Présentation
En anglaisNOTE DE L'ÉDITEUR
La norme NF ISO 26000 de novembre 2010 citée dans cet article a été remplacée par la norme NF EN ISO 26000 (X30-026) : Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale (Révision octobre 2020)
Pour en savoir plus, consultez le bulletin de veille normative VN2009 (Novembre 2020).
RÉSUMÉ
La gestion des risques est la mise en œuvre de toutes les dispositions organisationnelles et techniques visant à réduire leur probabilité d'occurrence ou à diminuer leur gravité. Après avoir rappelé les définitions de danger et de risque, de prévention et de protection, l’article fait un point sur les risques de l’entreprise et la nouvelle donne de la RSE, terrorisme et cybercriminalité inclus, l’identification des dangers et la prise en compte de la sécurité lors de la conception des produits et des installations, le facteur humain et la responsabilité juridique, la robustesse et la sûreté de fonctionnement, les risques naturels, la relation sécurité/qualité et le management du changement.
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Risk management encompasses all administrative and technical measures implemented to reduce the probability of occurrence and or the severity of accidents.Hazard, risk,prevention,protection are defined upfront. All risks associated with Business activities and Industrial assets management are described ;to name only Enterprise social responsibility, hazards identification Terrorism and Cybercrime,risks associated with commercial products design, human factors, legal liability, robustness of systems, natural risks, management of change
Auteur(s)
-
Jean-Pierre DAL PONT : Président de la Société française de génie des procédés (SFGP), Paris, France - Président de la Société des experts chimistes de France (SECF) - Secrétaire général de la Fédération européenne de génie chimique (EFCE) - Secrétaire général de l’ (ESBES)
INTRODUCTION
Les sociétés des pays industrialisés comme la France sont des sociétés basées sur la science et la technologie. Ce sont des systèmes de plus en plus complexes ; les éléments qui les composent sont fortement interconnectés : une grève des transporteurs peut paralyser le pays tout entier, une panne d’électricité a des répercussions inattendues (ascenseurs bloqués, absence de feux de signalisation, etc.), leur analyse systémique est devenue essentielle. Nos sociétés modernes sont aujourd’hui des espaces ouverts où la communication revêt une importance extrême, souvent source d’anxiété et de jugements hâtifs. Le risque est mal perçu, qu’il soit naturel ou lié à l’activité humaine et tout particulièrement à l’activité industrielle. C’est une notion largement subjective.
Le Français a longtemps accepté de véritables hécatombes sur son réseau routier où se tuent encore aujourd’hui environ 3 000 à 5 000 personnes par an (10 par jour !) mais il a du mal à accepter un accident du travail, même s’il s’avère que l’employeur a pris en conscience beaucoup de précautions. L’outil industriel est de moins en moins toléré, alors qu’il est la base même de la richesse du pays qui l’accueille. Mais que dire d’un accident comme celui qui a détruit l’usine d’AZF à Toulouse le 21 septembre 2001, à l’origine d’une trentaine de morts et de dégâts considérables ? Que faut-il penser de la tragédie de Bhopal (Inde) qui s’est produite pendant la nuit du 2 au 3 décembre 1994 dont on ne saura jamais si le nombre de victimes est de 5 000 ou 20 000, voire davantage ?
La notion de « développement durable » s’est imposée depuis la seconde guerre mondiale ; c’est une notion fédératrice porteuse d’avenir. Elle repose sur trois piliers : économique sans lequel aucune entreprise humaine ne saurait perdurer, environnemental car il faut protéger notre planète et sociétal ; cette dernière notion sous-entend que l’activité humaine doit prendre en compte les besoins de la société et de l’opinion des individus qui la composent.
La gestion des risques est une composante essentielle du développement durable : à l’échelle d’une nation, d’une commune, d’une entreprise, d’une usine, d’un individu. L’irruption du numérique, que ce soit au travail ou dans la vie de tous les jours, l’explosion de la communication par Internet, et depuis quelques années les actes de terrorisme, rendent nécessaires une nouvelle approche de la gestion des risques.
La gestion des risques est la mise en œuvre de toutes les dispositions organisationnelles et techniques visant à réduire leur probabilité d’occurrence ou à diminuer leur gravité. Dans nos sociétés modernes et industrialisées régies par des systèmes de plus en plus complexes, le risque, qu’il soit technologique, individuel, financier ou professionnel, ou dû à la malveillance, est de plus en plus mal perçu. Devenue une composante essentielle du développement durable, du management des entreprises, la gestion des risques impose la compréhension et l’explication de phénomènes qui font appel à des connaissances de plus en plus aigües à des sciences exactes parfois qualifiées de « dures » ou sciences de la nature telles la chimie, la biologie, la médecine, la physique, la mécanique, le calcul des probabilités, le génie des procédés pour n’en citer que quelques-unes, et aux sciences parfois qualifiées de molles telles les sciences humaines, les sciences cognitives.
