Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Toute organisation dont les activités entraînent des risques pour la santé ou la sécurité de ses collaborateurs doit mettre en place des processus robustes pour assurer que les éventuels accidents et incidents fassent l’objet d’une analyse méthodique et rigoureuse. Il s’agit d’une obligation réglementaire, mais aussi du seul moyen de tirer tous les enseignements de l’expérience afin d’identifier les défaillances dans le système et d’en améliorer le contrôle. Cet article présente différentes méthodes d’analyse et d’enquête et en fait la synthèse sous forme d’une démarche type faisant appel à plusieurs outils. Les difficultés et les pièges sont présentés à chaque étape.
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Every organization performing activities that entail occupational hazards must establish a robust process for ensuring that eventual accidents and incidents are analyzed in a methodical and rigorous manner. This is a legal obligation but also the only way to take advantage of the learnings from the experience in order to identify weaknesses in the system and to improve the control means. This article presents several analysis and accident investigation methods, plus a synthesis in the form of a generic investigation process using different types of tools, commenting the challenges that may arise in each step.
Auteur(s)
-
Eduardo BLANCO MUNOZ : Directeur Santé-Sécurité-Environnement - Enseignant et conférencier en Sécurité comportementale - Expériences dans l’aéronautique, l’énergie, les dispositifs médicaux, la chimie et le conseil. Paris, France
INTRODUCTION
Toute organisation, quelle que soit son activité, doit analyser les événements de santé non souhaités qu’elle subit. Quand il s’agit d’accidents affectant l’intégrité physique des personnes, les organisations ont un intérêt particulièrement fort à structurer la démarche d’analyse et d’enquête qu’elles mènent en interne.
En premier lieu, l’employeur a une obligation de résultat en matière de santé et de sécurité vis-à-vis de ses salariés. Tout accident entraînera donc la question de la responsabilité, voire de la faute de l’employeur et/ou de ses délégataires, avec des potentielles conséquences civiles, voire pénales, à la clé. Même si ces enquêtes sont menées par des tierces parties, l’organisation a l’obligation de collaborer à mettre au clair les éléments permettant d’établir la nature des faits et les causes qui les ont provoqués.
Même en absence de risques juridiques immédiats, toute organisation a intérêt de s’assurer que les accidents et incidents en matière de santé et sécurité au travail (SST) sont analysés en profondeur de façon à éviter leur récurrence. L’analyse de ces événements vise à mettre en lumière les défaillances des équipements et des procédés mis en œuvre, les faiblesses des systèmes de management qui les supportent et les limites de l’humain en tant que concepteur et opérateur des premiers et des seconds, avec l’objectif ultime de trouver les moyens d’améliorer les conditions de santé et sécurité au travail et ainsi prévenir d’autres dommages.
Il est évident qu’aucune organisation ne peut se contenter d’une approche purement « réactive » en matière de SST. La réglementation exige que des efforts soient déployés en amont pour identifier, évaluer et prévenir les risques au travail. Malheureusement, le meilleur des systèmes peut faillir et les statistiques montrent que même si la tendance de l’accidentologie est globalement positive, l’objectif ultime de « zéro accident » n’est pas pour demain.
Dans cette réalité, chaque événement, incident, accident ou presqu’accident, représente une opportunité d’apprentissage et d’amélioration, pour autant qu’il soit étudié avec rigueur. C’est en fonction des enjeux, des risques et des opportunités qu’elle percevra autour de la SST que chaque organisation mettra plus ou moins de moyens et d’énergie pour exploiter ces pistes de progrès, mais dans tous les cas, il faut également de la méthode.
Dans cet article sont présentés les principaux outils couramment utilisés pour l’analyse des événements liés à la SST, dans un contexte organisationnel, aboutissant à la mise en place d’actions correctives pour supprimer les causes de l’événement non souhaité ou pour trouver des moyens de mieux les gérer. Suite à la description des outils employés dans chaque étape et de leur enchaînement, on s’attardera sur les limites et sur les pièges couramment rencontrés tant par les professionnels se frottant occasionnellement à l’exercice que par ceux aguerris à la démarche.
KEYWORDS
analysis | safety | accident | Investigation
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Acteurs impliqués
Différents types d’événements touchant à la SST peuvent survenir dans divers contextes, impliquant des acteurs très variés dont les besoins et les objectifs ne sont pas toujours les mêmes.
Cet article est destiné à toute personne ou organisation souhaitant mettre en place ou participer à un processus structuré d’enquête interne visant à élever le niveau de prévention, et donc à réduire la probabilité et/ou la sévérité des accidents susceptibles de les affecter par le biais de l’utilisation du retour d’expérience des événements passés.
Il faut néanmoins noter qu’en France, d’autres acteurs tels que le CSE, le médecin du travail, la CARSAT, l’inspection du travail, la police judiciaire, ou le procureur de la République, peuvent être concernés par les événements liés à la SST et feront appel à d’autres procédures.
1.1 CSE
Le comité social et économique (CSE), qui a repris les misions en SST du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dispose d’un pouvoir d’enquête en cas d’accident du travail et de maladies professionnelles. Il doit être informé par l’employeur et se réunir à chaque accident ayant (ou ayant pu avoir) des conséquences graves, ainsi qu’en cas d’événement grave lié à l’activité de l’entreprise, ayant porté (ou ayant pu porter) atteinte à la santé publique ou à l’environnement.
Le CSE désigne une délégation comprenant au moins l’employeur ou son représentant et un membre du CSE, qui pourra se rendre sur les lieux de l’événement et interroger les personnes concernées (victimes, témoins…) afin d’identifier et caractériser les facteurs de risques présents. Elle pourra également consulter toute personne de l’entreprise lui paraissant qualifiée, se faire présenter les livres, registres et documents non nominatifs obligatoires en matière de sécurité (document unique d’évaluation des risques professionnels, registre de sécurité, dossiers de maintenance…), contrôler l’environnement de travail et réaliser des prises de vue.
La délégation analyse ces éléments et établit un rapport d’enquête rendant compte de ses investigations. Ce rapport consignera notamment...
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BIBLIOGRAPHIE
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(3) - FANNING (R.), GABA (D.) - The role of debriefing in simulation-based learning. - Simulation in Healthcare, vol. 2, n° 2, pp. 115-125 (2007).
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(4) - MANSER (R.), HOWARD (S.) - Key elements to debriefing for simulation training. - European Journal of Anaesthesiology, vol. 17, n° 8, pp. 526-517 (2000).
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(5) - CROZIER (M.), FRIEDBERG (E.) - L’acteur et le système. - Éditions du Seuil (1977).
-
(6) - SAWYER...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
L’inspection du travail
Le procureur et le juge d’instruction
David Marquet « 7 Steps to Learning from Our Mistakes »
https://www.davidmarquet.com/2015/01/03/7-steps-to-learning-from-our-mistakes/
La méthode DMAIC
Le DMAIC est une méthode Six sigma pour résoudre des problèmes complexes
https://www.piloter.org/six-sigma/methode-six-sigma.htm
https://leansixsigmafrance.com/blog/le-dmaics-une-methode-six-sigma-pour-mieux-gerer-vos-projets/
Le QQOQCCP
https://fr.wikipedia.org/wiki/QQOQCCP
La méthode ALARM
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