Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Le but fondamental des systèmes d'exploitation (Operating Systems ou OS) est de fournir aux applications des services permettant de rendre transparent le partage des ressources et les accès au matériel. De nombreux équipements enfouissent des circuits contenant un ou plusieurs processeurs ainsi que des coprocesseurs spécialisés. Ces circuits, fortement contraints en surface et puissance de calcul, et pour lesquels les tâches à exécuter sont au moins partiellement connues d'avance, imposent l'utilisation d'un système d'exploitation, même minimaliste. Ainsi, pour traiter un flot de données ininterrompu ou exécuter des programmes, l'OS pourra être spécialisée, pour en simplifier le code et en maximiser les performances.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Frédéric Pétrot : Docteur es sciences de l'université Pierre et Marie Curie (Paris VI) - Professeur à l'Ensimag, Institut polytechnique de Grenoble
INTRODUCTION
Les systèmes embarqués et/ou intégrés rappellent par certains côtés les ordinateurs d'antan, par les ressources limitées dont ils disposent. Ceci conduit à des besoins de compacité de code et à une exploitation optimisée du matériel qui n'est plus de mise dans les systèmes informatiques actuels où l'abondance de ressources de calcul et de mémorisation est la règle. Que l'on ne s'y trompe pas cependant : comparaison n'est pas raison, et les systèmes informatiques embarqués d'aujourd'hui sont souvent bien plus performants que leurs prédécesseurs non embarqués, mais ils sont aussi extrêmement contraints, et les quelques kilo-octets, microsecondes ou milliwatts qui sont épargnés par un système d'exploitation ad hoc seront toujours utiles à l'application, pour permettre de faire fonctionner mieux, de manière plus sûre et plus longtemps un appareillage. Globalement, le but d'un système d'exploitation consiste à abstraire et partager les ressources matérielles pour simplifier l'écriture des applications. Les systèmes d'exploitation des ordinateurs modernes visent à optimiser les temps de réponses moyens pour l'utilisateur face à un clavier et une souris, quitte à requérir de nombreuses ressources à un instant donné pour garantir cet objectif. Dans le monde de l'embarqué, un tel objectif n'a souvent pas de sens, car il n'y a pas d'utilisateur à proprement parler et la notion assez subjective et mal formalisée de temps de réponse acceptable est clairement inadaptée. Les systèmes d'exploitation pour les systèmes embarqués ont en général besoin de contraintes clairement précisées pour réaliser les services qu'ils sont censés fournir. Ces critères peuvent être liés à la performance temporelle, par exemple sur la latence minimale et maximale du traitement des interruptions, en espace mémoire maximal requis, en capacité de contrôle du matériel en vue par exemple de la basse consommation, etc. Les systèmes pour lesquels la réalisation d'une action doit être faite dans un laps de temps prédéfini, potentiellement de manière répétée, sont dits temps réel. Ils ont une importance particulière dans le monde de l'embarqué, car le contrôle du déclenchement d'un air bag ou le décodage d'une vidéo n'ont d'intérêt que si l'action est réalisée dans le temps imparti.
Par ailleurs, les méthodes de construction des systèmes d'exploitation ont évolué au cours du temps et permettent aujourd'hui de n'inclure que les parties qui sont utiles à la fois à l'application, si celle-ci est connue d'avance, ce qui est le cas bien souvent, et au matériel. Elles permettent ainsi de construire un système « sur mesure » qui maximise l'efficacité de l'appareil. L'intégration posant des questions cruciales de rendement et de flexibilité, les systèmes intégrés actuellement en cours de conception tendent à inclure plusieurs (voire de nombreux) processeurs. La gestion de ces nombreux processeurs, qui peuvent être de type identiques ou différents, par exemple un processeur à usage général et un processeur de traitement de signal, a clairement un impact sur les systèmes d'exploitation destinés à être embarqués.
La plupart des applications intégrées actuelles font appel à des algorithmes qui sont très gourmands en termes de ressources mémoire et de capacité de calcul. Ainsi, les systèmes électroniques embarqués, du moins ceux qui visent les appareillages grand public, doivent non seulement être d'un coût très faible mais ils doivent de plus fournir une performance très élevée. Ce faible coût implique une faible consommation, car cela seul permet l'utilisation de boîtiers plastique à faible coût (par opposition aux boîtiers en céramique) et l'absence de radiateur et de ventilateur. La solution utilisée dans le passé pour satisfaire ces contraintes a été de développer du matériel ad hoc : il est généralement admis que le nombre de MIPS (millions d'instructions par seconde) par watt (unité de mesure de la performance vis-à-vis de la consommation) est de deux à trois ordres de grandeur plus élevé dans le matériel spécialisé que dans le logiciel. Cependant, les applications récentes sont peu pérennes à cause de l'évolution continue et en profondeur des différents standards sur lesquels elles se basent. Ainsi, les solutions purement matérielles ne sont plus acceptables car elles ne permettent pas une flexibilité suffisante pour s'adapter au besoin, et les solutions au moins partiellement programmables sont maintenant la règle. En conséquence, il est à présent reconnu que des systèmes d'exploitations dédiés sont nécessaires.
VERSIONS
- Version archivée 1 de sept. 1988 par Françoise MOIREAU
DOI (Digital Object Identifier)
CET ARTICLE SE TROUVE ÉGALEMENT DANS :
Accueil > Ressources documentaires > Technologies de l'information > Technologies logicielles Architectures des systèmes > Systèmes d'exploitation > OS embarqués > Point sur les architectures matérielles
Accueil > Ressources documentaires > Technologies de l'information > Technologies logicielles Architectures des systèmes > Systèmes embarqués > OS embarqués > Point sur les architectures matérielles
Cet article fait partie de l’offre
Automatique et ingénierie système
(139 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
2. Point sur les architectures matérielles
À la différence des ordinateurs classiques [3], les architectures intégrées sont nombreuses et très différentes, car adaptées à l'application ou à la classe d'applications visées. Elles comportent en particulier des coprocesseurs spécialisés (par exemple à des phases de traitement intensif ou à la communication entre les éléments de traitement). Plusieurs alternatives architecturales crédibles existent, et l'on peut en citer trois qui sont représentatives des choix d'architectures actuels :
-
un processeur pilotant des blocs configurables et/ou spécialisés (1) ;
-
un processeur (ou cœur) à usage général (noté GPP pour General Purpose Processor, acronyme que nous retrouverons souvent) et un processeur de traitement de signal (DSP pour Digital Signal Processor, abréviation également largement utilisée dans la suite) travaillant conjointement (2) ;
-
plusieurs processeurs identiques se partageant un traitement (3).
Il est également possible d'ajouter des instructions utiles à une application dans un processeur. Ces processeurs extensibles peuvent être utilisés seuls si l'extension suffit à satisfaire les contraintes, ou en multiprocesseur sinon, avec potentiellement des extensions différentes pour chaque instance de processeur. Le placement des mémoires est une donnée très importante de ces architectures, car la latence d'accès aux instructions et aux données influe fortement sur les performances d'un programme.
L'accès aux données par les processeurs se fait par l'émission d'adresses qui représentent un emplacement unique de l'espace de mémorisation dans laquelle ils peuvent lire ou écrire des données. Dans le cas où il y a plusieurs processeurs dans un système, la structure de cet espace peut ne pas être identique du point de vue des processeurs, i.e. une adresse émise par un processeur peut représenter un emplacement ayant une adresse différente pour un autre processeur. Les processeurs peuvent également être dotés d'adresses dites virtuelles. Dans ce cas l'adresse émise par un processeur passe par un module matériel de traduction d'adresse qui traduit cette adresse dite « virtuelle » en adresse physique qui identifie un emplacement unique du point de vue du processeur. Ce mécanisme est principalement utilisé pour compiler tous...
TEST DE VALIDATION ET CERTIFICATION CerT.I. :
Cet article vous permet de préparer une certification CerT.I.
Le test de validation des connaissances pour obtenir cette certification de Techniques de l’Ingénieur est disponible dans le module CerT.I.
de Techniques de l’Ingénieur ! Acheter le module
Cet article fait partie de l’offre
Automatique et ingénierie système
(139 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Point sur les architectures matérielles
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - BERRY (G.) - L'informatique embarquée, - discours prononcé lors de la séance solennelle de réception des nouveaux membres à l'académie des sciences, (2003).
-
(2) - PÉTROT (F.) et WAJSBÜRT (F.) - Circuits Intégrés, - Encyclopædia Universalis, (1998).
-
(3) - PATTERSON (D. A.) et HENNESSY John (L.) - Computer Organization and Design : The Hardware/Software Interface, - quatrième édition, Morgan Kauffman, (2008).
-
(4) - ROMAN (D.) - By the Numbers : 44 % of current projects use two or more processors, - Electronic Engineering Times (EETimes), p.–29, (2006).
-
(5) - ITRS - System Drivers, - International Technology Roadmap for Semiconductor, edition (2007).
-
(6) - YAGHMOUR Karim MASTERS Jon, BEN-YOSSEF (G.), GERUM (P.) - Building...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Google. Android http://developer.android.com/index.html
DSpace, Inc. dSpace. http://www.dspaceinc.com.
The Mathworks. Real-Time Workshop. http://www.mathworks.com/products/rtw/
eCos Centric Limited. The eCos Operating System. http://ecos.sourceware.org/
QNX Software System. The QNX Operating System. http://www.qnx.com
WindRiver. The VxWorks Operating System. http://www.windriver.com
Microsoft. The Windows CE Operating System. http://www.microsoft.com/windowsembedded
Xenomai. The Xenomai Hard-RT Kernel Extension. http://www.xenomai.org.
uClinux. The Embedded Linux Microcontroller Project. http://www.uclinux.org/
STMicroelectronics. Linux distribution for ST embedded processors. http://www.stlinux.com
Symbian. Operating system for smart phones. http://www.symbian.org/
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
Automatique et ingénierie système
(139 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
QUIZ ET TEST DE VALIDATION PRÉSENTS DANS CET ARTICLE
1/ Quiz d'entraînement
Entraînez vous autant que vous le voulez avec les quiz d'entraînement.
2/ Test de validation
Lorsque vous êtes prêt, vous passez le test de validation. Vous avez deux passages possibles dans un laps de temps de 30 jours.
Entre les deux essais, vous pouvez consulter l’article et réutiliser les quiz d'entraînement pour progresser. L’attestation vous est délivrée pour un score minimum de 70 %.
Cet article fait partie de l’offre
Automatique et ingénierie système
(139 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive