Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Les sources laser sont présentes dans quasiment tous les domaines scientifiques. Parmi elles, celles qui émettent des rayonnements intenses dans le visible et le proche UV jusqu’à la limite de l’UV du vide (VUV) sont particulièrement importantes. Or, si de nombreuses solutions existent déjà, ces solutions ne remplissent pas encore tous les critères de stabilité, puissance, efficacité et compacité souhaités et de nombreuses améliorations doivent être encore apportées. Le but de cet article est de montrer quelles sont les possibilités offertes avec les sources laser fonctionnant à partir de matériaux solides, quels sont leurs avantages et quelles sont leurs limitations.
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Laser sources can be found in almost all scientific domains. Of these, those that deliver intense radiation in the visible range and near UV up into the VUV are particularly important. However, although many solutions already exist, these do not yet meet all the desired criteria of stability, power, efficiency and compactness, and many improvements are still required. This article shows what opportunities are offered by laser sources operating from solid-state materials, what benefits they can provide and what their limitations are.
Auteur(s)
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Richard MONCORGÉ : Professeur à l’Université de Caen Normandie (UCN) - Docteur ès Sciences physiques - Ex-Directeur de recherche au CNRS, France Centre de recherche sur les ions, les matériaux et la photonique (CIMAP) Unité mixte de recherche CEA-CNRS-ENSICAEN, Université de Caen
INTRODUCTION
De plus en plus de revues et de conférences scientifiques ont émergé vers la fin des années 1990 et le début des années 2000, et de plus en plus d’articles sont consacrés chaque année à la découverte, au développement et aux applications de nouveaux systèmes laser. Parmi ceux-là, les lasers fonctionnant à partir de matériaux solides, qu’il s’agisse de matériaux diélectriques ou semi-conducteurs, de cristaux, verres ou céramiques transparentes se présentant sous la forme de blocs massifs, de couches minces plus ou moins épaisses ou de fibres plus ou moins grosses prennent de plus en plus d’importance. De fait, la plupart des conférences consacrées aujourd’hui aux sources laser et à leurs applications ne traitent quasi-exclusivement que de systèmes fonctionnant à partir de matériaux solides. Grâce à cet engouement et aux innovations qu’elles permettent d’envisager, les sources laser à solides ont ainsi envahi notre quotidien, parfois subrepticement, et dans tous les domaines.
Cela étant, on constate que certains types de sources fonctionnant dans des domaines de longueurs d’onde bien particuliers ont pris plus d’avance que dans d’autres, d’abord en raison des applications auxquelles elles conduisent mais aussi, très souvent, pour des raisons purement technologiques. C’est le cas par exemple des sources laser à solides fonctionnant dans le moyen infrarouge autour de 1,54 μm. En effet, ce domaine de longueur d’onde est celui qui a été choisi pour la transmission des informations par fibres optiques, d’abord parce qu’il correspondait à un minimum d’atténuation des fibres de silice utilisées pour cette application, mais aussi parce qu’il s’agissait d’un domaine dit à sécurité oculaire et qu’il permettait d’utiliser ce type de laser en espace libre. C’est le cas également des sources laser fonctionnant dans le proche infrarouge autour de 0,8 et 1,05 μm. Ces sources laser sont aujourd’hui à un tel degré de développement qu’elles permettent d’envisager d’ores et déjà, de par les énergies et les puissances crêtes qu’elles délivrent ou qu’elles délivreront bientôt, la construction d’accélérateurs de poche pour une thérapie plus sélective et une imagerie plus précise des tumeurs cancéreuses, voire même la fusion nucléaire ou le guidage de la foudre.
À l’inverse, les lasers à solides dans le domaine UV-visible (en particulier en dessous de 650 nm), bien que porteurs de nombreuses applications potentielles ou déjà en cours de développement, en sont encore à leurs balbutiements parce que les matériaux qui les constituent sont souvent à leurs limites d’utilisation ou n’ont pas encore été découverts.
Le présent article est plus particulièrement consacré aux sources laser à solides émettant dans le domaine UV-visible, aux possibilités déjà offertes comme à leurs limitations. Pour cela, la présentation sera faite en quatre temps. Une première partie sera d’abord consacrée à une description rapide des différents types de sources laser émettant dans l’UV et le visible et aux problématiques qui leur sont associées. On fera ensuite un état des lieux des sources laser à solides pour lesquels le matériau laser proprement dit émet directement dans le domaine UV-visible. Il sera question des diodes laser à semi-conducteurs dits à « grand gap », des lasers à ions de terres rares émettant un rayonnement accordable dans le proche UV et des lasers à ions de terres rares émettant à des longueurs d’onde fixes du bleu au rouge profond. La partie suivante regroupera toutes les sources laser UV-visible résultant d’une conversion de fréquence à l’aide de cristaux non linéaires. Il sera d’abord question des lasers à ions de terres rares les plus importants lorsqu’ils sont associés à des cristaux doubleurs, tripleurs, quadrupleurs, voire quintupleurs de fréquence, et au décalage Raman de certains d’entre eux. Il sera également question de lasers accordables à ions de transition et de lasers à semi-conducteurs pompés électriquement ou optiquement et doublés intracavité. On traitera enfin le cas des oscillateurs paramétriques optiques. La quatrième et dernière partie sera une introduction aux systèmes laser associés à des fibres dites à « gap photonique » pour la production de supercontinuum de lumière blanche.