Cet article constitue l’introduction au traité SE – Sécurité et gestion des risques – que les Techniques de l’Ingénieur ont lancé en 2003, fruit du travail d’un nombre important d’experts et de la contribution d’organismes et de sociétés industrielles de tout premier plan.
Il constitue un ensemble structuré d’articles, donnant les bases essentielles de la gestion des risques et les outils pour y parvenir. Il s’adresse aux ingénieurs de bureaux d’études, de R&D, de production, aux managers de la chaîne logistique, aux cadres de l’entreprise, aux élus, aux techniciens des communes en charge de la sécurité des biens et des personnes, aux étudiants et, d’une façon générale, à tous ceux et à toutes celles qui sont confrontés aux risques sous leurs formes les plus diverses.
MOTS-CLÉS
Risque sécurité accident systèmes de management de la sécurité cybercriminalité facteur humain robustesse
KEYWORDS
risk | security | accident | safety management systems | cybercrime | human factor | robustness
VERSIONS
- Version archivée 1 de juin 2003 par Jean-Pierre DAL PONT
- Version archivée 2 de oct. 2010 par Jean-Pierre DAL PONT
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Responsabilité sociétale
Cette notion relativement récente fait l’objet de la norme ISO 26000 publiée en novembre 2010 qui ne fait pas l’objet de mesure de certification. L’ISO est l’Organisation internationale de normalisation regroupant les instituts de normalisation de 163 pays (en 2010) ; l’AFNOR y représente la France. Dans la lignée des normes ISO 9000 (qualité), 14001 (environnement), OHSAS 18001 (management de la santé et la sécurité au travail), l’ISO 26000 est née de la nécessité de tenir compte de l’avis des parties prenantes (Stakeholders ) que sont les consommateurs, les industriels, les représentants des gouvernements, des ONG, des syndicats professionnels qu’ils soient de pays développés ou de pays émergents.
Elle a pour but de mesurer les impacts des organisations « dans leur sphère d’influence » sur la société, l’environnement, et mesurer les attentes des parties prenantes. Le DA (domaine d’application) de la norme ISO 26000 est plus large que le domaine de « santé et sécurité au travail » base du « document unique » ; le DA comprend entre autres le développement du capital humain, le dialogue employeur/employé, les conditions de travail, le dialogue social, etc. La relation entreprise/consommateur fait l’objet d’une attention particulière.
Une analyse systémique du domaine considéré s’impose. J. de Rosnay donne une définition simple du système : « un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d’un but ».
La difficulté de l’analyse système réside dans la définition des éléments et de la frontière du système : où s’arrêter ? Ainsi un bac de stockage, en principe un élément simple, peut ne pas être pris en compte dans une analyse de risque alors qu’il peut contenir un produit dont le danger est sous-estimé. Bien souvent, tout ce qui est hors « battery limits » est négligé à tort.
L’ISO 26000 ne remplace pas les normes déjà citées, ni bien d’autres, qui elles, donnent lieu à certification. C’est le cas de l’AFAQ 26000 développée par l’AFNOR.
Cette norme mesure la contribution de l’entreprise au développement durable tant du point de vue stratégique, organisationnel qu’opérationnel, en partant des recommandations de l’ISO 26000.
La...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - NESS (A.) - Lesson learned from recent process safety incidents. - Chemical Engineering Progress, p. 23 (mars 2015).
-
(2) - WILLEY (R.J.) - Consider the role of safety layers in the bhopal disaster. - Chemical Engineering Progress (décembre 2014).
-
(3) - LAURENT (A.) - Sécurité des procédés chimiques. - 2e Éditions Tec. & doc. Lavoisier.
-
(4) - DAL PONT (J.-P.) - Le génie des procédés et l’entreprise. - Hermès Lavoisier (2011).
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
-
Responsabilité sociétale - ISO 26000 - 2010
-
Système de management de la qualité - ISO 9000 - 2015
-
Management environnemental - ISO 14001 - 2015
-
Management de la santé et de la sécurité au travail - OHSAS 18001 -
ANNEXES
Loi 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques – NOR: ECOX0000021L
Loi 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement – NOR: ENVX9400049L
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