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Article

1 - CONTEXTE

2 - MOLÉCULES LOHC

3 - SCHÉMA DE PRINCIPE DU PROCÉDÉ DE STOCKAGE CYCLIQUE DE L’HYDROGÈNE DANS LES LOHC

4 - LES RÉACTEURS D’HYDROGÉNATION

5 - LES RÉACTEURS DE DÉSHYDROGÉNATION

6 - EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DE LA CHAÎNE DE STOCKAGE

7 - ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX ET ÉCONOMIQUES

8 - CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

9 - GLOSSAIRE

10 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : HY3700 v1

Conclusions et perspectives
Stockage chimique de l’hydrogène dans les liquides organiques (LOHC)

Auteur(s) : Valérie MEILLE, Isabelle PITAULT

Date de publication : 10 avr. 2024

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RÉSUMÉ

Le procédé de stockage chimique de l’hydrogène dans les liquides organiques (LOHC) est régi par deux réactions catalytiques : l’hydrogénation de la molécule pauvre en hydrogène et la déshydrogénation de la molécule riche. Les couples de molécules sont choisis stockables et transportables sur de longues durées et distances dans des infrastructures standard. Cet article fait un état des lieux des couples de LOHC, des catalyseurs et des réacteurs impliqués dans la mise en place de cette solution technologique pour permettre un dimensionnement de procédé. Les aspects efficacité énergétique et les aspects environnementaux et économiques sont également analysés.

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Auteur(s)

  • Valérie MEILLE : Chargée de recherche CNRS - Institut de Recherches sur la Catalyse et l’Environnement (IRCELYON), CNRS/UCBL, Villeurbanne, France

  • Isabelle PITAULT : Chargée de recherche CNRS - Laboratoire d’Automatique, de Génie des Procédés et de Génie Pharmaceutique (LAGEPP), CNRS/UCBL, Villeurbanne, France

INTRODUCTION

L’utilisation de l’hydrogène produit par électrolyse à partir d’énergies renouvelables dites « vertes » est en plein essor : on peut effectivement utiliser l’hydrogène comme vecteur d’énergie propre, pour répondre aux enjeux de décarbonation de l’industrie. Cependant, compte tenu des propriétés physico-chimiques de cette molécule particulière, le stockage de l’hydrogène reste encore un frein au développement de masse de son utilisation. Plus particulièrement, le stockage longue durée (utilisation décalée dans le temps), ou le transport (utilisation décalée dans l’espace) doivent encore trouver des solutions technologiques sûres, compactes, peu énergivores et viables économiquement.

Plusieurs technologies de stockage de l’hydrogène ont été étudiées, et sont en cours de développement, ou développées industriellement. Chaque technologie de stockage présente des avantages et des inconvénients, qui varient, en fonction du procédé de production de l’hydrogène, en amont du stockage, et du procédé consommant l’hydrogène, en aval du stockage. À l’heure actuelle, aucune technologie ne s’étant révélée idéale et universelle, leur comparaison en vue du développement d’une nouvelle application reste incontournable.

La méthode de stockage de l’hydrogène qui nous intéresse ici est le stockage chimique dans des molécules organiques, liquides dans les conditions ambiantes de température et de pression, appelées LOHC (Liquid Organic Hydrogen Carriers, en français : liquides organiques porteurs d’hydrogène). Pour le stockage chimique, de nombreuses molécules sont envisagées. Outre la capacité massique de stockage de l’hydrogène, d’autres critères de choix ont été examinés : la thermodynamique du cycle des réactions (on préfère que de faibles énergies soient mises en jeu), la disponibilité des molécules, la toxicité des molécules riches et pauvres en hydrogène intervenant dans le cycle, et leur état à température ambiante (solide, liquide ou gazeux). Ce dernier point est important car il distingue souvent les LOHC, qui sont liquides, des autres molécules stockeuses d’hydrogène, telles celles de l’ammoniac et du formaldéhyde, gazeuses dans les conditions ambiantes de température et de pression.

Le stockage chimique d’hydrogène dans les LOHC se fait par réaction catalytique d’hydrogénation de composés pauvres en hydrogène, notamment des molécules aromatiques. La réaction d’hydrogénation est généralement réalisée à des pressions d’hydrogène entre 30 et 60 bar, et à des températures entre 130 et 200 °C. La restitution de l’hydrogène moléculaire se fait par une réaction catalytique de déshydrogénation, à des pressions proches de la pression atmosphérique, et à des températures d’au moins 200 °C, la réaction étant endothermique.

Les composés riches et pauvres en hydrogène sont liquides, et stables chimiquement dans les conditions standard de température et de pression. Ils sont facilement stockables sur de longues périodes, et transportables sur de longues distances, avec des infrastructures pétrochimiques existantes.

Quatre défis scientifiques sont liés à cette voie de stockage, pour répondre aux critères de durabilité des solutions (sûreté, faibles coûts énergétiques et économiques) :

  • choisir le couple de composés LOHC présentant une capacité de stockage élevée, une faible toxicité, une disponibilité importante, et une enthalpie de déshydrogénation la plus basse possible, ou en adéquation avec le niveau et la quantité d’énergie thermique disponible dans les unités d’utilisation de l’hydrogène en aval ;

  • sélectionner un système catalytique contenant le moins de matériaux critiques possible, mais permettant de faire le cycle hydrogénation/déshydrogénation de manière sélective et sans désactivation ;

  • concevoir les réacteurs d’hydrogénation et de déshydrogénation permettant d’effectuer les réactions de façon isotherme ;

  • concevoir des procédés de stockage et de restitution de l’hydrogène s’intégrant thermiquement dans la chaîne de production et d’utilisation de l’hydrogène, pour maximiser le rendement énergétique global.

