Présentation
EnglishRÉSUMÉ
La construction est un artefact très particulier. Alors que tous les objets manufacturés bénéficient d’un outil comparatif qui permet de s’informer quant à leurs avantages, le bâti échappe à cette assistance. La « signature » est une proposition qui remédie à cette situation. Elle est basée sur deux principes:- offrir une lisibilité accessible à tous- être basée sur des méthodes scientifiques. Elle s’articule sur des méthodologies éprouvées qui sont l’analyse du cycle de vie (ACV) et l’analyse fonctionnelle (AF) qui caractérise les usages offerts.
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Christophe GOBIN : Conseiller scientifique de l’ESTP
INTRODUCTION
Tous ceux qui pratiquent les arcanes de la construction devraient pouvoir s’accorder sur un trait commun aux professionnels de ce secteur : celui de refuser l’idée même de mesure.
Bien sûr, l’exercice des bilans est courant, mais il s’agit là de la dimension financière de toutes les opérations. Par contre, l’affichage des performances technico-économiques est l’objet de démarches dilatoires qui s’abritent derrière la présentation de certifications qui n’ont rien de cohérent et privilégient des effets d’annonce trompeurs car non fondés sur une pratique scientifique. Cette attitude est relayée par une mise en avant de la dimension complexe que représente l’appropriation humaine du bâti. Le processus serait beaucoup trop riche pour être réduit à une modélisation aride et simplificatrice.
Derrière ces arguments qui relèguent la construction au rang d’un art, c’est-à-dire le résultat de décisions strictement personnelles, il y a un penchant beaucoup plus prosaïque qui est celui d’échapper à toute mesure. En effet, celle-ci pourrait être opposée aux différentes parties prenantes et renvoyer chacun à de vraies responsabilités.
À bien y réfléchir, cela traduit une exclusion tacite des utilisateurs finaux de toute la chaîne de valeur. Ce constat ne doit pas faire fi de la véritable complexité du sujet. Mais une approche médiane est certainement accessible. C’est ce qui sous-tend le concept de « signature ». Comment apporter au vu de tous une représentation cohérente et renseignée des performances réelles du bâti ?
Le premier chapitre propose une architecture de ce que recouvre la notion de « signature ». Autant que faire se peut, chacun des paramètres mobilisés à cet effet sera détaillé et instruit avec précision. Le processus engagé s’inscrit dans la perspective de la résolution d’un problème, ce que Pascal désigne comme le fait de « remplacer le défini par sa définition ».
Cette démarche est rendue possible par une nouvelle approche du bâti qui est celle de l’analyse systémique. C’est moins en précisant chacune de ses composantes qu’en analysant le fonctionnement d’ensemble qui résulte des interactions que peut être dégagée une mesure. Cette transposition du raisonnement semble assez prometteuse.
Le second chapitre décline tous les avantages qui peuvent être déduits du concept de « signature ». En effet, l’adoption d’une nouvelle approche ne peut résulter que de l’intérêt potentiel ultérieur. Le changement passe par une espérance de gains réaliste. Mais ce qui rend plausible cette déclinaison réside dans la proximité de cet inventaire avec les enjeux qui traversent actuellement le secteur.
La conjoncture qui est affrontée par tous les professionnels milite pour dépasser les routines du « business as usual » (BAU). Et, il peut être espéré un changement d’orientation collectif qui prenne appui sur de nouvelles propositions. Ce mouvement s’inscrirait ainsi dans la transformation qui traverse tous les secteurs économiques.
Tous les éléments avancés dans cet article correspondent à des réflexions collectives engagées dans le cadre de travaux abrités ces dix dernières années par EGF/BTP qui est la branche « ensemblière » de la Fédération française du bâtiment.
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3. Conclusion
La prise en compte de la signature dans l’accompagnement d’un projet de construction manifeste la concomitance de deux évolutions qui méritent d’être mise en exergue. La première est relative à sa dimension industrielle, la seconde a trait au développement scientifique.
L’appropriation de cette démarche par le secteur de la construction traduit une prise de conscience collective progressive de la nature complexe du produit concerné. De façon traditionnelle, le bâti est considéré comme un objet d’une grande inertie, peu enclin à l’innovation et assez rétrograde sur ses pratiques. Mais il apparaît peu à peu qu’une vision systémique doit le considérer de manière totalement renouvelée.
Les interactions aux différentes échelles entre un bâtiment et son environnement, entre lui et le quartier sont désormais incontournables et demandent à être maîtrisées pour aboutir de façon constructive.
Cette approche multidimensionnelle se trouve instrumentée dans l’idée de performance. Cette dernière recouvre de nombreuses facettes dont chacune appelle une métrique qui est à la base d’une contractualisation possible. Ce faisant c’est une mise en lumière différente des pratiques. Chacune d’entre elles relève d’une mesure en quelque sorte opposable aux tiers et non plus d’une conformité à la mise en œuvre de moyens prédéterminés. C’est une possibilité d’innover à la main de chaque intervenant.
Cette capacité est bien sûr exigeante car elle demande des connaissances plus rigoureuses et des méthodes plus encadrées par des protocoles robustes. Mais elle a l’avantage d’engager une dynamique de progrès.
Parallèlement, la signature illustre une démarche du milieu scientifique pour faciliter le déploiement de l’écoconception. Et là encore, deux objectifs sont assignés.
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Le premier est de favoriser l’appropriation des résultats issus d’une analyse du cycle de vie. En effet, il est reconnu que, devant la multiplicité des données traitées, il importe de dégager celles qui peuvent être les plus significatives.
Toutefois, si le point de vue de chaque intervenant est particulier, il doit néanmoins s’articuler avec celui des autres puisque l’action collective concerne un même projet. L’ergonomie de la représentation des informations apparaît dès lors comme fondamentale.
La signature s’inscrit...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - GOBIN (C.) - L’efficience comme nouveau paradigme in DE HEMMER GUDME (O.) et POISSONNIER (H.). – Valeur(s) & Management – Des méthodes pour plus de valeur(s) dans le management. - Éditions EMS (2017).
-
(2) - Entreprises générales de France. - La signature, l’affichage de l’ADN du bâti. – BTP. - À télécharger sur le site : http://www.egfbtp.com
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
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BIM et conception intégrée – Interopérabilité et optimisation de la performance environnementale,
-
Propositions de gestion de la complexité des projets de construction,
-
Diagnostic de pertinence – Comment évaluer l’opportunité d’un projet,
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Conformation programmatique – Principes d’une étape clé de l’efficience du bâti,
-
Construction et performances – Une nécessaire feuille de route,
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...
ANNEXES
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AIMCC – Regroupe les syndicats et fédérations représentatifs des industriels fabricants de produits liés à la construction
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CESBA – Initiative ascendante collective européenne qui fournit des connaissances sur l’évaluation de l’environnement bâti harmonisé
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FFB – Fédération française du bâtiment – Organisation professionnelle qui représente et défend les entreprises du bâtiment
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MINES Paris Tech – École d’ingénieurs, formation et recherche
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Mouvement HQE – Alliance HQE-GBC – Mouvement collectif pour un développement durable des bâtiments, etc.
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PUCA – Plan urbanisme construction architecture – Agence interministérielle
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