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1 - SOURCES D’ERREURS ET FILTRAGE DES IMPULSIONS DES DÉTECTEURS

2 - CHAÎNES DE MESURE ASSOCIÉES AUX DÉTECTEURS

3 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : BN3485 v1

Sources d’erreurs et filtrage des impulsions des détecteurs
Électronique associée aux détecteurs de rayonnements

Auteur(s) : Hervé FANET

Date de publication : 10 juil. 2002

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  • Hervé FANET : Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité - Ingénieur au Commissariat à l’Énergie Atomique

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INTRODUCTION

Dans le contrôle-commande des réacteurs nucléaires ou des usines de retraitement, il est indispensable de mesurer les rayonnements. Dans les réacteurs de puissance, le contrôle des fissions nucléaires est réalisé par la mesure des flux de neutrons émis de la chaudière et, dans les usines de retraitement, les quantités de matières nucléaires sont contrôlées tout au long du procédé par la mesure des neutrons ou des photons gamma émis. Les mesures sont des mesures de flux ou des mesures d’énergie. Dans les systèmes expérimentaux associés aux accélérateurs de particules, il est nécessaire en plus de déterminer les trajectoires des particules émises. Toutes ces mesures se réalisent par des ensembles expérimentaux fort différents. Elles ont cependant en commun le fait d’utiliser l’information contenue dans la série d’impulsions de courant délivrée par le détecteur. Cet article s’intéresse uniquement à l’instrumentation des réacteurs nucléaires et des usines de retraitement et aux installations pour la surveillance des sites et des personnes.

Deux classes de mesures peuvent être identifiées : la première est l’ensemble des méthodes permettant d’estimer le nombre d’impulsions pendant un temps donné ou de mesurer un courant puisqu’une mesure de courant est en fait le comptage d’un grand nombre d’impulsions élémentaires ; la seconde est l’ensemble des techniques permettant de mesurer une caractéristique particulière de chaque impulsion. La charge de l’impulsion de courant est un exemple relativement fréquent d’une telle mesure puisqu’elle est proportionnelle à l’énergie déposée dans le détecteur. Les mesures d’énergie sont largement pratiquées dans le contrôle-commande des réacteurs et des usines de traitement ; ce seront les seules mesures de cette seconde classe à être étudiées dans cet article. Elles sont également appelées mesures spectrométriques.

L’instrumentation nucléaire a nécessité le développement d’un grand nombre de détecteurs spécifiques. Il est légitime de s’interroger sur la spécificité de l’électronique, des méthodes de traitement et des architectures informatiques que l’on peut rencontrer dans l’instrumentation nucléaire des réacteurs et des usines. De nombreuses fonctions électroniques et un certain nombre de méthodes de traitement sont en effet empruntées à l’électronique générale. Pour ne donner que quelques exemples, on peut citer les fonctions d’amplification et de filtrage, les compteurs, les convertisseurs analogique-numérique, les échantillonneurs, les processeurs de traitement, etc. L’instrumentation nucléaire présente cependant deux particularités qui ont conduit à développer des méthodes et des réalisations spécifiques : la nécessité d’assurer un bon rapport signal sur bruit pour des flux d’impulsions aléatoires et l’importance accordée à la sûreté de fonctionnement.

Les chaînes de mesure sont particulièrement sensibles au rapport signal sur bruit, qui est un facteur déterminant pour assurer une grande qualité de la mesure. Les détecteurs délivrent en effet des signaux de faibles valeurs et des charges par impulsion typiquement inférieures au picocoulomb. Les précisions de mesure demandées dans les mesures d’énergie sont élevées : pour les photons gamma, il est par exemple nécessaire de refroidir le détecteur et l’électronique frontale pour réduire le bruit et atteindre les résolutions ultimes exigées pour la détection des faibles quantités de matières nucléaires. Les chaînes de mesure sont optimisées pour traiter des flux aléatoires en sortie des détecteurs. Le caractère aléatoire de la répartition des impulsions dans le temps a conduit les concepteurs à développer des méthodes d’analyse du rapport signal sur bruit originales. Cet article sera principalement consacré à ces méthodes et à la description des réalisations associées. La description temporelle du bruit de fond électronique et du filtrage optimal et la conception des amplificateurs présentant un faible bruit seront largement détaillées. Une attention toute particulière sera également accordée à l’étude des effets des forts flux d’impulsions, appelés effets d’empilement.

Les chaînes de mesure ont un rôle central dans le contrôle-commande, la sûreté de fonctionnement associée est donc une caractéristique fondamentale. Deux aspects seront traités dans cet article : le premier est l’effet des perturbations électromagnétiques, le second est l’effet des radiations sur le fonctionnement des systèmes électroniques. D’autres techniques participent également à la sûreté de fonctionnement des systèmes ; elles ne seront pourtant pas traitées dans cet article dans la mesure où les concepts et méthodes utilisés sont radicalement différents.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-bn3485


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1. Sources d’erreurs et filtrage des impulsions des détecteurs

1.1 Détecteur et traitement des impulsions

  • Une chaîne de mesure comprend un ou plusieurs détecteurs et un ensemble de fonctions électroniques permettant d’estimer au mieux la grandeur physique à mesurer. Pour la définir, il est nécessaire de disposer d’un modèle électrique du détecteur.

    Un détecteur de rayonnement est équivalent à un générateur de courant [13], la durée de l’impulsion de courant est liée au temps de transit des charges créées dans le détecteur. On peut noter que la forme de l’impulsion de courant ID (t ) créée est indépendante de l’électronique de lecture. Pour compléter le modèle électrique, on introduit la capacité équivalente du détecteur CD , la résistance de contact Rsérie et le courant continu de fuite du détecteur If ; l’ensemble est représenté sur la figure 1. Les valeurs de If et de Rsérie sont généralement faibles quand les détecteurs sont de bonne qualité ; typiquement If est inférieur au microampère à température ambiante et Rsérie est inférieur à 10 Ω. Le paragraphe 2.2.2 montrera l’importance de la valeur de la capacité CD étroitement liée à la taille du détecteur.

  • Les...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - RADEKA (V.) -   Low noise techniques in detectors.  -  Annual Review Nuclear Science, vol. 38, p. 217-277 (1988).

  • (2) - VAN DER ZIEL -   Noise in measurements.  -  Éd. John Wiley and Sons (1986).

  • (3) - D’ANGELO (P.), HRISOHO (A.), JARRON (P.), MANFREDI (P.E.), POINSIGNON (J.) -   Application of low noise head amplifiers for high energy application of silicon detectors.  -  Nuclear Instrumentation and Methods (NIM), vol. 193, p. 533-538, North Holland Publishing (1982).

  • (4) -   *  -  Normes CEI 801 sur la compatibilité électromagnétique.

  • (5) - DEGAUQUE (P.), HAMELIN (J.) -   Compatibilité électromagnétique bruit et perturbations.  -  Éd. Dunod (1990).

  • (6) - DE COULON (F.) -   Théorie et traitement des signaux.  -  Traité électricité, électronique...

1 Fournisseurs

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1.1 (liste non exhaustive)

Eurisys Mesures : Catalogue général.

Schneider Electric S.A. : Systèmes électroniques de sûreté pour réacteurs nucléaires.

Novelec S.A. : Catalogue général.

Canberra Electronique : Instruments catalog (9e édition).

EGG ORTEC : Instruments and systems for nuclear spectroscopy.

Lecroy SarI : Research instrumentation catalog.

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