Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Destiné à un large public technique, cet article délivre les éléments clés nécessaires à la compréhension de la pratique de la radiologie dentaire et maxillo-faciale ; de la radiologie intra orale 2D à l’imagerie volumique récente. On y présente brièvement les matériels et techniques de réalisation de différentes incidences radiologiques dentaires ainsi que les critères de réussite d’une radiographie, compte tenu de l’attente du praticien.
La terminologie médicale est volontairement simplifiée.
Les deux classes de techniques intra orales et extra orales sont présentées dans le cadre des recommandations professionnelles nationales et internationales après un bref rappel des mesures de radioprotection applicables au domaine dentaire.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Francesca MANGIONE : Assistante hospitalo-universitaire - Laboratoire de radiologie imagerie et biophysique - EA 2496, Faculté de chirurgie dentaire, Université Paris Descartes
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Dominique LE DENMAT : Ingénieur de recherche et de formation, Laboratoire de radiologie imagerie et biophysique EA 2496, Faculté de chirurgie dentaire, Université Paris Descartes
INTRODUCTION
Un chirurgien-dentiste réalise en moyenne 2 000 clichés radiologiques par an, c'est dire que la radiologie dentaire représente une part importante de l'activité clinique du praticien. La radiologie constitue ainsi une préoccupation quotidienne pour laquelle chaque patient, en début, au cours ou à l'issue d'un traitement, requiert des modalités d'imageries adaptées. Bon nombre de radiologues ou de spécialistes de chirurgie orale sont amenés à pratiquer également la radiologie dento maxillo-faciale. Le parc de matériel, estimé à plus de 33 000 générateurs, ne cesse de progresser. Les matériels requis pour les techniques intra-orales numérisées sont aujourd'hui l'équipement minimum, et la nécessité de compléter ces installations par des matériels destinés à la radiologie panoramique, voire à l'imagerie volumique numérisée (Cone Beam CT – CBCT), concerne maintenant bon nombre de praticiens associés dans des cabinets de groupe de spécialités odontologiques diverses.
Les examens radiologiques dentaires intra- ou extra-oraux dont on détaille ici la réalisation, sont considérés de première intention dès lors qu'ils sont peu invasifs et aisément réalisables au cabinet. En seconde intention viendra, si nécessaire, l'imagerie volumique, moins économe en rayonnements mais riche d'informations tridimensionnelles et qui s'impose de plus en plus dans le cadre de plans de traitement complexes. L'arrivée récente, la diffusion spectaculairement rapide et l'évolution technique du CBCT ont très fortement bouleversé la pratique odontologique, au point que la nécessité d'indications nouvelles (HAS), de codifications nouvelles (CCAM), de formations adaptées s'est imposée. En outre, des indications qui concernaient jusqu'alors la tomodensitométrie, se réorientent aujourd'hui vers le CBCT, limitant ainsi la dose patient.
Rappelons que l'imagerie radiologique dentaire ne constitue qu'un moyen supplémentaire mis au service du praticien dans sa pratique quotidienne, et que c'est la nécessité clinique qui implique l'acte radiologique dans le respect des concepts de la radioprotection : optimisation, limitation et justification. Une exposition est en effet justifiée si elle présente un intérêt médical direct suffisant au regard du risque qu'elle peut présenter et si aucune autre technique d'efficacité comparable comportant un moindre risque n'est disponible. C'est l'opération établissant le bénéfice net d'un examen par rapport au préjudice potentiel lié à l'exposition aux rayonnements ionisants. La pertinence des informations diagnostiques ou thérapeutiques attendues doit donc guider la juste indication des actes radiologiques.
S'appuyant sur les formations initiales et permanentes dispensées à la Faculté de chirurgie dentaire Paris Descartes par le département de radiologie dentaire, cet article entend délivrer les éléments-clés nécessaires à la compréhension de la pratique de l'imagerie radiologique en chirurgie dentaire et maxillo-faciale, de la radiologie intra-orale 2D à l'imagerie volumique récente. C'est à partir du nécessaire dialogue entre le monde des sciences de l'ingénieur et celui de l'art dentaire que se développeront de nouveaux systèmes de radiologie numérisée au service du clinicien, dans le cadre de ses activités de santé publique.
Un glossaire est présenté en fin d'article.
