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1 - MODÈLES OFFERTS PAR LES CAVERNES NATURELLES : LES GROTTES

2 - MODÈLES OFFERTS PAR LES MINES ET CARRIÈRES

3 - USAGES MODERNES ET PROCÉDÉS DE CONSTRUCTION

4 - DEMANDES ET RECHERCHES RÉCENTES

5 - APPROCHES THÉORIQUES ET TECHNOLOGIQUES

6 - SYNTHÈSE ET PERSPECTIVES

7 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : BE8583 v1

Approches théoriques et technologiques
Cavernes artificielles pour l'énergie - Pourquoi et comment ?

Auteur(s) : Pierre DUFFAUT

Date de publication : 10 avr. 2014

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RÉSUMÉ

L'usage par l'homme de cavernes naturelles ou artificielles est immémorial pour l'abri tout d'abord, pour l'exploitation minière, longtemps après. Il concerne plus récemment des installations industrielles dans le domaine de l'énergie, tant pour la fourniture que pour le stockage. Diverses applications conduisent à rechercher des volumes toujours plus grands, et/ou toujours plus profonds, ce qui pose des problèmes géologiques et technologiques toujours plus ardus : en effet, davantage que d'autres types d'ouvrages, les cavernes dépendent du site (géographie, géologie, hydrogéologie, état naturel de contrainte) et ce, d'autant plus lorsque leurs dimensions augmentent.

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ABSTRACT

Man-made Caverns for Energy, Why and How?

The use by mankind of natural or artificial caverns is age-old for shelter and mining it applies more recently to industrial installations in the field of energy, both for production and for storage. Various applications lead to go towards volumes always bigger, and/or always deeper, which raises geological and technological problems always more difficult: indeed, more than other types of works, artificial caverns depend on the site, the geography, the geology, the hydrogeology, the state of stress, and so, all the more when their size increases.

Auteur(s)

  • Pierre DUFFAUT : Ancien président du Comité français de Mécanique des roches - Ancien vice-président de l'Association française des Tunnels et de l'Espace souterrain

INTRODUCTION

On s'intéresse essentiellement aux cavernes utilisées dans le domaine de l'énergie. Deux usages sont classiques par leur ancienneté :

  • d'un peu plus d'un siècle pour les usines hydroélectriques souterraines ;

  • d'un demi-siècle pour les cavités de stockage d'hydrocarbures liquides et gazeux.

D'autres usages sont évoqués à titre de comparaison, mais qui ont toujours quelque rapport à l'énergie. On sait en effet que la première qualité énergétique du sous-sol est son inertie thermique. L'économie d'énergie de climatisation favorise donc une grande quantité d'usages très variés. On sait aussi que la température du terrain augmente avec la profondeur, ce qui est la base des applications géothermiques. Dans la plupart des cas envisagés ici, ces cavernes sont spécialement creusées par l'homme pour un usage bien défini, mais l'homme préhistorique, justement dit « des cavernes », a su utiliser des cavernes naturelles, auxquelles il a parfois apporté quelques modifications.

Les cavernes creusées par l'homme ont des usages impliquant un haut degré de stabilité pendant une longue durée, alors que les modèles fournis par la Nature, les grottes puis les cavités minières n'offrent une stabilité que pendant une durée limitée. Les mines et carrières souterraines, qui remontent à une antiquité reculée, constituent un capital d'expérience considérable. On passe sans coupure nette des carrières souterraines au troglodytisme bien que les dimensions des espaces consacrés à l'habitat soient très inférieures à celles des cavernes industrielles. Ainsi les vides laissés par les exploitations souterraines ont souvent une deuxième vie (thème en 2013 du Congrès de l'Industrie minérale). On évoque aussi des cavernes calquées sur les cavités minières en vue de buts innombrables dont plusieurs ressortent à l'urbanisme souterrain.

Les caractères des cavernes des centrales hydroélectriques et des cavités de stockage sont examinés en détail, car leur grande variété se justifie non seulement par les matériels et produits qu'elles abritent, mais aussi par des conditions locales (nature et structure du terrain, hydrogéologie, état de contrainte initial) et des méthodes de construction en constante évolution. Une approche analogue s'applique aux stations des voies routières ou ferrées souterraines dont les métros et les cavernes d'aiguillage du Tunnel sous la Manche. Les cavernes non conventionnelles, parmi lesquelles celles souhaitées par les astrophysiciens (étude des neutrinos), par les projets multidisciplinaires (DUSEL et ses suites, par exemple Sadoulet [2005]) et celles que nécessiteraient des centrales nucléaires souterraines, sont les seules capables grâce à leur confinement exceptionnel de garantir la sécurité des environs en cas d'accident très grave comme ceux de Tchernobyl et de Fukushima.

La tentative de synthèse est l'occasion d'évoquer brièvement quelques aspects théoriques et technologiques des projets d'ouvrages souterrains :

  • notamment l'eau souterraine qui peut se révéler plus difficile à vaincre que les contraintes élevées ;

  • les structures naturelles du terrain qu'il convient de ne pas négliger mais de mettre à profit.

Dans cet article, on appelle caverne un espace libre de forme quelconque et de dimension assez grande pour abriter des hommes, entièrement situé au-dessous de la surface du sol. Les dictionnaires proposent six autres termes : trou, qui est très banal ; cavité, encore très ubiquiste ; grotte, un peu plus savant ; antre ou tanière, évoquant des animaux « sauvages » ; refuge, beaucoup trop large ou enfin souterrain, à la fois adjectif, qualifiant très largement tout ce qui est au-dessous de la surface du sol, avec ou sans intervention humaine, et nom commun, adopté en France dès l'origine des chemins de fer pour désigner ce que les anglais avaient appelé tunnel.

Il y a peu de différence entre les mots caverne et cavité, celui-ci préféré des « stockeurs », celui-là des électriciens : toutefois caverne s'applique seulement à des cavités au sein de la croûte terrestre (avec une exception notable puisqu'en anatomie on parle de cavité thoracique, et aussi de cavernes dans les poumons).

Qu'elles soient naturelles ou anthropiques, c'est-à-dire creusées par l'homme, les cavernes se distinguent des puits et tunnels par leur forme d'ensemble à trois dimensions. Les puits et les tunnels sont des cavités à une dimension prépondérante, très allongées par rapport à leur section dans la direction perpendiculaire ; ce sont des tubes, verticaux ou proches de la verticale pour les puits, horizontaux ou à pente loin de la verticale pour les tunnels. Le vocabulaire des mines souterraines comporte des termes supplémentaires. On écarte ici les salles et tunnels obtenus par creusement à partir de la surface, « à ciel ouvert » comme la station Halles du RER parisien, ou « sous dalle » comme beaucoup de parkings souterrains qui ont donc tous une couverture artificielle : les cavernes évoquées ici ont comme les grottes une couverture naturelle, généralement rocheuse.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-be8583


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5. Approches théoriques et technologiques

5.1 Approche théorique

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5.1.1 Théorie du trou

En construction, des éléments sont ajoutés successivement pour obtenir une structure posée sur le sol (ou encastrée) et le principal facteur de l'équilibre est la pesanteur. Les éléments sont pesants mais en première analyse dépourvus de contraintes internes (état neutre). Tout défaut d'un élément est cause de faiblesse pour la structure qu'il soit originel ou du à une contrainte excessive. Précontraintes et postcontraintes permettent de maîtriser ces problèmes. L'ouvrage souterrain est bien différent puisqu'il est obtenu par extraction progressive de volumes élémentaires au sein d'un matériau indéfini et naturellement précontraint. En construction, les matériaux employés sont bien connus (souvent normalisés et testés à la demande), ce qui n'est plus vrai en souterrain, mais des particularités qui seraient des défauts en construction peuvent aider à l'équilibre d'un ouvrage souterrain. On comprend ainsi pourquoi les cultures du mineur et du constructeur sont différentes, parfois opposées, faute d'être enseignées et comprises, alors qu'elles devraient être complémentaires.

La théorie du trou a été développée pour comprendre l'effet des trous de rivet dans les assemblages de plaques et poutrelles métalliques : des trous à contour circulaire (figure 42 et équation (2)), le calculateur est passé aux trous elliptiques puis de façon plus complexe à l'effet d'entaille dû aux pailles du métal car l'assimilation à une ellipse très allongée est en effet insuffisante. Ces calculs concernaient la résistance à la rupture de pièces tendues et les équations sont évidemment les mêmes en cas de pièces comprimées. Mais, outre le fait que les roches ont une résistance en compression très supérieure à la résistance en traction, le comportement post-rupture est lui aussi bien différent, d'autant que l'instabilité par flambement d'une plaque est exclue au sein d'un milieu indéfini à trois dimensions.

...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - AARVOLL (M.) -   Storage of industrial waste in large rock caverns.  -  Symp. « Large Rock Caverns », Saari K. ed., Pergamon, pp. 759-770 (1986).

  • (2) - BÉREST (P.) -   Mines et cavités salines in Manuel de Mécanique des roches,  -  tome 3 Retours d'expériences. Coord. Duffaut P., pp. 155-190.

  • (3) - COMITÉ de MÉCANIQUE des ROCHES -   Manuel de Mécanique des roches  -  , tome 2 Les applications. Coord. Duffaut P. Chap. 20, Cavernes, pp. 187-204 (2004) (2013).

  • (4) - DAUPLEY (X.) et al -   L'effondrement de la cavité saline de Cerville-Buissoncourt  -  , in Manuel de Mécanique des roches, tome 3 Retours d'expériences. Coord. Duffaut P. pp. 59-69 (2013).

  • (5) - DUFFAUT (P.) -   Site reservation policies for large underground openings.  -  Proc. Rockstore 77 Symposium, Stockholm, Bergman M. ed., vol. 1 pp. 83-88 (1977).

  • ...

1 Sites Internet

DUFFAUT Pierre 2005 – Engineering of large and deep rock caverns for physics research http://nnn05.in2p3.fr/schedule.html

HOEK Evert http://www.rocscience.com/education/hoeks_corner

NAKAGAWA Tetsuo., 2005 – Study on the Excavation of the Hyper-Kamiokande Cavern http://nnn05.in2p3.fr/schedule.html

SADOULET Bernard 2005 – The DUSEL Site Independant Study. Next Generation of Nucleon Decay and Neutrino Detectors http://nnn05.in2p3.fr/schedule.html

HAUT DE PAGE

2 Événements

Congrès annuels de la SIM, Société de l'Industrie minérale, http://www.lasim.org

Congrès annuels de ITA-AITES, Association internationale des tunnels et de l'espace souterrain, http://www.ita-aites.org

Congrès de ACUUS, Associated research centers for the urban underground space, http://www.acuus.qc.ca

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3 Réglementation

Code Minier, Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, 50...

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