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Article

1 - SOLS URBAINS : UN MILIEU HÉTÉROGÈNE ENCORE MÉCONNU

2 - ÉVALUATION DES STOCKS DE CARBONE ORGANIQUE DANS LES SOLS URBAINS

3 - CAPACITÉ DES SOLS URBAINS À STOCKER DURABLEMENT DU CARBONE ORGANIQUE

4 - MODES DE GESTION DES SOLS URBAINS ET STOCKS DE CARBONE ORGANIQUE

5 - BILAN ET PERSPECTIVES : LEVIERS ET CONTRAINTES POUR UN STOCKAGE DURABLE

  • 5.1 - Stratégie d’aménagement urbain
  • 5.2 - Mieux gérer les sites urbains pour optimiser le stockage de carbone

6 - CONCLUSION

7 - GLOSSAIRE

8 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : GE1072 v1

Capacité des sols urbains à stocker durablement du carbone organique
Stockage du carbone dans les sols urbains, bilan et perspectives

Auteur(s) : Aurélie CAMBOU, Laure VIDAL-BEAUDET, Patrice CANNAVO, Christophe SCHWARTZ

Date de publication : 10 avr. 2020

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RÉSUMÉ

L’urbanisation est aujourd’hui en France la première cause de changement d’usage des sols qui sont encore considérés comme des surfaces à consommer et non des ressources à préserver. Ainsi, la surface des sols artificialisés atteint désormais près de 10 % du territoire métropolitain. Le stockage du carbone organique dans ces sols urbains est primordial car il détermine de nombreux services écosystémiques essentiels au bien-être des citadins. Cet article expose les résultats scientifiques obtenus en lien avec cette thématique et les limites rencontrées par les travaux menés à l’échelle internationale. Il discute aussi des défis à relever en pédologie urbaine pour progresser vers un développement durable des villes.

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ABSTRACT

Storing carbon in urban soils: review and prospects

Urbanization is nowadays the first cause of land use change, in France. Soils are still considered as areas to be consumed and not as resources to preserve. Hence, the surface area concerned by artificialized soils represents now nearly 10% of the metropolitan France one. The organic carbon maintenance in urban soils is necessary since it determines many ecosystem services, important for urban dwellers’ well-being. This article introduces the scientific results achieved inside of this field and the limits encountered at the international scale. It also discusses the challenges to be met in urban soil science in order to move towards sustainable city development.

Auteur(s)

  • Aurélie CAMBOU : Docteur - Eco&Sols, université de Montpellier, CIRAD, INRAE, IRD, Montpellier SupAgro, Montpellier, France

  • Laure VIDAL-BEAUDET : Maître de conférences, HDR - EPHOR, Institut Agro, IRSTV, Angers, France

  • Patrice CANNAVO : Professeur - EPHOR, Institut Agro, IRSTV, Angers, France

  • Christophe SCHWARTZ : Professeur - Université de Lorraine, INRAE, laboratoire Sols et Environnement, Nancy, France

INTRODUCTION

L’urbanisation est aujourd’hui au cœur des préoccupations environnementales. Alors qu’elle existe depuis des millénaires, elle ne cesse de s’accélérer depuis la révolution industrielle. À l’échelle mondiale, il est prévu qu’entre 2000 et 2030 l’équivalent de la surface de la ville de Paris soit urbanisé chaque jour, soit un total d’environ 1,5 million de km2 en 30 ans. Historiquement, les stratégies d’aménagement urbain ont très peu pris en compte les sols comme une ressource et ont engendré leur dégradation. De plus, les nombreuses activités humaines exigent des sols urbains qu’ils assurent diverses fonctions (e.g., support de bâtiments et infrastructures, support de végétal et de biodiversité, stockage et filtration de l’eau et des polluants), les rendant spatialement très hétérogènes, avec des évolutions temporelles rapides. En dépit du potentiel important qu’elle représente en termes de levier pour un développement durable des villes, la capacité des sols à rendre des services écosystémiques (e.g., régulation de la biodiversité ou de la qualité de l’eau) est encore très peu considérée dans les projets d’aménagement urbain.