Cet article a pour objectif de faire un bilan des recherches et du développement sur le procédé de stockage de l’hydrogène dans les LOHC jusqu’en 2023, et de donner des bases de réflexions pour le développement de nouvelles technologies, en comparant ce procédé aux procédés d’hydrogénation et de déshydrogénation utilisés en pétrochimie et en raffinage. Bien que ce bilan ne se prétende pas exhaustif, de nombreux aspects du procédé vont être abordés :

  • le choix des molécules ;

  • le choix des phases actives catalytiques ;

  • la cinétique chimique ;

  • la thermodynamique ;

  • les réacteurs pour les deux étapes du procédé que sont l’hydrogénation des molécules pauvres en hydrogène et la déshydrogénation des molécules riches en hydrogène ;

  • l’intégration thermique des différentes étapes unitaires, de la production à la consommation d’hydrogène, afin de montrer l’intérêt énergétique du procédé ;

  • enfin, les aspects économiques et environnementaux, sur la base des études publiées existantes.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-hy3700


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8. Conclusions et perspectives

Ce procédé a été pour la première fois envisagé vers 1980. Entre 2012 et 2023, de très nombreuses études ont été réalisées sur le choix des molécules LOHC, les catalyseurs d’hydrogénation et de déshydrogénation, et les aspects énergétiques et économiques. Cependant, les études publiées sur les cinétiques et les réacteurs sont peu nombreuses, et donc le développement de ces derniers reste encore à faire pour envisager une industrialisation des procédés.

Les verrous technologiques rencontrés sont :

  • la forte expansion volumique due à l’important dégagement d’hydrogène lors des réactions de déshydrogénation, ou l’importante consommation d’hydrogène lors des réactions d’hydrogénation ;

  • la forte production ou consommation d’énergie thermique lors de ces réactions, qui est directement liée à la transformation d’hydrogène.

Ces variations de volume et ces productions de chaleur sont trois fois plus importantes que celles mises en jeu dans les procédés d’hydroconversion, les plus consommateurs d’hydrogène, ou les procédés de reformage de l’essence. Cela conduit à devoir repenser entièrement les procédés.

De plus, le stockage d’hydrogène dans les LOHC est envisagé comme application pour le stockage saisonnier de l’électricité, mais aussi comme une alternative au stockage d’hydrogène dans les véhicules. Ces deux domaines d’application induisent des contraintes différentes, qui vont conduire au développement de technologiques très différentes.

Enfin, les molécules permettant de stocker le plus d’hydrogène sont actuellement issues de la pétrochimie. Des recherches sur des molécules issues de la biomasse sont en cours. Mais les propriétés de ces nouvelles molécules, en particulier leur polarité, pourront conduire à des contraintes supplémentaires, et donc vraisemblablement à des technologies qu’il faudra réadapter, ou réinventer.

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ROSS (D.-K.) -   Hydrogen storage: The major technological barrier to the development of hydrogen fuel cell cars.  -  Vacuum, 80, p. 1084-1089 (2006).

  • (2) - NIERMANN (M.), TIMMERBERG (S.), -DRÜNERT (S.), KALTSCHMITT (M.) -   Liquid Organic Hydrogen Carriers and Alternatives for International Transport of Renewable Hydrogen.  -  Renewable and Sustainable Energy Reviews, 135, p. 110171 (2021).

  • (3) - ANDERSSON (J.), GRÖNKVIST (S.) -   Large-Scale Storage of Hydrogen.  -  International Journal of Hydrogen Energy, 44, p. 11901-11919 (2019).

  • (4) - PARMALIANA (A.), CRISAFULLI (C.), -MAGGIORE (R.), BART (J.-C.-J.), GIORDANO (N.) -   Catalytic Activity of Honeycomb Catalysts, I. The Benzene-Cyclohexane (de)Hydrogenation Reaction.  -  Reaction Kinetics and Catalysis Letters, 18, p. 295-299 (1981).

  • (5) - TAUBE (M.), RIPPIN (D.-W.-T.), CRESSWELL (D.-L.), KNECHT (W.) -   A system of hydrogen-powered vehicles with liquid organic hydrides.  -  International Journal of Hydrogen Energy, 8, p. 213-225 (1983).

  • ...

1 Annuaire

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1.1 Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs (liste non exhaustive)

Systèmes intégrés de stockage d’hydrogène dans les LOHC

Hydrogenious LOHC Technologies, Allemagne : https://hydrogenious.net/

Chiyoda Corp., Japon : https://www.chiyodacorp.com/en/service/spera-hydrogen/

Hynertech Co., Ltd., Chine : https://www.hynertech.com/en/

Stockage d’hydrogène dans un composé liquide minéral, nommé Hydrosil

HSL Technologies, France : https://www.hsl.tech/

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1.2 Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)

Fédération de recherche Hydrogène du CNRS (FRH2) : https://frh2.cnrs.fr/

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1.3 Laboratoires – Bureaux d'études – Écoles – Centres de recherche (liste non exhaustive)

Institut...

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