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1 - CONCEPTS GÉNÉRAUX

2 - DONNÉES DE SANTÉ POUR L’ANALYSE SPATIALE

  • 2.1 - Sources de données de santé
  • 2.2 - Données individuelles et données agrégées
  • 2.3 - Spatialisation des données épidémiologiques
  • 2.4 - Données agrégées sur un critère spatial
  • 2.5 - Différentes sources de données épidémiologiques

3 - REPRÉSENTATIONS CARTOGRAPHIQUES ET OUTILS DE SYNTHÈSE

4 - ANALYSE DE LA DISTRIBUTION SPATIALE

5 - ANALYSES SPATIO-TEMPORELLES

6 - ANALYSE SPATIALE DU RISQUE

7 - CONCLUSION

8 - GLOSSAIRE

| Réf : MED4001 v1

Analyse spatiale du risque
Analyse spatiale pour l’épidémiologie et la géographie de la santé

Auteur(s) : Marc SOURIS

Date de publication : 10 déc. 2016

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RÉSUMÉ

Cet article décrit les principes et les différentes techniques de l’analyse spatiale pour l’épidémiologie et la géographie de la santé : cartographie, analyse de l’hétérogénéité et de la continuité spatiale, recherche de tendances, de zones homogènes, recherche d’agrégats, recherche de formes géométriques, analyses spatio-temporelles, etc. L’analyse spatiale entre également dans le développement de nombreuses applications : modélisation des épidémies, systèmes d’alerte, systèmes de gestion de crises, systèmes de prévention et d’analyse de risques, préparation de campagne de vaccination, sondages.

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Auteur(s)

  • Marc SOURIS : Directeur de recherche - IRD, unité mixte de recherche 190 « Émergence des pathologies virales », Marseille, France

INTRODUCTION

Cet article est une introduction à l’analyse spatiale pour l’épidémiologie et la géographie de la santé. Il a pour but de décrire les objectifs, les concepts, les méthodes et techniques disponibles dans ce domaine. Il s’adresse aux étudiants et aux professionnels de la santé publique, épidémiologistes, inspecteurs de la santé publique, géographes de la santé, spécialistes des rapports santé-environnement, que ce soit en santé humaine ou en santé animale. Il s’adresse également à tous ceux qui souhaitent une introduction aux méthodes générales de l’analyse spatiale.

L’analyse spatiale inclut toute technique qui étudie des objets et leurs relations en utilisant leurs propriétés topologiques ou géométriques. Cette définition est très générale et s’applique à de nombreux domaines : l’analyse spatiale est utilisée depuis de nombreuses années en géographie, en épidémiologie, mais également en biologie, en botanique, pour le traitement d’image, pour l’analyse de réseaux, dans l’électronique, en chimie, en climatologie, en hydrologie, en économie…

En épidémiologie (étude des facteurs influant sur la santé et les maladies dans une population) et en géographie de la santé (analyse géographique du système de santé et de la distribution spatiale des maladies), le terme d’analyse spatiale est utilisé pour décrire les techniques d’analyse appliquées aux « objets » décrits par l’épidémiologie ou la géographie, dès lors qu’ils sont localisés dans l’espace (les individus, les vecteurs, les réservoirs, les populations, les territoires, l’environnement naturel, l’environnement urbain, etc.). Est exclu ce qui se passe « dans » le malade (dans l’organe, dans la cellule, ou au niveau de la biologie de l’agent pathogène). Par exemple, cet article ne traite pas d’imagerie médicale et des techniques associées de traitement d’image, même si certaines de ces techniques sont parfois très proches de celles que nous décrirons.

Les phénomènes de santé sont rarement distribués de façon aléatoire dans l’espace. En effet, un phénomène de santé comporte bien souvent des facteurs de risques liés à des facteurs géographiques, à des facteurs environnementaux, aux relations spatiales entre les individus. Utiliser la localisation est donc fondamental dans l’analyse et la compréhension des phénomènes de santé et de leurs mécanismes : en prenant en compte les relations et interactions spatiales entre les acteurs de la maladie – vue comme un système complexe – l’analyse spatiale permet de mieux identifier et comprendre les mécanismes et les processus qui sous-tendent les phénomènes. L’analyse spatiale en épidémiologie offre ainsi des éléments qui permettent de consolider l’épidémiologie « classique » et d’enrichir la démarche des autres disciplines, et notamment de la géographie de la santé. Elle inclut l’analyse cartographique, la recherche de caractéristiques géométriques et spatio-temporelles, l’analyse de la continuité spatiale d’une valeur, la recherche d’agrégats, etc.

Dans le domaine de la santé, l’analyse spatiale n’est pas seulement utilisée pour des études en épidémiologie ou en géographie. Elle intervient également au niveau des politiques publiques, avec le développement de nouvelles applications en santé publique : systèmes d’alerte, systèmes de gestion de crises, systèmes de prévention et d’analyse de risques, préparation de campagne de vaccination.

