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EnglishRÉSUMÉ
L’imagerie à bas niveau de lumière porte sur le domaine de la vision nocturne et s’est étendu aux domaines de l’acquisition vidéo numérique dans des conditions d’éclairement très faibles. Depuis les années 2000, de nouvelles technologies émergent avec l'accès à des détecteurs matriciels sensibles depuis le proche Ultra-Violet à 0,3 µm jusque dans l’Infra-Rouge à 2,5 µm. Cet article requiert un retour aux fondamentaux sur ce large domaine spectral, en particulier, sur les sources et sur les albédos des objets entrant dans la constitution du contraste des images dans les conditions d’éclairement de nuit rencontrées sur Terre ou dans les conditions de très faibles flux photoniques
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Thierry MIDAVAINE : Expert en optronique - Enseignant et conférencier en écoles d’ingénieurs et formations continues : IOGS, ESPCI, ENSTA, EUROSAE, Paris, France
INTRODUCTION
Le domaine de la vision et de l’imagerie à bas niveau de lumière se définit par ses applications. Historiquement, il est dominé par les applications militaires. Les besoins des armées, pour assurer leurs missions en ambiance nocturne, ont conduit ces développements industriels depuis la fin des années 1950. Le but fondamental poursuivi est d'apporter à l'homme une capacité de vision de nuit dont on cherche toujours à augmenter les performances. Cette motivation peut, bien entendu, se décliner dans plusieurs applications civiles telles que la navigation de plaisance ou l’observation de la nature et de la faune nocturne. En dehors de ce domaine de la vision nocturne, plusieurs champs d'applications scientifiques exploitent ces technologies. Pour n'en citer que deux, il est sans doute illusoire de vouloir être exhaustif, on peut retenir deux cas extrêmes : l'astronomie et la microscopie.
La vision nocturne à bas niveau de lumière est définie par un domaine spectral dans lequel les flux photoniques sont faibles, voire très faibles, de nuit à la surface de la Terre. Au départ, du fait des capacités humaines, ce domaine était limité à la bande spectrale de l'œil. Puis, naturellement, la limitation du flux photonique du domaine du Visible et les capacités technologiques ont conduit à élargir cette bande spectrale pour ainsi explorer et exploiter les limites apportées par l'environnement terrestre. Nous n'aborderons pas ici le domaine de l'infrarouge thermique qui, de jour comme de nuit, conduit à traiter des flux photoniques importants tout en n'étant que partiellement sensible à l'illumination de la scène. Le domaine de l'infrarouge thermique permet de réaliser des images dominées par les contrastes de températures et d’émissivités. Les images thermiques de scènes sont, de ce fait, très différentes des images perçues par la vision humaine qui est, elle, sensible aux différents niveaux de réflectivité (ou albédos) des objets illuminés par des sources naturelles ou artificielles éclairant la scène. Aussi, nous allons nous intéresser ici à ce domaine où les signatures des objets composant les images sont dominées par les contrastes d'albédos de jour comme de nuit. Cela limite le domaine spectral dans les courtes longueurs d'onde au proche ultra-violet, vers 0,3 µm, défini par le début de la transmission atmosphérique et dans les grandes longueurs d'onde dans l’infrarouge en bande 1 vers 2,5 µm par le début de la domination des flux photoniques issus du Corps Noir à température ambiante.
Cet article porte sur l'analyse des différents contributeurs à l'éclairement de nuit, aux contrastes des scènes et aux éléments fondamentaux responsables du rapport signal à bruit en imagerie à bas niveau de lumière.
Le lecteur trouvera en fin d'article un tableau des sigles et un tableau des symboles utilisés.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juil. 2012 par Thierry MIDAVAINE
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1. Besoins en vision à bas niveau de lumière
L'être humain est pourvu d'une capacité de vision de jour qui, progressivement, est limitée en performances pour des niveaux d'éclairement décroissants. Combler le déficit de vision en condition de nuit constitue le premier besoin. En particulier, les besoins militaires ont motivé, au XXe siècle, le développement de ces technologies et la fabrication en très grande série de matériels de vision nocturne entrant dans l’équipement individuel du soldat. Les performances atteintes, en passif, à bas niveau de lumière, ont eu comme impact de permettre aux coalitions occidentales de préférer des interventions militaires de nuit à des interventions de jour, du fait de l'avantage ainsi obtenu sur l'adversaire, en particulier dans les conflits asymétriques que nous rencontrons depuis le début du XXIe siècle.
Ces technologies répondent également à de nombreux besoins civils et scientifiques. On retiendra en particulier les applications en condition de faibles éclairements dans la navigation côtière, la surveillance, le sauvetage en mer, la visionique industrielle, les documentaires animaliers, l'astronomie, la spectroscopie ou la microscopie en particulier sur les tissus biologiques vivants ou encore sur les processus bioluminescents. En outre, les progrès en sensibilité associés aux performances de ces technologies de détection, couplés à l'emploi d’une source d'illumination (lampe, flash, diode électroluminescente, ou laser), afin de réaliser un équipement d’imagerie active, se traduisent par une meilleure qualité d'image ou par la possibilité de réduire les niveaux d'éclairements nécessaires. Ceci permet de diminuer la consommation, d’augmenter la portée ou encore d’assurer la sécurité oculaire du moyen d’illumination. Un avantage décisif peut être atteint dans l'observation du vivant et des milieux biologiques pouvant mal supporter des flux élevés en illumination.
Toutes les technologies de détection envisagées sont de type quantique, c'est-à-dire capables de détecter un ou des photons conduisant à la génération d'un signal. Ces technologies s'opposent aux technologies bolométriques où le signal construit est proportionnel à l'énergie (en joule) ou à la puissance (en watt) absorbées par ces détecteurs. Cet article prolonge des travaux menés à la Business Group Optronics and Missile Electronics de Thales LAS France SAS ...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - MIDAVAINE (T.), BELHAIRE (E.), PÉLLIARD (S.) - Solid state low light level imaging. - OPTRO 2010-04, Sensors and Components_14_1787320, OECD Conference Center, Paris (2010).
-
(2) - BLANCHARD (G.), DAUVERGNE (J.-L.) - Observer avec des jumelles. - Belin (2016).
-
(3) - * - Allen’s Astrophysical Quantities 4th edition Arthur N. Cox Editor.
-
(4) - LÉNA (P.), ROUAN (D.), et al - L’Observation en Astrophysique. 3ème édition. - CNRS Editions EDP Sciences (2008).
-
(5) - RIELLO (M.) et al - Gaia Early Data Release 3 : Photometric content and validation A&A. - No. aa39587 (2020).
-
(6) - Guide pour l’étude de la compatibilité des aéronefs avec l’utilisation de dispositifs...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
Imagerie à bas niveau de lumière – Applications et perspectives.
NORMES
-
Édité par le bureau de normalisation de l’aéronautique et de l’espace. - Norme RE.Aéro 790 40 - Déc 1996
1.1 Documentation – Formation – Séminaires (liste non exhaustive)
Stage de formation continue SC13 Vision Bas Niveau de Lumière et Imagerie à Comptage de Photons IOGS Thierry Midavaine
https://fc.institutoptique.fr/
Séminaire DGA Bas Niveau de Lumière organisé tous les deux ou trois ans au centre DGA Technique Aéronautique Balma
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