Présentation
En anglaisAuteur(s)
-
Yvon DELERABLÉE : Ingénieur d’études - Terrasol – Setec (ex-Antea Group)
-
Julien HABERT : Ingénieur - Cerema, Direction territoriale Nord-Picardie
-
Sébastien BURLON : Directeur d’études - Terrasol – Setec
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleINTRODUCTION
La chaleur présente dans les sols et dans les roches est connue et exploitée depuis très longtemps.
Au cours du 20e siècle, l’exploitation des ressources thermiques des terrains s’est largement développée et a donné naissance à la géothermie. Plusieurs types de géothermie existent selon la profondeur à laquelle est exploitée la ressource thermique du terrain. La géothermie très basse énergie concerne les premières centaines de mètres de terrain et permet d’exploiter la ressource thermique de ce dernier pour chauffer ou refroidir des bâtiments. L’exemple le plus simple d’application est le puits canadien. De l’air circule dans un tuyau à quelques mètres de profondeur et débouche dans une habitation. En été, il permet de refroidir l’habitation car, en circulant dans le tuyau, il se refroidit et, en hiver, il permet de chauffer au moins partiellement l’habitation car, en circulant dans le tuyau, il se réchauffe. Bien que la température du terrain augmente avec la profondeur sous l’effet du gradient thermique naturel, cette technique montre que la température du sol reste sensiblement constante depuis la surface du terrain et jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur.
D’autres techniques se sont ensuite développées en exploitant ce constat. On peut citer : les doublets géothermiques sur nappe, les sondes géothermiques et les géostructures thermiques. Toutes ces techniques mettent par ailleurs en œuvre une pompe à chaleur et l’idée est d’utiliser le sol comme une source chaude (c’est-à-dire un milieu permettant l’extraction de chaleur) ou une source froide (c’est-à-dire un milieu permettant l’injection de chaleur) pour produire du chaud ou du froid.
Dans un doublet géothermique, c’est l’eau de la nappe circulant dans le terrain qui sert de source chaude ou froide. De l’eau est pompée à un endroit dans le terrain à partir d’un puits d’extraction et est rejetée à un autre endroit dans le terrain à partir d’un puits d’injection. L’écoulement de la nappe aux abords des deux puits joue un rôle prépondérant et différentes questions relatives aux interactions entre ces deux puits sont à considérer.
Pour une sonde géothermique, le principe est de faire circuler un fluide caloporteur dans un forage à l’intérieur d’un tube échangeur de chaleur, puis dans une pompe à chaleur. En été, le fluide injecté a, par exemple, une température de l’ordre de 30 °C et est extrait à une température de 25 °C. Le froid est alors produit par la pompe à chaleur. En hiver, le fluide est injecté, par exemple, à une température de l’ordre de 4 °C et est extrait à une température de 8 °C et la chaleur reste toujours produite par une pompe à chaleur. Les coefficients de performance atteints (rapport entre la puissance extraite et la puissance permettant le fonctionnement de la pompe à chaleur) sont de l’ordre de 3 à 5.
À certaines périodes de l’année, notamment au printemps et en automne, il est possible de ne pas faire appel à la pompe à chaleur. Par exemple, le fluide injecté peut avoir une température de l’ordre de 19 °C et être extrait à une température de 14 °C, on parle alors de geo-cooling ou de free-cooling.
Pour les géostructures thermiques, appelées aussi « géostructures énergétiques » ou « géostructures thermoactives », le principe est de faire circuler le fluide caloporteur dans un pieu, un panneau de paroi moulée ou un voussoir de tunnel. L’idée est de faire l’économie d’un forage dédié à la géothermie et de lier directement le tube échangeur aux cages de ferraillage des pieux ou des parois moulées. La technique des géostructures thermiques est née en Autriche dans le courant des années 1980 et a connu dans le courant des années 2000 et jusqu’à maintenant un intérêt considérable porté par la nécessité de développer des énergies renouvelables. Cette technique présente un comportement complexe car elle permet d’utiliser des ouvrages géotechniques à la fois comme éléments de fondation ou de soutènement avec un rôle mécanique évident et comme structures d’échanges thermiques. Les enjeux de conception et de dimensionnement de ces structures obligent à décrire précisément le comportement de celles-ci sur les plans thermiques et mécaniques.
