Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Les études d’analyse des risques des structures vieillissantes, industrielles ou de génie civil, et leur surveillance, ont vocation actuellement de répondre à beaucoup d’enjeux, en termes de sécurité mais aussi de durabilité et d’impact environnemental. Basées essentiellement sur le retour d’expérience, la plupart d’entre elles s’avèrent non appropriées. Dans la démarche de fiabilité des structures, les paramètres influents sont considérés comme des variables aléatoires. Le risque est évalué sous la forme d'une probabilité et non plus sous la forme d'un jugement binaire. La méthodologie d'optimisation de la maintenance par la fiabilité (OMF-structures), appliquée aux composants passifs, permet à l’exploitant de minimiser le risque de défaillance de sa structure, et d'optimiser les inspections en service et la maintenance.
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The risk analysis studies of ageing industrial or civil structures and their monitoring must currently meet a significant number of challenges in terms of security but also of sustainability and impact on the environment. Essentially based on feedback most of them turn out to be inappropriate. Within the structures reliability approach, influential parameters are considered to be aleatory variables. Risk is assessed under the form of a probability and no longer under the form of a binary judgment. The optimization methodology through reliability (OMF-structures) applied to passive components enables operators to minimize the failure risk of their structures and optimize both in-service inspections and maintenance.
Auteur(s)
-
André lannoy : Institut pour la Maîtrise des risques (IMDR)
INTRODUCTION
Bien que rares, les événements tels que ruptures de tuyauteries, de réservoirs, d'enceintes peuvent conduire à des conséquences extrêmement graves. Jusqu'à un passé récent, on se protégeait de ces événements en prenant des marges, des facteurs de sécurité, que l'on cumulait sur l'ensemble des paramètres influents, à l'aide d'une méthodologie uniquement déterministe. Cette démarche ne permet pas néanmoins de bien connaître les risques pris. Dans l'analyse de la fiabilité des structures, les paramètres influents sont considérés comme des variables aléatoires et, à partir d'une équation physique de défaillance dont les variables sont probabilisées, on calcule la probabilité de défaillance. Les applications industrielles sont nombreuses : optimisation de la maintenance et des inspections, calcul de durée de vie résiduelle, etc.
Le retour d'expérience et la connaissance des cinétiques de dégradation sont deux des conditions essentielles d'application de l'analyse de fiabilité des structures.
Le dimensionnement des structures est fondé sur une démarche réglementaire et codifiée, essentiellement déterministe. Des coefficients de sécurité sont introduits dans les calculs afin de respecter des marges importantes pour garantir leur intégrité.
Ce dimensionnement ne permet pas d'évaluer le risque lié à la défaillance d'une structure, sa fiabilité. Il donne généralement une marge volontairement pessimiste vis-à-vis des différents modes de ruine possibles et conduit le plus souvent à des surdimensionnements, injustifiés, donc à des surcoûts. En outre, certains chargements peuvent être ignorés au moment de la conception et découverts seulement à l'exploitation. Les structures vieillissent, les propriétés des matériaux peuvent se trouver altérées, les modes d'exploitation ne sont plus les mêmes.
La démarche probabiliste, de fiabilité des structures, s'avère alors essentielle. Le risque est évalué sous la forme d'une probabilité et non plus sous la forme d'un jugement binaire (le dimensionnement est acceptable ou non, l'exploitation peut être poursuivie ou non).
Le calcul de cette probabilité permet de réduire le risque de défaillance par l'organisation des programmes de maintenance-inspection, de prolonger la durée d'exploitation en optimisant leur utilisation.
Cet article donne quelques éléments de fiabilité des structures. Après avoir identifié quelques causes de défaillance des structures et les mesures préventives associées pour éviter la défaillance, on rappelle les caractéristiques principales des composants passifs. On se place volontairement avec une vision d'exploitant, cherchant à minimiser le risque de défaillance d'une structure et à optimiser son exploitation. On présente très brièvement la méthodologie d'optimisation de la maintenance par la fiabilité (OMF-structures), appliquée aux composants passifs, dont un des rôles est d'optimiser les inspections en service et la maintenance. On précise brièvement les fondements du calcul de fiabilité des structures. Le lecteur intéressé pourra se référer aux ouvrages mis en référence pour de plus amples développements et pour la présentation d'applications industrielles.
Il est évident que l'on ne peut pas faire le tour en un article d'un domaine qui a donné lieu à de multiples publications depuis l'Antiquité. On se référera en particulier aux références , bien documentées et aux références .
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2004 par André LANNOY
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Retour d'expérience très insuffisant : analyse de fiabilité des structures
6.1 Objectif de l'analyse de fiabilité des structures et indicateurs
L'objectif d'une telle analyse est de déterminer la probabilité d'un événement indésirable pouvant se produire sur une période horizon spécifiée a priori.
Pour une structure, l'événement indésirable est la défaillance ou le non-respect des critères d'acceptabilité, généralement la rupture ou un état limite.
La probabilité de défaillance est calculée à un horizon fixé a priori : par exemple, on évalue cette probabilité pour un horizon de 10 ans pour la méthodologie OMF – structures ou de 20 voire 30 ans lorsqu'il s'agit de durabilité à long terme.
Un calcul ne concerne qu'un seul mécanisme de vieillissement, or une structure connaît généralement plusieurs mécanismes de dégradation. Il faut donc réaliser plusieurs analyses de fiabilité des structures pour une même structure.
On note P f , la probabilité de défaillance. La fiabilité est donc définie par :
On utilise fréquemment l'indice de fiabilité β qui est tel que :
où f –1 est la fonction inverse de la loi normale centrée réduite.
Le tableau 7 donne la correspondance entre P f et β. Cet indice β est aussi appelé distance au point de conception ou indice de conception.
Soit Z le critère de défaillance ou la fonction de défaillance ou l'équation de défaillance, état limite pour la tenue de la structure ou pour sa performance.
On a : Z = R – C = résistance – contrainte de service.
R et C sont souvent représentées par des distributions qui traduisent toute l'incertitude sur la connaissance de la résistance et de la contrainte.
Il faut noter que, dans un problème dépendant du temps, la...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - PROCACCIA (H.), MORILHAT (P.) - Fiabilité des structures des installations industrielles. Théorie et application de la mécanique probabiliste. - Eyrolles, 94 (1996).
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(2) - BACHA (M.), CELEUX (G.), IDEE (E.), LANNOY (A.), VASSEUR (D.) - Estimation de modèles de durées de vie fortement censurées. - Eyrolles, 99 (1998).
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(3) - BRYLA (Ph.), ARDORINO (F.), AUFORT (P.), JACQUOT (J.-P.), MAGNE (L.), MONNIER (B.), PITNER (P.), VERITE (B.), VILLAIN (B.) - Development of a maintenance optimization procedure of structural components in nuclear power plants. - ESREL'97, Advances in safety and reliability, Pergamon, vol. 2, Lisbonne, p. 1221-1228, juin 1997.
-
(4) - Electrical Power Research Institute (EPRI) - Common Aging Methodology. - Fév. 1993.
-
(5) - LANNOY (A.) - Retour d'expérience technique. - [SE 1 041] Techniques de l'Ingénieur, traité Sécurité et gestion des risques, oct. 2003.
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