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1 - ÉVALUATION A PRIORI DES RISQUES PROFESSIONNELS

  • 1.1 - Cadre juridique
  • 1.2 - Pourquoi évaluer les risques professionnels ?
  • 1.3 - Démarche d'évaluation des risques
  • 1.4 - Principes de l'évaluation des risques
  • 1.5 - Document unique
  • 1.6 - Mise à jour du document unique
  • 1.7 - Guides et logiciels d'évaluation des risques

2 - MÉTHODES D'ANALYSE A PRIORI DES RISQUES

  • 2.1 - Contrôles et vérifications
  • 2.2 - Méthodes issues de l'approche ergonomique
  • 2.3 - Méthodes relevant de la sécurité des systèmes

3 - ANALYSE DES ACCIDENTS ET DES ÉVÉNEMENTS NON SOUHAITÉS (ENS)

| Réf : SE3920 v1

Méthodes d'analyse a priori des risques
Risques professionnels : analyse et évaluation

Auteur(s) : Brigitte ANDÉOL-AUSSAGE, Michel MONTEAU, Alain MAYER

Date de publication : 10 oct. 2007

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RÉSUMÉ

L'évaluation des risques professionnels (EvRP) permet d’identifier et de classer les risques au sein d’une entreprise, afin de déterminer les actions de prévention pertinentes à mettre en place. Lors de l'étape d'identification, une évaluation « a priori » de ces risques professionnels est conduite étayée par des méthodes d'analyse adaptées. Cette évaluation nécessité de s'inscrire dans un cadre juridique qui impose notamment le document unique. L'étape suivante consiste à l'analyse des accidents et événements non souhaités (ENS) : arbre des causes, réalisation et suivi de l’action de prévention, intérêt, difficultés et limites de l’analyse.

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Auteur(s)

  • Brigitte ANDÉOL-AUSSAGE : Département « Expertise et conseil technique », Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

  • Michel MONTEAU : Département « Homme au travail », INRS

  • Alain MAYER : chargé of European Missions, INRS

INTRODUCTION

L'évaluation « a priori » des risques professionnels (EvRP) consiste à identifier et classer les risques auxquels sont soumis les salariés d'une entreprise, en vue de mettre en place des actions de prévention pertinentes. L'EvRP est une démarche structurée dont les résultats sont formalisés dans le « document unique ». Ce document pourra être mis à la disposition du comité hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT), du médecin du travail et, sur demande, de l'inspecteur du travail et des contrôleurs de la caisse régionale d'assurance maladie (CRAM).

Dans le cadre de l'évaluation des risques, les méthodes d'analyse « a priori » des risques sont utilisées lors de l'étape d'identification des risques.

Nota

l'expression « évaluation a priori des risques » est empruntée à la circulaire DRT no 6 du 18 avril 2002.

L'identification des risques à l'origine d'accidents potentiels ou d'événements redoutés concerne aussi bien les situations de travail les plus banales que celles dans lesquelles les risques peuvent dégénérer en catastrophes. La multiplicité des risques à l'origine des accidents est telle que les méthodes destinées à la dégager sont elles-mêmes très diverses, s'étendant des pratiques les plus empiriques à des démarches parfois très complexes. On observe néanmoins une complémentarité des méthodes « a priori » dans leur utilisation, en fonction du niveau de sécurité déjà atteint et de la complexité du processus technologique en cause.

On distingue trois grands types de méthodes :

  • les contrôles et les vérifications ;

  • les méthodes issues de l'approche ergonomique ;

  • les méthodes relevant de l'analyse de la sécurité des systèmes.

L'intérêt de l'analyse d'accident et plus généralement celle de tout « événement non souhaité » (ENS) : incident, presque-accident, dysfonctionnement, découle du constat empirique selon lequel la connaissance dégagée à cette occasion permet, non seulement d'éviter le retour du même accident, mais aussi d'accidents plus ou moins semblables susceptibles de survenir dans des situations comparables.

L'accident résulte de la confrontation de l'Homme et du danger, danger inhérent à la situation de travail.

Cette rencontre, n'ayant aucun caractère volontaire, permet d'affirmer que les intéressés (opérateurs, encadrement, concepteurs...) n'ont pas anticipé la dynamique de la situation, soit pour la prévenir, soit pour l'infléchir en temps utile, soit pour éviter ses conséquences. Cet échec, individuel ou collectif, est désormais considéré comme le terme de multiples causes, plus ou moins évidentes, et plus ou moins proches (géographiquement et temporellement) de l'événement non souhaité final. La mise en évidence de ce réseau causal reste subordonnée aux exigences découlant du cadre réglementaire, et à des contingences diverses dont :

  • la disponibilité des informations liées aux circonstances, aux délais, aux témoignages... ;

  • l'intérêt accordé à une telle pratique (dont découlent les moyens consentis) ;

  • le savoir-faire des analystes.

Ce savoir-faire, en particulier lorsqu'il est spontané, est tributaire des conceptions que les intéressés peuvent avoir du « phénomène accident ».

Conceptions et pratiques interfèrent d'autant plus que l'analyste ne dispose que des conceptions « naturelles », c'est-à-dire partagées spontanément par une majorité de personnes, et utilise des pratiques d'analyses empruntant elles-mêmes davantage au sens commun qu'à une méthode définie.

L'observation de telles pratiques d'analyses des accidents dans les entreprises montre ainsi qu'il existe souvent une confusion des objectifs poursuivis à cette occasion. Cette confusion mêle deux types d'analyse qui doivent être distingués.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-se3920


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2. Méthodes d'analyse a priori des risques

2.1 Contrôles et vérifications

Dans les situations de travail les plus simples, les risques présentent généralement un caractère permanent et matériel. De ce fait, ils sont généralement observables directement. Dans ce cas, la détection des risques consiste à repérer des manques, des anomalies ou des insuffisances concernant des dispositifs techniques, des installations ou des modes opératoires par rapport aux dispositions réglementaires ou aux règles de l'art.

Les contrôles et les vérifications sont réalisés dans le cadre de visites ou d'inspections qui peuvent concerner l'établissement, un service, un atelier, une machine ou un poste de travail. Ces inspections sont effectuées soit par des intervenants extérieurs à l'entreprise (inspection du travail, service de prévention des CRAM – caisses régionales d'assurance maladie –, organismes agréés), soit par des instances internes (service de sécurité, comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail-CHSCT), dans le cadre des prescriptions réglementaires ou dans celui d'un programme interne. La détection des risques peut se faire à l'aide de différents supports (grilles, questionnaires, fascicules techniques, etc.) adaptés au secteur d'activité concerné. Les visites effectuées par le CHSCT, par exemple, et beaucoup d'inspections de machines ou d'installations correspondent à des obligations réglementaires ; en règle générale, elles trouvent leur efficacité maximale lorsqu'il s'agit d'abaisser rapidement un niveau de risque trop élevé (par une mise en conformité des installations avec la réglementation notamment) ou de maintenir un niveau de risque faible (audits techniques internes périodiques).

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2.2 Méthodes issues de l'approche ergonomique

L'application de la méthode « contrôles et vérifications » permet de supprimer les risques manifestes les plus dangereux, de telle sorte que ceux qui subsistent ont alors un caractère sporadique et éphémère (tâches annexes dangereuses, incidents matériels, etc.). Le diagnostic a priori des risques doit donc se centrer d'abord sur les postes de travail en appliquant la méthode d'analyse (voir L'ergonomie : une démarche au service de la prévention [SE 3 940]).

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