Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Végétaliser la ville offre de nombreux services aux citadins et au fonctionnement urbain. Cette végétalisation urbaine s’est développée non seulement par de nombreuses plantations mais aussi par l’arrivée d’espèces spontanées. Certaines espèces animales peuvent ensuite s’installer. Force est de constater que verdir ne suffit pas pour rendre durable un système qui reste dans des objectifs de propreté et d’esthétique. Il faut favoriser une biodiversité avec ses interrelations spécifiques et restaurer les processus écologiques. Cet article décrit les différentes étapes de connaissances depuis les inventaires écologiques de flore et de faune urbaine jusqu’aux prises en compte des processus écologiques dans un nouvel urbanisme écosystémique.
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Greening the city offers many services to city dwellers and urban functioning. This urban greening has developed not only through numerous plantations but also through the arrival of spontaneous species. Certain animal species can then settle. It is clear that greening is not enough to make a system sustainable as its objectives remain focused on cleanliness and aesthetics. It is necessary to promote biodiversity with its specific interrelationships and to restore ecological processes. This article describes the different stages of knowledge from ecological inventories of urban flora and fauna to the consideration of ecological processes in a new ecosystem-based urban planning.
Auteur(s)
-
Philippe CLERGEAU : Professeur - Muséum national d’histoire naturelle, Paris, France
INTRODUCTION
L’installation d’une nature en ville est un objectif de plus en plus affiché par les municipalités et les citadins sont également de plus en plus demandeurs d’un autre cadre habité. Par ailleurs, les scientifiques montrent tous les avantages de développer une végétalisation de la ville : les services rendus sont nombreux et la ville ne semblerait vivable que grâce à la présence de végétaux qui apportent non seulement ambiance et ressourcement mais aussi toute une palette de régulation, comme le rafraîchissement de l’air ou la gestion des eaux pluviales. L’impact positif sur la santé humaine est également maintenant clairement démontré. Tous ces arguments militent pour le développement d’une nature en ville même si certains concepteurs et décideurs freinent cet engouement et si nombre de citadins reste dans des volontés de propreté pas toujours conciliable avec une végétation trop présente.
Mais aujourd’hui l’idée est de développer une biodiversité fonctionnelle, c’est-à-dire un ensemble d’espèces qui ont des relations entre elles. La diversité biologique est un atout de résilience et la prise en compte des processus écologiques permet de donner une certaine forme de stabilité à l’ensemble. Il s’agit donc de se rapprocher du fonctionnement des écosystèmes, soit en les protégeant au mieux dans un nouveau contexte urbain, soit d’en recréer de nouveaux qui accueillent espèces horticoles et espèces locales. L’objectif est non seulement de protéger une biodiversité locale, de viser une durabilité du système mais aussi d’intégrer plus pleinement la ville dans une écologie régionale.
Cette perspective implique une autre approche de la nature en ville qui, jusqu’à maintenant, a surtout été l’objet d’un paysagisme où l’esthétique primait, ou bien l’objet d’un choix d’espèce lié à un service attendu (rafraîchissement par exemple). Elle interroge non seulement les plantations et la conduite des parcs et jardins, mais aussi l’architecture (quelle végétalisation pour les bâtiments ?) et l’urbanisme (quelle organisation du bâti et du non-bâti ?).
De nouvelles stratégies de conception et de construction, et de nouvelles recherches sur les « néo-écosystèmes » sont en cours pour concrétiser ces objectifs, mais déjà plusieurs expériences menées par les collectivités permettent de s’engager non plus seulement dans un meilleur verdissement de la ville mais vers une intégration de la biodiversité et des processus écologiques qui la sous-tendent (dispersion des espèces par exemple).
MOTS-CLÉS
KEYWORDS
ecology | Urban planning | Urban biodiversity | Green frame
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Techniques de mise en œuvre et recherches en cours
De nombreuses synthèses sur les « solutions basées sur la nature » sont actuellement en cours et riches d’exemples et de cas à reproduire (voir par exemple http://www.nature4cities.eu et leur plateforme https://nbs-explorer.nature4cities-platform.eu) et ce, pour toutes les échelles spatiales, temporelles et de gouvernance. Tous ces résultats ne seront pas repris ici mais quelques grands types d’actions à suivre seront rapportés.
6.1 À l’échelle de la plantation et du jardin
La biodiversité est favorisée par la qualité d’accueil d’un habitat. En se référant aux facteurs abordés précédemment, il faut donc considérer un ensemble d’actions qui peut être appliqué aussi bien sur les plantations en pleine terre (à privilégier dans tous les cas) que sur dalle ou sur bâtiment :
-
l’importance de la surface de l’habitat. Il vaut mieux un habitat plus grand (1 hectare par exemple) que plein de petits milieux de quelques centaines de m2 chacun ;
-
une gestion douce et différenciée. En ville, un habitat ne peut être complètement identique à celui de zone naturelle. Il faut considérer une gestion permettant à la fois une pratique de l’espace par les citadins et le maintien de sites d’accueil pour la biodiversité. La gestion différenciée permet une gestion forte de certaines zones (pelouse en bordure de chemin par exemple) et plus écologique plus loin (prairie de fauche ou lisière par exemple) ;
-
la limitation de tous les intrants. Les pesticides sont maintenant interdits mais il faut viser un autoentretien de la plantation qui limite les actions de désherbage et d’irrigation ;
-
une multiplication des strates qui sont la clé de l’installation d’une biodiversité. Il faut systématiser l’implantation d’une strate arbustive riche qui accueillera insectes et oiseaux...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - * - https://www.insee.fr/fr/statistiques/1280970.
-
(2) - CLERGEAU (P.), JARJAT (P.), RAYMOND (R.), WARE (S.) - La place du vivant non-humain en ville de plus en plus plébiscitée par les citadins. - Revue Internationale d’Urbanisme, n° 9 (2020).
-
(3) - LAILLE (P.), PROVENDIER (D.), COLSON (F.), SALANIE (J.) - Les bienfaits du végétal en ville : étude des travaux scientifiques et méthode d’analyse. - Plante & Cité, Angers (2013).
-
(4) - CLERGEAU (P.) - Une écologie du paysage urbain. - Rennes, Éditions Apogée (2007).
-
(5) - MILLENNIUM ECOSYSTEM ASSESSMENT - Ecosystems and human well-being, biodiversity synthesis. - World resources institute, Washington D.C. (2005).
-
(6) - BLANC (N.), COHEN...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
1.1 Organismes – Associations – Fédérations (liste non exhaustive)
Plante & cité :
HAUT DE PAGE1.2 Documentation (liste non exhaustive)
Nature4Cities :
Publications de l’ARB Ile-de-France :
https://www.arb-idf.fr/nos-travaux/publications/ecologie-des-toitures-vegetalisees-2021/
Nature en Ville (benchmark) :
https://www.nature-en-ville.com/sinspirer
En ligne (benchmark) : « Agir pour la biodiversité ; 10 ans d’actions exemplaires du concours de la Capitale de la biodiversité »
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
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