MOTS-CLÉS
radiologie pratique de la radiologie dentaire 2D et 3D imagerie médicale odontologie Imagerie rayons X
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7. Conclusion
C'est dans les années 1980 que la radiologie dentaire a connu sa première évolution majeure avec l'apparition de la radiologie temps réel, numérisée intra-orale (RadioVisioGraphie de Trophy®). Puis les ERLM (écrans radioluminescents à mémoire), plus ergonomiques, ont donné une image en temps légèrement différé et se sont progressivement imposés. Ce n'est que très récemment, longtemps après le passage de l'argentique au numérique, que l'imagerie 3D a contribué à une évolution majeure de la pratique de la radiologie dentaire, remettant en cause de nombreuses indications. La littérature et les recommandations internationales reconnaissent désormais le Cone Beam CT non plus seulement comme une alternative au scanner à rayons X (ou tomodensitométrie) mais comme une technique de référence, inscrite à la nomenclature, pour l'imagerie de coupe à visée odontologique. La qualité des images, une dosimétrie avantageuse et un accès facilité ont conduit à une extension progressive des indications classiques (chirurgie orale et implantologie) vers l'endodontie, la parodontologie, voire l'orthodontie. Le gain en résolution a modifié l'échelle des détails visibles en détaillant plus finement les structures dentaires, osseuses et vasculo-nerveuses. Dans la sphère dento- maxillo-faciale, l'imagerie Cone Beam CT n'est plus seulement une simple technique d'exploration diagnostique mais devient un véritable outil d'acquisition morphologique indispensable aux planifications et aux conceptions informatiques (scan des moulages, fusion des données radiologiques avec les empreintes optiques intra-buccales, impression 3D de modèles virtuels du patient, de guides chirurgicaux...). Ainsi, les acquisitions CBCT rivalisent aujourd'hui, en termes de précision, avec des modèles en plâtre issus des empreintes dentaires classiques.
Initialement dédiée à l'exploration dentaire, l'imagerie CBCT repousse aujourd'hui les frontières vers les pathologies osseuses bénignes et la traumatologie du massif facial, mais aussi l'étude de l'oreille (par exemple implants cochléaires) ou les explorations ostéo-articulaires partielles (par exemple : fracture du scaphoïde, arthro-CBCT...).
D'un point de vue technologique, les travaux de recherche et développement visent à améliorer la qualité du faisceau de rayons X (tubes micro-foyer, formes d'onde, multi énergies...), la performance des capteurs (mieux résolus, plus sensibles, avec une plus grande dynamique, voire apparition de nouveaux dispositifs...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - TUBIANA (M.), LALLEMAND (J.) - Radiobiologie et radioprotection. - Que sais-je ? 2439, Presses universitaires de France (PUF), 2e édition, ISBN 2130529194 (2002).
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(2) - BOUCHIER (G.) - Abrégé de biophysique odontologique : radiologie et thérapeutique physique. - Masson (1982).
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(3) - DUTREIX (J.), DESGREZ (A.), BOK (B.), VINOT (J.M.) - Biophysique des radiations et imagerie médicale. - Masson (1997).
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(4) - PASLER (F.-A.) - Radiologie. - Flammarion Médecine-Sciences (1994).
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(5) - CAVÉZIAN (R.), PASQUET (G.) - L'imagerie médicale en odontologie. - Éditions CdP (2005).
-
(6) - LANGLAND (O.E.), LANGLAIS (R.P.), MORRIS (C.R.) - Principles and practice of panoramic radiology : including intraoral radiographic interpretation. - Saunders...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Appareils électromédicaux – Partie 2-63 : Exigences particulières pour la sécurité de base et les performances. Édition 1 - CEI 60601-2-63 - 2011
ANNEXES
Arrêté du 26 octobre 2005 définissant les modalités de contrôle de radioprotection en application des articles R. 231-84 du code du travail et R. 1333-44 du code de la santé publique.
Arrêté du 22 septembre 2006 relatif aux informations dosimétriques devant figurer dans un compte rendu d'acte utilisant les rayonnements ionisants.
Arrêté du 13 janvier 2006 modifiant l'arrêté du 26 octobre 2005 relatif aux modalités de formation de la personne compétente en radioprotection et de certification du formateur.
Arrêté du 15 mai 2006 relatif aux conditions de délimitation et de signalisation des zones surveillées et contrôlées et des zones spécialement réglementées ou interdites compte tenu de l'exposition aux rayonnements ionisants, ainsi qu'aux règles d'hygiène, de sécurité et d'entretien qui y sont imposées.
Arrêté du 18 mai 2004 relatif aux programmes de formation portant sur la radioprotection des patients exposés aux rayonnements ionisants.
Arrêté du 20 mars 2006 portant agrément d'organismes chargés des contrôles en radioprotection mentionnés aux articles R. 1333-43 et R. 1333-44 du code de la santé publique et R. 231-84 et R. 231-86 du code du travail.
Arrêté du 26 octobre 2005 relatif aux modalités de formation de la personne compétente en radioprotection et de certification du formateur.
Arrêté du 26 octobre 2005 définissant les modalités de contrôle de radioprotection en application des articles R. 231-84 du code du travail et R. 1333-44 du code de la santé publique.
Arrêté du 30 décembre 2004 relatif à la carte individuelle de suivi médical et aux informations individuelles de dosimétrie des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants.
Décision du 8 décembre 2008 fixant les modalités du contrôle de qualité des installations...
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