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Auteur(s)
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Lucien TUA : Ingénieur à la division Environnement de CNIM - Chargé du développement de la technique PCFB
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Lire l’articleINTRODUCTION
La technique de fluidisation est une technique très ancienne qui trouve ses premières applications dans l’industrie chimique et pétrochimique. Elle fut utilisée en Allemagne dès les années 20, dans les premiers gazéifieurs Winkler. Elle consiste à mettre un produit granuleux ou pulvérulent en suspension dans un gaz, cela afin d’améliorer le contact gaz/solides et favoriser la cinétique des réactions chimiques et du transfert thermique.
Ce n’est qu’au début des années 70 que l’on commença à s’intéresser à cette technique pour la combustion et à développer son application pour la génération de vapeur à partir de combustibles solides. Les vitesses de fluidisation utilisées étaient alors relativement faibles (1 à 2 m/s) et juste suffisantes pour mettre les particules de combustible en mouvement sans qu’il y ait entraînement. Ce mode de fluidisation a donné naissance à la première génération de foyers à lit fluidisé, appelés lits fluidisés denses (bubbling bed). Les premières réalisations industrielles de ce type ont permis de confirmer l’efficacité de la fluidisation pour la combustion du charbon. Mais simultanément elles ont mis en évidence un certain nombre de contraintes d’exploitation inhérentes au mode de fluidisation (problèmes de maintien du niveau du lit lors des variations de charge, d’alimentation et de distribution de combustible, de flexibilité vis-à-vis des variations des caractéristiques des combustibles, etc.).
Pour résoudre ces problèmes, les programmes de recherche s’orientèrent alors vers l’augmentation de la vitesse de fluidisation. Vers la fin des années 70, le concept du lit fluidisé circulant fit son apparition. Après une longue période de développement et de mise au point sur des unités pilotes, les premières réalisations de taille industrielle ont été construites dans les pays nordiques pour brûler de la tourbe.
Ce n’est que quelques années plus tard, sous la poussée de réglementations environnementales de plus en plus contraignantes, que la technique de fluidisation a été mise à profit pour la réduction in situ des polluants gazeux tels que les oxydes de soufre et les oxydes d’azote. La réduction des émissions d’oxydes de soufre est obtenue par injection de calcaire (ou dolomie) dans le lit. Les réactions de calcination du carbonate de calcium et de sulfatation sont favorisées par un contrôle efficace de la température de combustion à une valeur voisine de 850 oC. La réduction des oxydes d’azote est quant à elle favorisée par une température de combustion relativement basse (faible production de « NOx thermique »), et par une combustion étagée (réduction de la production de « NOx combustible »).
Depuis cette période la technique du lit fluidisé circulant s’est considérablement développée. Aujourd’hui, elle est reconnue par les producteurs d’électricité comme l’une des filières de combustion propre du charbon les plus performantes et les plus fiables. Tous constructeurs confondus, elle représente une part importante du marché mondial des chaudières à charbon. Ses domaines d’application sont variés :
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génération d’eau surchauffée pour réseau de chauffage ;
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génération de vapeur BP/MP pour procédés ;
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cogénération chaleur/électricité ;
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génération pure d’électricité (centrales thermiques).
De nombreux constructeurs sont en mesure de proposer des chaudières à lit fluidisé circulant atmosphérique de grande capacité (voir [doc. B 8 925]).
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1. Développement de la combustion en lit fluidisé
Les unités utilisées dans cet article ne sont pas toutes reconnues par le Système international (SI). Aussi nous rappelons que :
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1 normomètre cube (1 Nm3) correspond à 1 m3 de gaz mesuré dans les conditions normales de pression (1,013 bar) et de température (0 oC) ;
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1 MWe correspond à une puissance électrique de 1 MW ;
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1 MWth correspond à une puissance thermique de 1 MW.
1.1 Comparaison des combustions en lit fluidisé et conventionnelles
Le principe de base de fluidisation a donné naissance à des techniques de combustion différentes, en fonction du régime de fluidisation utilisé. Le diagramme de la figure 1 représente, de façon simplifiée, les différents modes de fluidisation et les techniques de combustion associées.
Le principe du lit fluidisé est mis en évidence par le graphe de la fonction liant la perte de charge Δp à la vitesse d’un gaz traversant un lit de particules solides (figure 1b ).
Depuis le point A de vitesse nulle, jusqu’au point B correspondant à la vitesse minimale de fluidisation, on constate une proportionnalité (en échelle logarithmique) entre la perte de charge et la vitesse. Cette zone représente le domaine de fonctionnement des lits fixes ; c’est le cas, par exemple, de la combustion du charbon sur une grille. Dans cette zone, le gaz traverse la couche de particules solides avec une vitesse et une énergie insuffisantes pour les mettre en mouvement. Au-delà du point B, l’accroissement de la vitesse entraîne une mise en mouvement des particules et une expansion du lit. C’est le domaine de fonctionnement du lit fluidisé dense, qui se caractérise par une séparation nette des phases solide (lit) et gazeuse, sans entraînement des particules. Dans toute cette zone, et jusqu’au point C (début d’entraînement), la perte de charge reste à peu près constante et la turbulence augmente avec l’accroissement de la vitesse. Au-delà du point C, il y a expansion raide du lit et entraînement des particules dans le flux gazeux jusqu’à l’extérieur du réacteur. Pour assurer la continuité du processus, il est nécessaire d’introduire une quantité équivalente de solide à...
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