KEYWORDS
non linear optics | lasers | solid-state materials | spectroscopy
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Présentation
1. Différents types de lasers UV-visible et problématiques associées
On peut utiliser différents types de milieux amplificateurs et différentes techniques pour obtenir une source laser émettant un rayonnement dans le domaine UV-visible. Cependant, à quelques exceptions près, ce qui apparaîtra dans la suite de cette présentation, il est souvent plus difficile, pour des raisons technologiques mais aussi pour des raisons purement fondamentales, de faire fonctionner un laser dans le domaine visible et surtout dans le domaine UV, plutôt que dans les domaines du proche et du moyen infrarouge.
Sur le plan fondamental, la raison réside entre autres dans l’expression de la section efficace d’émission stimulée notée σ em à l’origine du gain laser de tout milieu amplificateur et qui s’écrit par exemple sous la forme (expression dite de Fuchtbauer--Ladenburg) :
Dans cette expression en effet, on remarque que la section efficace σ em est inversement proportionnelle à τ R , la durée de vie radiative du niveau émetteur et à n 2, le carré de l’indice de réfraction du milieu amplificateur, mais surtout qu’elle est proportionnelle à la fonction forme du spectre d’émission de la transition laser considérée d’intensité I (λ) et à la longueur d’onde λ à la puissance 4 (si on tient compte du terme en λ apparaissant dans l’intégrale figurant au dénominateur). Cela explique pourquoi, à l’exception du premier laser à rubis émettant à 0,69 μm, les premiers effets laser ont été observés dans les années 1960 dans les domaines des micro-ondes et du moyen infrarouge (maser NH3 à 12,49 mm, He-Ne à 1,15 et 3,39 μm, par exemple).
À plus courtes longueurs d’onde, donc à plus grandes énergies, on se heurte à plusieurs types de problèmes.
À très courtes longueurs d’onde, à savoir dans le bleu et le proche UV jusque dans le VUV (UV du vide), c’est-à-dire entre environ 150 et 450 nm, un domaine très important pour les applications (photolithographie, marquage, pulvérisation et dépôt de couches minces, LIDAR atmosphérique, chirurgie refractive de l’œil...), les seuls lasers à émission directe efficaces sont des...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - NAKAMURA (S.), PEARTON (S.), FASOL (G.) - The blue laser diode. - Springer Science and Business Media (2014).
-
(2) - MONCORGÉ (R.), MARGERIE (J.), DOUALAN (J.L.), NAGTEGAELE (P.), GUYOT (Y.), JOUBERT (M.F.) - Absorptions UV dans le fonctionnement des sources laser solides à ions de terres rares. - J. Phys. IV, France, 138, p. 171-179 (2006).
-
(3) - WAYNANT (R.W.), KLEIN (Ph.H.) - * - Appl. Phys. Lett., 46, p. 14 (1985).
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(4) - DUBINSKII (M.A.), CEFALAS (A.C.) - * - J. Opt. Soc. Am., B9, p. 1148 (1992).
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(5) - LAROCHE (M.) - * - Thèse de doctorat de l’Université de Caen (2001).
-
(6) - ALDERIGHI (D.), TOCI (G.), VANNINI (M.), PARISI (D.), BIGOTTA (S.), TONELLI (M.) - High efficiency UV solid state lasers based on Ce:LiCaAlF6...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Optique : organisé tous les quatre ans par la Société française d’optique http://www.sfoptique.org
JNCO : formation organisée tous les deux ans par le réseau CNRS CMDO+ http://cmdo.cnrs.fr et le « Club des cristaux pour l’optique » de la SFO http://www.sfoptique.org/pages/les-clubs-sfo/
ASSL : Conférence internationale « Advanced Solid State Lasers » organisée tous les ans en Europe, aux États-Unis ou en Asie http://assl.osa.org/home/
CLEO : tous les ans aux États-Unis http://www.cleoconference.org/home/
CLEO Europe : tous les deux ans à Munich, Allemagne http://www.cleoeurope.org/
HAUT DE PAGE2.1 Sociétés commercialisant matériaux et sources laser UV-visible (liste non exhaustive)
Systèmes :
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Coherent http://www.coherent.fr/...
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