Afin de permettre aux sols urbains d’assurer des services écosystémiques, l’un des leviers d’actions est le maintien, voire l’augmentation, de la quantité de matière organique dans les sols (MOS). En effet, la MOS joue un rôle prépondérant et positif sur la fertilité physique (agrégation, aération, rétention en eau, développement racinaire), chimique (pouvoir tampon, régulation du pH) et biologique (activité et diversité microbienne, animale et végétale) des sols. De plus, comme l’expliquent Pierre Barré et Lauric Cécillon dans l’article de référence « Potentialités de stockage de carbone dans les sols » (réf. [GE 1 061]), la MOS est principalement composée de carbone (C) (en moyenne 58 %) : les phénomènes de stockage/déstockage du C organique dans les sols (COS) ont donc un effet direct sur la concentration en CO2 dans l’atmosphère, et par conséquent, sur le climat.

Étudier les stocks de MOS, et de facto de COS, dans les sols urbains devient primordial, au vu de l’urbanisation croissante. Les sols urbains, au même titre que les sols agricoles et naturels, constituent en effet une ressource essentielle mais limitée et non renouvelable aux échelles de temps humaines. Or, l’intérêt porté aux sols urbains par la communauté scientifique n’est que très récent (depuis les années 1990 en France). L’une des limites dans l’étude de ces sols est due à leur forte hétérogénéité spatiale et temporelle, rendant encore difficile toute généralisation. Ainsi, les connaissances actuelles sur les stocks de COS dans les sols urbains reposent principalement sur des études de cas ponctuelles. Que sait-on alors de ces sols et de leur capacité à stocker du COS ?

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KEYWORDS

sustainable development   |   urbanization   |   storage potential   |   city management

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-ge1072


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3. Capacité des sols urbains à stocker durablement du carbone organique

3.1 Formes du carbone organique dans les sols urbains

Comme l’évoque l’article de référence  [GE 1 061], différentes formes de MOS coexistent dans les sols, celles-ci pouvant être vivantes (les organismes du sol) ou mortes. La dégradation des matières organiques mortes par les micro-organismes est variable et dépend de leur taille. Les MOS grossières (50 µm-2 mm) sont le plus souvent labiles : leur temps moyen de résidence est généralement compris entre 3 ans (MOS 200 µm-2mm) et 18 ans (MOS 50-200 μm) . Les dégradations successives par les micro-organismes rendent les MOS de plus en plus fines et stables. Ainsi, les MOS contenues dans la fraction la plus fine du sol (argiles et limons ; 0-50 μm) seraient les plus stables : leur temps moyen de résidence dans le sol atteindrait 63 ans . En effet, leur petite taille leur permet d’être plus facilement adsorbées sur les surfaces minérales ou encore d’être protégées par occlusion dans les microagrégats, qui sont eux-mêmes stables. Elles sont donc moins accessibles aux communautés microbiennes qui les dégradent ...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - BÉCHET (B.), LE BISSONNAIS (Y.), RUAS (A.), AGUILERA (A.), ANDRÉ (M.), ANDRIEU (H.) et al -   Sols artificialisés et processus d’artificialisation des sols : déterminants, impacts et leviers d’action.  -  INRA (2017).

  • (2) - SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE -   Utilisation du territoire. L’artificialisation des terres de 2006 à 2014 : pour deux tiers sur des espaces agricoles.  -  Agreste Primeur, n° 326 (2015).

  • (3) - UNITED NATIONS -   Department of Economic and Social Affairs, Population Division.  -  World urbanization prospects : the 2014 revision : highlights (2014).

  • (4) - LAL (R.), AUGUSTIN (B.) -   Carbon sequestration in urban ecosystems.  -  Springer Science & Business Media (2011).

  • (5) - SETO (K.C.), FRAGKIAS (M.), GÜNERALP (B.), REILLY (M.K.) -   A meta-analysis of global urban land expansion.  -  PloS One ; 6 :e23777 (2011).

  • ...

1 Sites Internet

Géoportail. Accédez à l'information géographique de référence : cartes, photographies aériennes, données géographiques. https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/corine-land-cover-2018 (page consultée le 11 novembre 2019)

Gis Sol : Partageons la connaissance des sols, https://www.gissol.fr/ (page consultée le 25 septembre 2019)

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