DONNÉES DE FIABILITÉ (OU DE MAINTENABILITÉ)

  • 4.1 - Généralités
  • 4.2 - Bases de données
  • 4.3 - Retour d’expérience

5 - DÉMARCHES ET MÉTHODES FONDAMENTALES D’UNE APPROCHE SDF

6 - FIABILITÉS ÉLECTRONIQUE, MÉCANIQUE, LOGICIELLE, HUMAINE…

Article de référence | Réf : AG4670 v1

Notions fondamentales
La sûreté de fonctionnement : méthodes pour maîtriser les risques

Auteur(s) : Yves MORTUREUX

Date de publication : 10 oct. 2001

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Auteur(s)

  • Yves MORTUREUX : Ingénieur civil des Ponts et Chaussées - Expert Sûreté de Fonctionnement à la Direction déléguée Système d’exploitation et sécurité à la SNCF - Vice-Président de l’Institut de Sûreté de Fonctionnement

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INTRODUCTION

Dans l’industrie, on parle de plus en plus de sûreté de fonctionnement. Cette discipline, qui a acquis ce nom et sa forme actuelle principalement au cours du dernier demi-siècle et dans les secteurs de la défense, de l’aéronautique, de l’espace, du nucléaire, puis des télécommunications et des transports, serait désormais utile, voire indispensable, à tous les secteurs de l’industrie et même d’autres activités.

De quoi s’agit il ? La sûreté de fonctionnement est une riche palette de méthodes et de concepts au service de la maîtrise des risques.

La sûreté de fonctionnement n’est pas un but en soi, mais un moyen ou un ensemble de moyens : des démarches, des méthodes, des outils et un vocabulaire. Le but qui impose le recours à la sûreté de fonctionnement est plus reconnaissable sous le terme de « maîtrise des risques ».

  • Comme il est habituel avec ce type de mots ou d’expressions, « sûreté de fonctionnement » désigne à la fois un ensemble de moyens et un ensemble de résultats produits par ces moyens :

    • une forme d’esprit particulière dans la considération portée aux systèmes (en particulier industriels, mais rien ne justifie de se limiter à l’industrie) ; des démarches, méthodes et outils propres à connaître, caractériser et maîtriser les effets des aléas, des pannes, des erreurs… ;

    • des caractéristiques des systèmes (produits, services, systèmes de production, installations, etc.), exprimant la conformité dans le temps (constance, fréquence de la conformité) de leurs comportements et actions avec des attentes plus ou moins explicites (on note la proximité de ces notions avec la qualité) : sécurité, fiabilité, disponibilité, maintenabilité, voire invulnérabilité, capabilité, coût global de possession, survivabilité…

Par extension, on parle de la « sûreté de fonctionnement d’un système » comme la caractéristique de ce système qui permet de placer en lui une confiance justifiée. C’est d’une simplicité séduisante et trompeuse. La confiance dépend de ce à quoi on accorde de l’importance (innocuité, productivité, qualité… ?) et des valeurs relatives de ces caractéristiques ; elle repose sur un ensemble de démarches et s’exprime par un ensemble de caractéristiques, en particulier des disponibilités et de la sécurité. C’est un atout majeur du concept de sûreté de fonctionnement de réunir des approches motivées par la fiabilité, la disponibilité, la maintenabilité et la sécurité, mais c’est un piège de vouloir réduire à une valeur (qui s’appellerait la sûreté de fonctionnement du système) le résultat de ces démarches.

  • Les caractéristiques pertinentes pour exprimer les fondements de la confiance que l’on place et que l’on veut transmettre dans son système prennent des formes (des noms et des définitions) propres au système dont il s’agit, aux cultures des acteurs concernés et à leurs vocabulaires. Fondamentalement, il s’agit toujours de disponibilité et de sécurité fondées sur des fiabilités et des maintenabilités élémentaires, mais le foisonnement des vocabulaires en usage dans les différentes branches de l’industrie (et encore plus si on élargit au-delà du monde industriel) prouve que chacun a besoin de notions propres adaptées à son contexte.

