Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
La plupart des structures subissent des charges dynamiques variées : séisme, souffle d'une explosion, impacts divers, coup de bélier (pour les tuyauteries), etc. Leur prise en compte dans le dimensionnement constitue une des composantes majeures de la sécurité des ouvrages. S'il y a encore quelques décennies cette tâche était éludée ou simplifiée, l'explosion des moyens informatiques permet aujourd'hui des calculs complexes et de plus en plus réalistes. A cette fin, l'ingénieur dispose de plusieurs techniques (notamment l'analyse spectrale ou l'analyse temporelle), mais doit avoir assimilé un certain nombre de connaissances pour maîtriser ses hypothèses de calculs. Ce document, à travers une approche théorique illustrée par des exemples concrets, attirera son attention sur le phénomène de l'amplification dynamique qui constitue le coeur du problème.
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Most structures may undergo various dynamic loads: earthquake, blast of an explosion, various impacts, water hammer (for pipes), etc. Taking these loads into account in design is a major component of the safety of structures. This task was simplified in the past. However, the huge increase in computer capacity allows complex and more realistic calculations. The engineer now has several techniques (including floor response spectrum analysis or time history analysis), but has to assimilate a certain amount of knowledge to choose assumptions. Through a theoretical approach illustrated with different applications, this article focuses on the phenomenon of dynamic amplification, which lies at the heart of the problem.
Auteur(s)
-
Irénée CORNATON : Ingénieur mécanicien - Chargé de développement des logiciels PIPESTRESS et BEAMSTRESS DST Computer Services SA, Genève, Suisse
INTRODUCTION
L'amplification dynamique est un phénomène à la fois physiquement intuitif et mathématiquement mal compris. Par exemple, les effets du séisme, en termes d'amplification dynamique, peuvent ainsi facilement se comprendre en raisonnant sur un simple ressort. Quiconque secoue un ressort souple sur lequel est fixée une masse comprend de suite que celle-ci peut se balancer d'autant plus fortement que la secousse sera violente. À l'inverse, si le ressort est remplacé par un tube rigide, la masse ne se balancera plus et suivra la secousse imposée, aussi explosive soit-elle.
Il s'agit là d'une illustration triviale de l'amplification dynamique : le premier cas de figure correspond à un oscillateur souple, et le second à un oscillateur rigide sans amplification dynamique (la masse tend à suivre intégralement le mouvement imposé de la base). Nous verrons en particulier que cette caractéristique des oscillateurs rigides se traduit par un comportement asymptotique des spectres sismiques, ces derniers étant une représentation graphique de l'amplification dynamique. Cette asymptote coïncide avec l'accélération maximale du mouvement imposé.
Cet exemple simple est la clé de compréhension des calculs dynamiques linéaires. En effet, toute structure peut s'interpréter comme la superposition d'une infinité d'oscillateurs, parmi lesquels seuls quelques-uns jouent un rôle majeur dans le comportement global. Ces oscillateurs correspondent en fait aux modes propres, états de vibration naturelle de la structure, et la littérature parle ainsi d'oscillateurs modaux.
Après une première partie décrivant les objectifs généraux du document, et les notations associées, nous présenterons dans la deuxième partie les rappels théoriques relatifs à la résolution classique d'un problème dynamique linéaire, à travers l'écriture de la solution sur la base orthogonale des modes propres.
Ces bases théoriques permettront de quantifier l'amplification dynamique (que ce soit pour une force fonction du temps ou une accélération fonction du temps), et donc de définir un critère numérique différenciant modes souples et modes rigides. Ce critère sera par la suite utilisé dans la phase d'extraction modale, car seuls les modes souples sont recherchés. En effet, la plupart des logiciels de calculs intègrent une fonctionnalité de correction statique garantissant la prise en compte des modes rigides dans la détermination de la solution.
La résolution temporelle est la seule technique de calcul fournissant la réponse théorique exacte du système analysé. Néanmoins, ce type d'analyse implique le calcul d'une solution complète pour chaque pas de temps (il peut y en avoir plusieurs dizaines de milliers) et la connaissance de données de chargements précises. Pour cette raison, de nombreux ingénieurs préfèrent déployer des techniques moins « coûteuses » comme l'analyse spectrale (monospectrale ou multispectrale), ou pseudo-statique, respectivement objets de la troisième et quatrième partie du document.
L'analyse spectrale, offrant un bon compromis entre coût calculs et précision des résultats, est probablement la technique de calculs la plus répandue, notamment pour les calculs sismiques. Il s'agit là d'une approche statistique consistant à combiner de façon plus ou moins conservative des réponses modales maximales a priori non simultanées. Nous analyserons dans ce document la méthodologie de création des spectres à partir des charges temporelles, donnant ainsi un sens aux opérations mathématiques pratiquées dans l'analyse spectrale (sommes quadratiques améliorées).
L'analyse pseudo-statique consiste quant à elle à convertir le problème dynamique en problème statique. Ce type d'approche présente l'avantage de la simplicité et de la rapidité de calculs, mais l'évaluation des efforts statiques équivalents doit se faire avec précaution. Une attention particulière doit être portée quand cette conversion se fait à partir de charges temporelles, sous peine de sous-estimer l'amplification dynamique. L'application éventuelle de coefficients de sécurité réglementaires ne garantit pas l'aspect conservatif des calculs, ces coefficients étant avant tout d'ordre statistique dans l'objectif de produire des calculs industriellement exploitables. À l'inverse, une conversion basée sur des spectres garantit la maîtrise de l'amplification dynamique, compte tenu de leur méthode d'élaboration.
Enfin, dans la dernière partie, nous résoudrons analytiquement plusieurs problèmes dynamiques. Il s'agira d'appliquer une variété représentative de chargements (analyse multispectrale, charge temporelle rapide, charge temporelle lente, accélérogrammes, souffle d'une explosion) sur des structures simples, et, en particulier, de mettre en évidence l'importance de l'amplification dynamique. Cette amplification peut atteindre des valeurs très importantes, nettement plus élevées que les coefficients de sécurité usuels.
MOTS-CLÉS
accélérogramme analyse spectrale amplification dynamique analyse sismique calculs dynamiques des structures
KEYWORDS
accelerogram | spectrum analysis | dynamic magnification | seismic analysis | dynamic calculations of structures
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Conclusion
La réalité physique des phénomènes dynamiques est souvent très complexe, ce qui induit un certain nombre de simplifications dans le travail de modélisation, malgré l'accroissement exponentiel des moyens de calculs. La prise en compte de l'amortissement, le caractère aléatoire des chargements, notamment sismiques, la définition des lois de comportement des matériaux, etc. constituent en effet des problèmes délicats à résoudre, et à la fin souvent contournés via de nombreuses simplifications.
Ainsi, dans l'immense majorité des cas, on n'exige rien d'autre des résultats de calculs qu'une approximation raisonnablement conservative, afin de se placer en sécurité sans surdimensionner de manière excessive les ouvrages. Pour ce faire, les calculs sont la plupart du temps effectués dans le domaine élastique des matériaux, pour lequel le comportement est considéré parfaitement linéaire, ce qui permet la résolution sur la base des modes propres de la structure.
Le point essentiel est alors de différencier deux catégories de modes : les modes souples, avec éventuelle amplification dynamique, et les modes rigides. L'intensité de cette amplification, phénomène démultipliant les effets d'une force ou d'une accélération sur une structure, doit être estimée correctement pour chaque mode souple.
Dans le cadre de l'analyse spectrale, ce travail s'effectue en amont, lors de la création des données d'entrées transmises au calculateur, à savoir les spectres de chargements. Ces spectres tracent fréquentiellement l'amplification dynamique, et la propriété de non-amplification des modes rigides se traduit par la convergence des spectres vers une asymptote. Il est par ailleurs relativement aisé de déterminer des forces équivalentes à partir de spectres dans le cadre d'une analyse pseudo-statique.
En revanche, un calcul temporel nécessite des précautions supplémentaires, car l'estimation de l'amplification dynamique à partir de la charge temporelle est à la charge du calculateur. Celui-ci doit garder en mémoire que chaque charge dynamique a sa propre fréquence de coupure, fréquence différenciant les modes souples des modes rigides. Sa mauvaise évaluation peut conduire à une extraction incomplète des modes souples, et donc à une éventuelle sous-évaluation de la réponse de la structure. De la même façon, l'amplification dynamique maximale (résonance) doit être évaluée correctement lors de l'éventuelle conversion...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ORBAN (F.) - Damping of materials and members in structures. - J. Phys. Conf. Ser., 268 (2011).
-
(2) - MAUREL (Ph.) - Calcul sismique – Non conservatisme du calcul au pic du spectre - (2010) http://phmaurel.fr/seis-comb-001.pdf
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(3) - MAUREL (Ph.) - Calcul sismique – Validation du calcul de spectres transférés à partir des spectres de réponse élastique Eurocode 8 - (2010) http://phmaurel.fr/seis-spec-001.pdf
-
(4) - * - Guide méthodologique pour la conception, l'installation et le diagnostic des équipements en zone sismique – Plan séisme Chantier no 2 – Action 2.4.6.
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(5) - IGUSA (T.), DER KIUREGHIAN (A.) - Generation of floor response spectra including oscillator-structure interaction. - Earthg. Engrg. Struct. Dyn., 13(5), p. 661-676 (1985).
-
(6)...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
PIPESTRESS version 3.8.0 (+ SPECT5 + THISTC + FHFILE6 + CREAHIST)
BEAMSTRESS version 1.2.0
Mathcad 2001
Accel_Art (calcul d'accélérogramme de séisme artificiel à partir d'un spectre)
AppTdSS (transfert de spectre de séisme à partir d'une base modale)
HAUT DE PAGE
DST Computer Services SA http://www.dst.ch
Site de Philippe Maurel http://phmaurel.fr
HAUT DE PAGE
Eurocode 8 (NF EN 1998-1 de septembre 2005) « Partie 1 : règles générales, actions sismiques et règles pour les bâtiments »
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
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