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Christophe GOBIN : Direction Recherche et Développement Bâtiment - Groupe GTM Construction
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S’il est un point sur lequel la construction se distingue de l’industrie, c’est son évolution à moyen terme qui est diamétralement opposée à celle observée dans les milieux industriels.
En effet, l’acte de construction n’a pas cessé de se complexifier. Le nombre des intervenants s’accroît sans que la qualité globale du produit s’en trouve améliorée. Cette évolution, vécue aussi par le secteur secondaire, a reçu un nom : c’est la taylorisation. La spécialisation se traduit par des tâches et des rôles qui s’additionnent.
Là où se démarquent ces deux milieux c’est dans les réactions face à cette dérive. L’industrie y a répondu par une remise en cause profonde alors que la construction y voit une certaine spécificité voire même une dimension originale.
Ce qui est en cause ici c’est l’attitude face au besoin d’intégration. Le monde industriel, au prix il est vrai d’une révolution culturelle, pense y trouver les moyens de mieux servir le marché en étant plus proche des demandes. Les constructeurs prétendent y échapper sous couvert d’une production localisée marquée par son inscription dans un site. Certains parlent même du caractère vernaculaire du bâti.
La confrontation entre ces deux approches serait vaine si elle se bornait à une comparaison terme à terme, car il est sûr qu’un bâtiment n’est pas un produit en série.
Toutefois, l’acte de construction est-il si différent de celui de la création d’un objet manufacturé ? Cette interrogation a conduit certains vers une définition intéressante du « bâtiment » en tant qu’activité : il s’agit d’une production d’ouvrages à destination unique. Alors l’utilité de méthodes pratiquées dans l’industrie n’est plus incongrue. Gagner en efficacité, rationaliser, économiser relève d’une saine gestion. La spécificité du bâti réside non dans sa production mais dans son emploi.
L’intérêt d’une telle démarche est renforcé par les outils mis au point par la société industrielle. De façon à être plus réactive et plus flexible, c’est-à-dire capable de répondre à des demandes plus ponctuelles, l’industrie s’engage dans la pratique de l’ingénierie concourante. L’objet est d’intégrer dans un collectif les différents intervenants (figure 1) de manière à atteindre une véritable optimisation des ressources qui ne passe plus par une juxtaposition d’optima locaux mais par une véritable concertation.
Cet article a pour objectif d’approfondir ce rapprochement. Il se compose de deux parties :
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la première situe les enjeux de l’ingénierie concourante et dénombre les raisons qui militent pour généraliser son emploi dans la construction ;
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la seconde décrit de manière plus détaillée les apports de cette méthodologie de travail adaptée pour ce secteur économique.
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3. Conclusion : de nouvelles perspectives
Cette présentation qui privilégie une présentation académique de l’ingénierie concourante ne saurait être sans s’interroger sur son déploiement.
Sa pratique a maintenant dépassé les seuls cas d’expérimentation trop souvent considérés comme des exceptions. Cependant, il faut encore opposer l’expérience américaine à celle de l’hexagone.
Pour les observateurs avertis les principes de l’ingénierie concourante étaient sous-jacents aux démarches conception-réalisation ou METP. Une assimilation trop rapide entre la méthodologie de travail et les conditions particulières du contexte de certaines opérations a conduit à une restriction drastique de son emploi dans les marchés publics français. C’est ce qui explique un certain désintérêt intellectuel pour la question. En somme « on a jeté le bébé avec l’eau du bain ». Seuls de grands donneurs d’ordres privés se sont appropriés cette méthode de travail collectif.
Aux États-Unis le pragmatisme anglo-saxon a conduit à des conclusions inverses. À l’heure actuelle plus de la moitié des contrats de construction est passée selon « l’appel d’offres sur performances » tant en secteur public que privé. Son formalisme a été fortement élaboré pour conduire à des « formats » garantissant les intérêts de toutes les parties.
Dès lors une question se pose sur le marché national :
La dévolution des marchés doit-elle traduire une gestion des conflits ou favoriser une coopération ?
La comparaison des deux schémas (de la figure 22) illustre toute la différence des pratiques dans chacune des configurations d’opération.
Le poids de plus en plus important des usagers dans les processus de décision s’accommode plus facilement des dispositions de l’ingénierie concourante.
Mais au-delà de cette comparaison des comportements, une autre conclusion s’impose. Si l’ingénierie concourante se révèle efficace, tout son potentiel n’a pas encore été épuisé.
Cette remarque résulte des travaux de recherche sur l’interopérabilité des logiciels de métier. Il apparaît désormais indispensable de structurer l’ensemble des données manipulées par chaque corps de métier suivant une logique identique pour tous...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MIDLER, JOUINI - L’ingénierie concourante - . PUCA (1998).
-
(2) - ENR - Enquête satisfaction annuelle - . DESIGN & BUILD (1998).
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(3) - GOBIN (C.) - Expression du CdCF bâtiment - . AFNOR/AFAV (1999).
-
(4) - GOBIN (C.) - Procurement contractor view - . CIB (1998).
-
(5) - GOBIN (C.) - L’approche fonctionnelle. 1 - Construction et Usage ; 2 - Gestion de projet - . ESTP (1996).
-
(6) - GOBIN (C.) - La relation RCF (client fournisseur) - . SYCODES (1990).
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(7) - GOBIN (C.) - Les fonctions d’usage - ....
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