Une présentation sur la manière d’appréhender ces problématiques et les bases de justification vis-à-vis des aspects thermiques et mécaniques est proposée dans cet article.
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Mécanique des sols et géotechnique
(40 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
3. Estimation de l’efficacité énergétique
La présentation du fonctionnement et de l’analyse du comportement thermique des géostructures a mis en exergue le champ de température comme le critère principal à définir. En effet, c’est sur la base des variations de température que le dimensionnement mécanique est effectué. Afin d’estimer celles-ci de manière précise, il est nécessaire de quantifier le potentiel géothermique du système, c’est-à-dire la capacité du terrain à subvenir aux besoins du bâtiment équipé en énergie. Pour cela, dans un premier temps, il faut définir précisément le besoin en chauffage et en climatisation de l’ouvrage. Dans un deuxième temps, il faut estimer la ressource du terrain.
3.1 Les besoins énergétiques de l’ouvrage
Les besoins en chauffage et en climatisation d’un bâtiment sont relatifs à sa fonction (e.g. résidentiel ou tertiaire), à sa position géographique (e.g. climat tempéré ou désert) et à ses performances énergétiques (e.g. Bâtiment Basse Consommation Réglementation Thermique 2012 défini selon l’arrêté du 26 octobre 2010 BBC RT2012). Ainsi, selon les cas, le bâtiment pourra avoir des besoins équilibrés, partiellement déséquilibrés ou complètement déséquilibrés avec des amplitudes variables et ASHRAE. Ce sont ces besoins qui sont le moteur des échanges thermiques avec le terrain. Ils peuvent être décrits par une chronique de puissance.
Ils sont généralement déterminés pour des pas de temps horaires lors de Simulations thermiques dynamiques (STD) en suivant différentes prescriptions et notamment celles définies par l’ASHRAE (2012). Ces simulations permettent de définir les pics de puissance en chauffage et en climatisation, mais également l’énergie globale nécessaire pour subvenir aux besoins. Ces valeurs permettent de dimensionner la PACg. En effet, soit celle-ci est dimensionnée pour subvenir à...
Cet article fait partie de l’offre
Mécanique des sols et géotechnique
(40 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Estimation de l’efficacité énergétique
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - FRODL (S.), FRANZIUS (J.N.), BARTL (T.) - Design and construction of the tunnel geothermal system in Jenbach. - Geomechanics and Tunnelling, 3(5): 658-668 (2010).
-
(2) - ADAM (D.), MARKIEWICZ (R.) - Energy from earth-coupled structures, foundations, tunnels and sewers. - Géotechnique, 59(3): 229-236 (2009).
-
(3) - BRANDL (H.) - Energy Piles for Heating and Cooling of Buildings, - Seventh International Conference & Exhibition on Pilling and Deep Foundations, Vienna, Austria, 6 p. (1998).
-
(4) - PAHUD (D.), HUBBUCH (M.) - Measured thermal performances of the energy pies system of the Dock Midfield at Zurich Ariport. - Proceedings of the European Geothermal Congress, Unterhaching, Allemagne (2007).
-
(5) - BOURNE-WEBB (P.J.), AMATYA (B.), SOGA (K.), AMIS (T.), DAVIDSON (C.), PAYNE (P.) - Energy pile test at Lambeth College, London : geotechnical and thermodynamic aspects of pile response to heat cycles. - Géotechnique, 59(3): 237-248 (2009).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
-
Justification des ouvrages géotechniques – Normes d’application nationale de l’Eurocode 7 – Fondations profondes. NF P 94-262, AFNOR, 208 p. - AFNOR - 2012
-
Fundamentals. American Society of Heating Refrigeration and Air – Conditioning Engineers, Inc., Atlanta, USA. - ASHRAE - 2009
-
modifié par le décret n° 2015-15 du 8 janvier 2015 portant sur la géothermie minime importance. - Décret n° 78-498 - du 28 mars 1978
-
Thermal Pile. Design, Installation & Materials Standards. Issue 1.0, Knowlhill, UK. 85 p. - GSHP association. - 2012
-
Utilisation de la chaleur du sol par des ouvrages de fondation et de soutènement en béton. Guide pour la conception, la réalisation et la maintenance. SIA D 0190, Zurich, Suisse. 104 p. - SIA - 2005
Cet article fait partie de l’offre
Mécanique des sols et géotechnique
(40 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive