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RÉSUMÉ
Une des théories relatives à la structure moléculaire considère que la molécule est constituée d’une juxtaposition de liaisons entre deux atomes. Ces liaisons localisées sont indépendantes de la molécule. La connaissance de leurs caractéristiques (notamment géométriques) à peu près constantes permet de prévoir des propriétés moléculaires ou des enthalpies de réaction. Cet article détaille chacune de ses caractéristiques (longueur, énergie, moment dipolaire, constante de force) et présente des tables de valeurs.
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Bernard VALEUR : Ingénieur de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (ESPCI) - Docteur ès sciences physiques - Professeur au Conservatoire national des arts et métiers
INTRODUCTION
Dans la plupart des molécules polyatomiques, les électrons restent principalement au voisinage des atomes qu’ils relient. Les électrons entre deux atomes appartiennent à une orbitale localisée et forment donc une liaison localisée. Il est donc possible, en première approximation, de considérer que la molécule est constituée d’une juxtaposition de liaisons entre deux atomes. Cette théorie des liaisons localisées offre la possibilité d’expliquer la formation de certaines molécules polyatomiques et de préciser leur géométrie en faisant appel à la théorie de l’hybridation des orbitales ou à la théorie de la répulsion des paires d’électrons dans la couche de valence (VSEPR « Valence Shell Electron Pair Repulsion »).
Cependant, cette hypothèse des liaisons localisées n’est plus valable lorsque l’on a affaire à des liaisons conjuguées. Dans ce cas, les électrons sont délocalisés au sein d’un nuage électronique recouvrant l’ensemble des liaisons concernées (résonance) ; les liaisons ont donc perdu leur individualité.
En revanche, les liaisons localisées étant pratiquement indépendantes du reste de la molécule, elles possèdent des caractéristiques à peu près constantes : longueur, énergie, moment dipolaire, constante de force, ... Ces caractéristiques, qui sont recensées dans le présent article, peuvent être mises à profit pour prévoir des propriétés moléculaires ou pour prédire des enthalpies de réactions. Mais en toute rigueur, une liaison n’est pas parfaitement localisée, même dans les molécules ne possédant pas de liaisons conjuguées ; les caractéristiques de la liaison dépendent donc de la molécule dans laquelle elle se trouve et de sa situation particulière dans cette molécule. Il en résulte que les résultats obtenus ne sont qu’approchés.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juin 1988 par Bernard VALEUR
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4. Constantes de force des liaisons
Une molécule diatomique , dont la longueur de liaison est re, n’est pas un ensemble rigide, mais elle est animée d’un mouvement d’oscillation autour de sa géométrie d’équilibre. La courbe d’énergie potentielle de la molécule possède un minimum pour une distance interatomique r égale à re, ce qui correspond à un équilibre stable.
Au voisinage de re, c’est-à-dire dans l’approximation de petits déplacements, l’énergie potentielle peut être représentée par une parabole d’équation :
avec :
- k :
- la constante de force de liaison.
Cette expression du potentiel est caractéristique d’un mouvement harmonique simple, les atomes étant soumis à une force de rappel proportionnelle à l’élongation r − re. La constante de force, qui est une mesure de la rigidité de la liaison, peut-être déterminée à partir du spectre de vibration infrarouge.
Les valeurs présentées dans cet article sont presque exclusivement tirées de la référence , dans laquelle le lecteur pourra trouver des compléments. Il pourra également se reporter à la référence ...
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