Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Le suivi en ligne de transformations chimiques menées en flux continu permet de connaître le contenu du mélange réactionnel afin d’adapter en temps quasi-réel les conditions opératoires ou le traitement de la réaction. Parmi les différents outils analytiques intégrables dans un réacteur en flux, la RMN de paillasse à bas champ est le plus récent et le plus prometteur. Cet article présente les principales caractéristiques des RMN de paillasse à bas champ puis leur utilisation pour le suivi en ligne de réactions menées en flux continu. Une attention particulière est portée sur la qualité et la nature des informations obtenues selon le noyau étudié.
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Patrick GIRAUDEAU : Professeur à l’Université de Nantes, Membre junior de l’Institut Universitaire de France - Université de Nantes, Laboratoire CEISAM, UMR CNRS 6230, Nantes, France
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François-Xavier FELPIN : Professeur à l’Université de Nantes, Membre junior de l’Institut Universitaire de France - Université de Nantes, Laboratoire CEISAM, UMR CNRS 6230, Nantes, France
INTRODUCTION
Contrairement à la biologie qui utilise massivement des techniques d’automatisation depuis les années soixante-dix, la chimie de synthèse a été plus réticente à s’ouvrir aux nouvelles technologies. Alors que la chimie de synthèse a fortement bénéficié de l’amélioration des outils analytiques, notamment grâce à l’apparition des spectromètres de résonance magnétique nucléaire (RMN) dans les laboratoires de recherche dès les années soixante-dix, elle n’a que peu bénéficié d’outils technologiques pour conduire des réactions chimiques. Si Marcelin Berthelot (1827-1907), l’un des plus éminents chimistes français du XIXe siècle, venait à visiter un laboratoire de recherche en chimie organique du XXIe siècle, il s’apercevrait que, comme lui 150 ans auparavant, les chimistes utilisent toujours de la verrerie standardisée pour conduire les réactions chimiques. Cette situation s’explique par le fait que les chimistes de synthèse ont naturellement privilégié l’étude du contenu (mélange réactionnel) que du contenant (réacteur, dispositif expérimental…). Bien entendu, cette situation quelque peu caricaturale tend à évoluer de plus en plus rapidement.
L’un des premiers tournants a été l’utilisation des synthétiseurs de peptides automatiques dans les années quatre-vingt-dix suivi par l’arrivée des réacteurs microondes comme dispositifs de chauffage alternatif aux méthodes traditionnelles basées sur une convection électrique. Toutefois, il a fallu attendre les années 2000 pour profondément modifier les techniques de synthèse traditionnelles avec l’apparition de la chimie en flux miniaturisée. Cette dernière a révolutionné la façon d’appréhender la conduite de réactions chimiques, notamment car elle permet d’atteindre des réactivités impossibles jusqu’alors dans des conditions de sécurité accrues. Désormais, de nombreux laboratoires académiques et industriels se sont équipés d’appareillages commerciaux.
Dans le même temps, la RMN a opéré un « retour vers le futur » spectaculaire avec le développement et la commercialisation de spectromètres de paillasse fonctionnant à bas champ entre 40 et 80 MHz pour le proton. Ces fréquences de résonance étaient typiquement celles utilisées dans les années soixante-dix mais avec des appareils ne bénéficiant pas de la miniaturisation des spectromètres de paillasse modernes. Pour atteindre ce degré de miniaturisation, la physique associée à ces nouveaux dispositifs a été singulièrement modifiée par rapport aux appareils traditionnels fonctionnant à haut champ. Ces nouveaux spectromètres de paillasse laissent entrevoir une révolution dans divers domaines des sciences chimiques et notamment pour l’analyse en temps (quasi)réel de transformations chimiques.
Cet article traite de l’utilisation des spectromètres de paillasse (donc transportable) fonctionnant à bas champ magnétique pour le suivi réactionnel de transformations conduites dans des réacteurs en flux continu. Ce domaine de recherche émergent a déjà conduit à des avancées spectaculaires et devrait conduire à moyen terme à des dispositifs de synthèse embarqués ou portatifs.
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1. Chimie en flux vs Chimie en batch
1.1 Définition et sémantique
La synthèse ou chimie en flux continu est le terme utilisé par les chimistes de synthèse pour décrire le procédé par lequel des réactifs sont mis en commun de façon continue et circulent dans un fluide pendant un temps donné. Les ingénieurs en procédés parlent plutôt de réacteurs continus avec toutefois une classification beaucoup plus rigoureuse tenant compte également de la nature de la forme du réacteur, de la nature de l’écoulement et de l’agitation. Par opposition, les chimistes de synthèse décrivent la chimie en batch comme le procédé par lequel des réactifs sont mis en commun dans une enceinte et mis sous agitation pendant un temps donné. De leur côté, les ingénieurs procédés parlent plutôt de réacteur (ou cuve) fermée, tout en tenant compte également de la nature de l’agitation.
Par ailleurs, une certaine confusion apparaît lorsque les termes de micro- ou milli-réacteurs sont utilisés. Ces deux termes définissent en réalité la taille des canaux dans lesquels circule le fluide. Ainsi, il est communément admis qu’un réacteur microfluidique possède des diamètres de canaux compris entre 10 et 500 µm alors que pour des tailles supérieures, allant jusqu’à quelques millimètres, on parle de réacteurs millifluidiques.
HAUT DE PAGE1.2 Principales différences entre flux et batch
Il existe plusieurs différences majeures entre un procédé en batch et un procédé en flux que ce soit au niveau de l’expression de certains paramètres ou en termes de phénomènes physiques inhérents à chacun de ces deux procédés.
Stœchiométrie. En batch, celle-ci est définie par les quantités de matières de chaque réactif ajoutées dans le réacteur. En flux, la stœchiométrie est définie par la concentration des réactifs et le débit de leur écoulement respectif.
Temps de réaction. En batch, le temps de réaction est défini par le temps de contact nécessaire entre les réactifs pour atteindre le taux de conversion souhaité (idéalement 100 %) en produit attendu. En flux, le temps de réaction est appelé...
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BIBLIOGRAPHIE
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(2) - RAZZAQ (T.), GLASNOV (T.N.), KAPPE (C.O.) - Accessing Novel Process Windows in a High-Temperature/Pressure Capillary Flow Reactor. - Chem. Eng. Technol. 32, 11, 1702 (2009).
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(3) - BERNAL (J.M.), LOZANO (P.), GARCIA-VERDUGO (E.), BURGUETE (M.I.), SANCHEZ-GOMEZ (G.), LOPEZ-LOPEZ (G.), PUCHEAULT (M.), VAULTIER (M.), LUIS (S.V.) - Supercritical Synthesis of Biodiesel. - Molecules 17, 7, 8696 (2012).
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ANNEXES
Spectromètres RMN de paillasse distribués par les fournisseurs suivants :
Magritek
Nanalysis
Oxford Instruments
http://www.oxford-instruments.com
Thermo Fisher Scientific
Un tableau présentant les caractéristiques techniques des appareils présents sur le marché en 2017 est présenté dans la référence [12].
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