Par contre, les démarches et méthodes, même cachées sous des noms divers et variés, s’avèrent universelles. Plutôt que les caractéristiques, ce sont les méthodes qui seront au cœur de ce premier article. En matière de sûreté de fonctionnement (et pas seulement là), il nous paraît infiniment plus important de comprendre une démarche et un raisonnement, quitte à réinventer le vocabulaire en l’appliquant, que d’apprendre des définitions et des règles, d’utiliser des outils en se laissant guider par eux. Cette dernière pratique, très répandue, conduit malheureusement assez souvent à des conclusions gravement erronées.

La sûreté de fonctionnement n’est que du bon sens organisé et systématisé. S’en éloigner en se laissant conduire par une recette ou une méthode à l’encontre du bon sens est, à coup sûr, s’exposer aux pires dangers d’erreurs graves.

  • Maîtriser les risques est une attitude naturelle que chacun pratique ; mettre en œuvre la sûreté de fonctionnement, c’est professionnaliser cette attitude, la systématiser, l’optimiser, l’expliciter. Concrètement, cela peut se limiter à un état d’esprit spécifique, à quelques questions que l’on se pose systématiquement ; cela peut aussi, à l’inverse, mobiliser des équipes hautement spécialisées en calcul de probabilités, essais, modélisations, analyses, recueil et traitement de données… À chacun son activité, son besoin, ses enjeux, à chacun sa sûreté de fonctionnement, mais le principe en est toujours le même.

    Nota :

    Le lecteur pourra utilement se reporter au CD-Rom Sécurité/Prévention des risques (projet 2002) et, plus particulièrement, à l’article « La sûreté de fonctionnement : démarches pour maîtriser les risques ».

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-ag4670


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2. Notions fondamentales

La démarche, le raisonnement « sûreté de fonctionnement » s’appuient sur quelques notions de base qui se sont précisées au cours de l’évolution (cf. Historique) et qui continuent à s’affiner. Parcourir ce vocabulaire de base est donc une introduction classique à la sûreté de fonctionnement. Le lecteur trouvera d’autres définitions importantes dans un glossaire.

2.1 Sûreté de fonctionnement

Aptitude d’une entité à satisfaire une ou plusieurs fonctions requises dans des conditions données.

On notera que ce concept peut englober la fiabilité, la disponibilité, la maintenabilité, la sécurité, la durabilité… ou des combinaisons de ces aptitudes.

Au sens large, la SdF est considérée comme la science des défaillances et des pannes .

La sûreté de fonctionnement est souvent définie comme :

  • fiabilité, disponibilité, maintenabilité et sécurité ;

  • science des défaillances ;

  • maintien de la qualité dans le temps.

Toutes ces définitions sont reconnues à divers titres par l’Institut de Sûreté de Fonctionnement (ISDF). Chacune de ces définitions est porteuse de beaucoup du contenu de la SdF, mais chacune est cependant réductrice, trop étroite.

  • La définition « fiabilité, maintenabilité, disponibilité et sécurité » fait donc référence aux définitions de ces termes (§ 2.3 à § 2.6) et met en avant la cohérence de ces approches. Par contre, si la fiabilité (ou la maintenabilité, la disponibilité et la sécurité)...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - LEROY (A.), SIGNORET (J.-P.) -   Le risque technologique  -  , PUF Que sais-je ? no 2 669, 1992.

  • (2) - VILLEMEUR (A.) -   Sûreté de fonctionnement des systèmes industriels  -  . Éd. Eyrolles, Collection de la Direction des Études et Recherches d’Électricité de France, no 67, éd. 1997.

  • (3) - Ouvrage collectif ISdF -   L’état de l’art dans le domaine de la fiabilité humaine  -  . Éd. Octarès. 1994.

  • (4) -   *  -  Rapport Les APR appliquées aux transports terrestres guidés.

  • (5) -   *  -  Plaquette AMDEC.

  • (6) - MORTUREUX (Y.) -   La sûreté de fonctionnement : démarches pour maîtriser les risques  -  . CD-Rom Sécurité/Prévention des risques, SE 1 020 (à paraître en 2002).

  • ...

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