Article de référence | Réf : C8134 v1

Conclusion
Une trajectoire possible pour Construire 4.0

Auteur(s) : Christophe GOBIN

Relu et validé le 04 oct. 2024

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais English

RÉSUMÉ

La « transformation » du secteur de la construction est une nécessité unanimement reconnue par tous les professionnels. Toutefois, les voies pour y parvenir ne sont ni organisationnelles, ni technologiques. En effet, le changement ne s’opère pas par décret.

Un chemin plus efficace est celui du traitement des données. Il est tout à la fois neutre, puisqu’il concerne un objet mutualisé qui concerne tous les intervenants, et potentiellement riche de sens grâce aux nouveaux outils disponibles. Et en cela, il peut devenir le champ d’une authentique et progressive industrialisation.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

Auteur(s)

INTRODUCTION

Il est assez remarquable d’observer que ce sujet qui se déploie avec vigueur remet au goût du jour la question lancinante de l’industrialisation d’une profession en quête d’une transformation. Toutefois, il faut observer également que cette nouvelle exigence est principalement appelée de leurs vœux par des observateurs nombreux, mais surtout extérieurs au secteur. Et cette scission entre les professionnels et la société, dite civile, doit être prise en compte.

En effet, le sujet est très sensible car il semble incontournable, mais il remet au goût du jour des controverses sévères qui ont eu lieu il y a maintenant plusieurs décennies. À l’époque, déjà, de nombreuses tentatives, cette fois internes autour de la préfabrication, se sont soldées par des échecs cuisants pour leurs initiateurs. Elles ont toutes été qualifiées de démarches du « chemin de grue » et associées à la ghettoïsation de nombreux territoires.

Mais, cette évolution cache mal un paradoxe qui semble naturel à de nombreuses personnes. La construction courante est irrémédiablement associée à un manque de qualité, à son caractère définitivement vernaculaire et pour certains à un défaut de qualification. Pourtant cela n’empêche pas de célébrer des progrès manifestes mis en exergue lors de l’édification de bâtiments de grande hauteur emblématiques de l’essor métropolitain. Cette ambiguïté ne peut pas être ignorée.

La contradiction qu’elle révèle demande à être abordée pour envisager des voies nouvelles d’une réponse qui ne soit pas vaine.

La première idée est devant la récurrence du problème de se demander si l’état actuel ne traduit pas en fait une forme particulière d’industrialisation d’un produit tellement spécifique qu’il échappe aux canons des règles pratiquées avec succès dans l’industrie. Il s’agirait alors d’un mal nécessaire inhérent à la nature même du « bâti » qui associe très étroitement la technique et le vécu, les sciences humaines et les sciences de l’ingénieur.

La seconde réflexion a trait à la digitalisation qui traverse et transforme tous les métiers. Sous cet angle n’y aurait-il pas une voie pour aborder la situation d’une nouvelle manière ? Les données ne seraient-elles pas une façon renouvelée d’envisager un couplage entre la multiplicité des dimensions soulevées par la construction et l’efficacité des moyens de traitement de l’information ? Cette mise en perspective n’est pas sans intérêt car elle offre la possibilité de conjuguer bien des aspects contradictoires.

Néanmoins, pour une mise en œuvre pérenne il reste nécessaire de réfléchir à la manière d’engager une transition progressive, mais sans retour possible aux routines actuelles. Ce passage d’un état qualifié de « business as usual » à un futur état stable plus responsable doit être organisé de façon raisonnée pour établir une progression collective et assumée. Et cette feuille de route suppose d’abord d’être partagée de tous.

Pour engager une telle démarche, il apparaît nécessaire de disposer d’une méthode éprouvée et acceptée par tous.

La Constructibilité est très certainement mobilisable car elle est avant tout une méthode de lecture d’une situation. Elle autorise un déplacement du point de vue qui peut être approprié par tous les intervenants de la chaîne de valeur. L’objectif n’est pas de se substituer à chacun d’entre eux, mais plutôt de les mobiliser pour codévelopper une vision partagée d’un cheminement possible vers un changement du coup proactif.

Le prisme utilisé est relativement simple puisqu’il consiste à conjuguer trois points de vue. La question posée concerne :

  • un objet technique qui n’est pas neutre quant à ses interactions avec ses utilisateurs ;

  • des procédés techniques et organisationnels indispensables pour une mise en œuvre appropriée ;

  • des procédures qui suscitent un environnement garantissant que la démarche de progrès ne soit pas vaine.

