Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Cet article se propose de répertorier les choix pouvant être conduits dans le secteur du BTP, capables de supporter les exigences d’une prise en compte du développement durable. En premier, le bon emploi des ressources mobilisées (amélioration du rendement, innovation technique) s’impose, puis la maîtrise du vieillissement des solutions retenues (maintien du niveau de performances). Au final, le bâti doit rester le support porteur d’un projet sociétal (activité, protection, bon usage des biens), s’intégrer au site, et utiliser des matériaux recyclés.
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Christophe GOBIN : GTM Construction - Recherche et Développement - Coordinateur
INTRODUCTION
L’objet de ce dossier est d’engager un premier inventaire des choix constructifs vis-à-vis des exigences soulevées par la prise en compte du développement durable dans le bâti.
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Si le concept de développement durable est pris dans son sens le plus immédiat, alors force est de reconnaître que toute action qui s’inscrit dans cette perspective se doit d’abord d’être économe des ressources mobilisées. Le bon emploi des moyens utilisés est en effet gage de « responsabilité » vis-à-vis des capacités de choix ultérieures.
Trois possibilités sont alors envisageables en graduant l’effort consenti pour les mettre en œuvre :
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il est tout d’abord indispensable de « revisiter » les pratiques actuelles pour en améliorer le rendement, ce qui doit se traduire par une réduction des besoins et une réduction des impacts (c’est l’approche système) ;
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ensuite, il est possible de chercher à raisonner la pratique comme une phase d’un cycle plus large qui est celui de l’écologie (c’est l’approche bouclée) ;
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enfin, l’innovation technique doit permettre d’envisager non plus seulement un prélèvement de ressources mais aussi une contribution positive (c’est l’approche proactive).
Chacune de ces voies se décompose elle-même en deux actions possibles, ce qui conduit à six situations (figure 1a).
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Toutefois le développement durable s’entend aussi sur le long terme. La question n’est pas seulement d’être responsable de l’usage des ressources mais aussi de pouvoir maîtriser le vieillissement des solutions retenues. Alors, dans ce cas, ce qui doit être considéré est l’objet même construit et ce en quoi il permet aux utilisateurs finaux de mener leurs activités. En effet, si des ressources sont mobilisées, elles le sont au service d’une finalité première, à savoir que le bâti est le support indispensable et nécessaire à la pérennité du groupe humain.
Dès lors, la prise en compte du développement durable dans la construction se traduit par un travail qui peut se considérer sous deux angles :
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comment maintenir le niveau de performance de chacune des fonctions d’usage dans le temps ;
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comment choisir une stratégie d’action pour le faire avec le meilleur rendement dans l’utilisation des ressources.
Avant d’entamer cette démarche, il est bon d’observer que le référentiel d’usage logiquement orienté sur l’utilisateur final dans ses activités distingue pourtant bien trois niveaux de préoccupations (figure Ab) :
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les attentes comportementales (N1) ;
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les capacités à interagir avec l’environnement (N2) ;
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les conditions d’accomplissement (N3).
Ce dossier se présente donc sous la forme d’atlas illustrés de façon à susciter des voies d’action, atlas qui reprennent chaque point proposé par les figures 1 en les croisant.
C’est un outil à vocation pédagogique qui préfigure une recherche plus longue qui doit aboutir à une aide au choix technologique.
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DOI (Digital Object Identifier)
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8. Conclusion : une première étape
Cet inventaire, qui n’est en aucun cas exhaustif, conduit à deux observations.
Le concept de développement durable apparaît comme particulièrement utile pour articuler les différentes solutions constructives de manière progressive. A contrario, il permet de considérer la conception technique comme la combinaison de choix qui doivent être gradués suivant le contexte du projet. Ce faisant, l’accent est mis sur la responsabilité du décideur qui se doit de rechercher, chaque fois, une solution satisfaisante et non plus la solution définitive. Le bâti n’est pas seulement un objet physique mais c’est aussi un système en interaction avec l’utilisateur final. En ce sens, concevoir c’est avant tout assumer des anticipations.
Cependant la multiplicité des possibles qui a été esquissée démontre que la construction nécessite un temps de réingénierie. La multiplication des points de vue à prendre en compte, la variété des solutions, appellent un travail de fond pour revisiter les principes techniques, mieux maîtriser leurs impacts et répondre ainsi aux performances attendues. Cet effort porte à la fois sur une meilleure connaissance des comportements physiques, mais surtout sur une organisation plus efficace des retours d’expérience autorisant un usage raisonné des technologies, non plus comme des moyens isolés, mais bel et bien comme des éléments participant à un fonctionnement collectif plus large.
Construire est un acte de synthèse qui ne se contente pas d’additionner des solutions mais arbitre entre elles pour en trier le meilleur parti.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - CLUZEL (M.) (avec la contribution de C. Gobin) - Les fonctions d’usage. - – Institut technique du bâtiment et des travaux publics (ITBTP) (1986).
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(2) - GOBIN (C.) - L’approche fonctionnelle : construction et usage. - Polycopié de cours. École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie.
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(3) - GOBIN (C.) - Analyse fonctionnelle et construction - [Analyse fonctionnelle et construction]. Techniques de l’Ingénieur. Base documentaire « Bâtiment et travaux neufs » (2003).
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(4) - GTM Construction (C. Gobin) - Développement durable vers une approche professionnelle. - – PUCA (Plan, Urbanisme, Construction, Architecture) (2004).
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