L’utilisation de l’analyse spatiale dans le domaine de la santé s’est fortement accrue ces dernières années avec le développement de la géomatique et des systèmes d’information géographique (SIG). L’analyse spatiale bénéficie, comme dans d’autres domaines d’application, du développement des SIG et de la disponibilité grandissante de données géographiques, même si la qualité de ces données est encore souvent insuffisante. Il est difficile, sinon impossible, de ne pas utiliser un SIG pour gérer, transformer, manipuler, analyser, représenter l’information spatialisée. De nombreux logiciels sont facilement disponibles, que ce soit dans l’offre commerciale ou dans le domaine public (ArcGIS, QGIS, MapInfo, etc.). Le logiciel SIG utilisé pour illustrer cet article (SavGIS) et des exemples complets sont ainsi disponibles en téléchargement sur le site internet de SavGIS.

L’accent est mis dans cet article sur l’utilisation pratique des méthodes plutôt que sur les aspects théoriques de l’analyse spatiale, qui sont parfois complexes et que le lecteur pourra approfondir grâce à la bibliographie présentée à la fin de l’article. Néanmoins, les concepts généraux sur lesquels s’appuie la démarche sont présentés en cherchant toujours à expliquer les principes – qui, eux, sont souvent simples – utilisés dans telle ou telle méthode d’analyse, le plus clairement possible et en langage courant afin d’éviter si possible un jargon trop statistique.

Le premier chapitre présente les concepts généraux de l’analyse spatiale pour l’épidémiologie. Le second chapitre liste les types de données disponibles. Le troisième chapitre présente les méthodes de cartographie et de synthèse visuelle. Les paragraphes suivants sont consacrés aux méthodes d’analyse spatiale utilisées en épidémiologie et en géographie de la santé.

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VERSIONS

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-med4001


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6. Analyse spatiale du risque

Cette section présente les méthodes d’analyse spatiale basées sur l’analyse statistique de variables obtenues par un calcul spatial, comme l’agrégation d’événements dans des unités géographiques, ou l’appartenance d’un événement à un espace. Ces méthodes indirectes ne font pas intervenir directement les relations spatiales entre les individus, elles ne font intervenir que l’appartenance à un même espace, et c’est ce qui les différencie des méthodes d’analyse spatiale que nous avons présentées dans les sections précédentes. Elles sont néanmoins très largement utilisées, notamment parce qu’elles permettent d’analyser des risques : si l’on dispose de données sur la population susceptible, l’agrégation permet de calculer des taux, proportions, d’évaluer des probabilités et des risques, et d’utiliser d’autres données caractérisant les unités géographiques d’agrégation.

Les calculs spatiaux utilisés se déclinent en deux groupes : d’une part les agrégations spatiales, qui créent de nouvelles variables dans les objets de regroupement, et d’autre part les appartenances spatiales, qui permettent de créer de nouvelles variables pour les individus en utilisant leur appartenance spatiale à d’autres objets.

Les méthodes que nous présentons ici se limitent à l’analyse statistique du résultat. Mais rien n’empêche un utilisateur d’effectuer des opérations d’agrégation et d’appartenance pour créer de nouvelles variables et d’utiliser ensuite les méthodes directes d’analyse spatiale que nous avons vues à la section précédente : nombreuses sont les analyses géographiques, comme les analyses d’accessibilité ou d’influence, l’analyse de l’offre et du recours aux soins, qui utilisent très largement les méthodes d’agrégation et d’appartenance spatiale avant d’en analyser les résultats par des méthodes statistiques ou spatiales.

6.1 Analyses spatiales par agrégation

Les méthodes par agrégation regroupent les individus initiaux dans des unités géographiques (existantes ou créées pour l’occasion), en utilisant leur appartenance géographique à ces unités, avant d’analyser ces unités de regroupement avec des méthodes statistiques classiques (pour la distribution...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ALBERT (D.), GESLER (W.), LEVERGOOD (B.) -   Spatial analysis, GIS, and remote sensing applications in the health sciences.  -  Ann. Arbor Press (2000).

  • (2) - ANSELIN (L.) -   Local indicators of spatial association – LISA.  -  Geographical Analysis, 27, p. 93-115 (1995).

  • (3) - ANSELIN (L.) -   The Moran Scatterplot as an ESDA tool to assess local instability in spatial association.  -  In FISCHER (M.), SCHOLTEN (H.), et UNWIN (D.) eds., Spatial Analytical Perspectives on GIS, Taylor and Francis, London, p. 111-125 (1996).

  • (4) - AUCHINCLOSS (A.H.), DIEZ-ROUX (A.) -   A new tool for epidemiology : the usefulness of dynamic-agent models in understanding place effects on health.  -  American Journal of Epidemiology, vol. 168, n° 1 (2008).

  • (5) - BARTLETT (M.S.) -   The statistical analysis of spatial pattern.  -  Chapman and Hall (1975).

  • ...

ANNEXES

  1. 1 Logiciel

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