Et c’est de l’interdépendance de ces trois aspects que peut émerger une proposition plausible.

Toutefois, cet exercice ne doit pas être considéré comme un aboutissement. Il permet de désigner un objectif partagé d’ordre systémique. Par ce vocable, il faut entendre qu’un état de progrès est accessible, mais que le cheminement pour y parvenir demande à être précisé pas après pas en tenant compte des nouvelles données qui apparaîtront chemin faisant. Il s’agit donc de définir une trajectoire qui doit être continuellement ajustée.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c8134


Cet article fait partie de l’offre

Droit et organisation générale de la construction

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Version en anglais English

4. Conclusion

Pour de très nombreux spécialistes du secteur de la construction le mantra «Construire 4.0» est entendu comme le basculement de ce secteur dans l’ère numérique. Il est alors question de robotique, de digitalisation, d’automatisation et de fabrication hors site. De manière globale, ce serait l’avènement d’une activité de haute technologie qui en ferait une filière enfin dépouillée de son caractère improvisé et ayant acquis un statut reconnu d’industrie mature. En quelque sorte, ce serait l’avènement d’une technologie enfin maîtrisée.

Pourtant, cette vision n’est pas sans rappeler tous les espoirs déçus par les tentatives passées pour industrialiser une profession au caractère ancestral. A contrario, les tenants d’une transition douce et d’un retour au local organisé autour de l’auto-construction et de la participation y voient l’expression d’une utopie techniciste, illusoire, sinon dangereuse qui est celle de la croyance en un progrès technique continu et salvateur.

L’exercice qui vient d’être conduit est une tentative pour échapper à ce dilemme. Son objectif est de proposer une voie médiane qui concilie des points de vue trop abrupts et qui se neutralisent inutilement.

Son premier principe est de déplacer le champ de l’industrialisation. L’idée est de sortir du domaine strictement technique (qui évolue lentement) de l’objet produit pour se focaliser sur celui du processus et de sa mise en œuvre. Et alors, l’industrialisation et les moyens techniques sont fléchés sur les méthodes de conduite du projet. C’est le traitement des données qui doit apporter une nouvelle rigueur dans les pratiques et permettre de bénéficier d’un véritable effet d’échelle par capitalisation, qui ne peut pas être trouvée dans le champ des ouvrages réalisés qui, eux, sont produits à l’unité.

Une formule déjà citée résume bien l’ambition embrassée : l’objectif est de parvenir à faire de la « construction une industrie de produits à usage unique ». Le second principe est alors celui d’organiser le contexte de chaque projet de manière à tirer avantage des méthodes de gestion industrielles. Et cette démarche volontariste s’appuie, en outre, sur une translation du point de vue. La complexité du « bâti », dont la dimension anthropique interfère avec l’écosystème naturel, appelle un traitement particulier...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

TEST DE VALIDATION ET CERTIFICATION CerT.I. :

Cet article vous permet de préparer une certification CerT.I.

Le test de validation des connaissances pour obtenir cette certification de Techniques de l’Ingénieur est disponible dans le module CerT.I.

Obtenez CerT.I., la certification
de Techniques de l’Ingénieur !
Acheter le module

Cet article fait partie de l’offre

Droit et organisation générale de la construction

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Conclusion
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - VIDAL (S.) -   L’être et l’écran. Comment le numérique change la perception  -  PUF (2013).

  • (2) - SIMONDON (G.) -   Du mode d’existence des objets techniques  -  Aubier (2012).

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Droit et organisation générale de la construction

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Sommaire

QUIZ ET TEST DE VALIDATION PRÉSENTS DANS CET ARTICLE

1/ Quiz d'entraînement

Entraînez vous autant que vous le voulez avec les quiz d'entraînement.

2/ Test de validation

Lorsque vous êtes prêt, vous passez le test de validation. Vous avez deux passages possibles dans un laps de temps de 30 jours.

Entre les deux essais, vous pouvez consulter l’article et réutiliser les quiz d'entraînement pour progresser. L’attestation vous est délivrée pour un score minimum de 70 %.


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Droit et organisation générale de la construction

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS