Présentation

Article

1 - PHASE DE REMPLISSAGE : SPÉCIFICITÉS ET ÉQUATIONS À RÉSOUDRE

2 - UN CAS D’ÉCOLE : LE DISQUE INJECTÉ PAR LE CENTRE

3 - MODÈLES PAR RÉSEAU

4 - ÉCOULEMENTS EN COUCHE MINCE : MODÈLE DE HELE-SHAW

5 - MODÈLES BIDIMENSIONNELS ET MODÈLES TRIDIMENSIONNELS

| Réf : AM3695 v1

Un cas d’école : le disque injecté par le centre
Modélisation de l’injection - Remplissage des moules

Auteur(s) : Jean-François AGASSANT, Michel VINCENT

Date de publication : 10 avr. 2000

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Auteur(s)

  • Jean-François AGASSANT : Ingénieur civil des Mines - Professeur à l’École nationale supérieure des mines de Paris - Directeur-adjoint du CEMEF (Centre de mise en forme des matériaux) - Directeur UMR-CNRS/École des mines de Paris n 7635

  • Michel VINCENT : Ingénieur civil des Mines - Directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) - Responsable de recherches au CEMEF

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

INTRODUCTION

Le procédé d’injection permet de produire à grande cadence, avec une grande régularité, et de façon automatique, des pièces de formes complexes, dont la masse varie de l’ordre du gramme jusqu’à plusieurs kilogrammes. On injecte selon des techniques présentant de grandes similitudes, des polymères thermoplastiques, des polymères thermodurcissables, et des élastomères. Les différences principales concernent les températures : le polymère thermoplastique « chaud » (entre 200 et 300 ˚C le plus souvent) est injecté dans un moule « froid » (entre 20 et 80 ˚C), tandis que les thermodurcissables et les élasto-mères « froids » (20 à 80 ˚C) sont injectés dans un moule « chaud » (environ 200 ˚C), qui va activer la réaction de polymérisation ou de vulcanisation.

Cet article et le suivant sont centrés sur les polymères thermoplastiques. Cependant, en ce qui concerne la phase de remplissage de la cavité, les calculs pourront être transposés aux matériaux réactifs, lorsque la polymérisation ne s’active pas pendant le remplissage de la cavité, qui est généralement très bref. Dans le cas de matériaux fortement réactifs, il faut tenir compte de l’influence de la polymérisation sur la viscosité [15], et éventuellement sur la température (la réaction est exothermique) [20].

Rappelons les différentes phases du cycle d’injection (figure A) :

  • le polymère est fondu dans un système de plastification vis-fourreau, et une dose de matière est accumulée en tête de vis ;

  • ce polymère est injecté à fort débit imposé dans la cavité : c’est la phase de remplissage ;

  • après commutation, une pression est imposée sur la vis, et une certaine quantité de matière est injectée pour compenser le retrait dû au refroidissement. C’est la phase de compactage-maintien, qui dure généralement jusqu’à ce que la matière soit figée dans les canaux d’alimentation ;

  • la pièce finit de se refroidir dans le moule, puis, après éjection, hors du moule. C’est la phase de refroidissement.

Nous aborderons les modélisations relatives à l’injection des polymères de façon progressive. Nous commencerons dans le présent article par la modélisation de l’écoulement pendant la phase de remplissage. Nous verrons trois approches permettant de prendre en compte des géométries de plus en plus générales. Nous aborderons dans l’article [AM 3 696] « Modélisation de l’injection. Compactage et contraintes résiduelles » l’écoulement pendant la phase de compactage, qui est primordial pour la qualité de la pièce. Enfin, nous nous tournerons vers l’étude de l’évolution du polymère à l’état solide, avec la construction des contraintes et déformations résiduelles consécutives au refroidissement. Nous ne parlerons pas dans ces articles de calcul thermique de l’outillage, qui constitue une aide efficace à la définition des canaux de régulation.

Un logiciel, pour quoi faire ?

Les calculs relatifs au procédé d’injection permettent de répondre aux questions suivantes.

  • La cavité sera-t-elle entièrement remplie avant solidification du polymère ?

  • Le remplissage sera-t-il équilibré, le remplissage s’achèvera-t-il en même temps dans les différentes régions de l’empreinte ?

  • Où faudra-t-il placer d’éventuels évents ?

  • Les lignes de soudure éventuelles, sources de faiblesse mécanique et de défaut d’aspect, seront-elles placées dans des régions où elles sont le moins gênantes ?

  • Comment placer et dimensionner les seuils pour que ce soit le cas ?

  • Y aura-t-il échauffement excessif entraînant la dégradation du matériau ?

  • Quelle force de fermeture de presse faut-il ?

  • Le compactage va-t-il compenser les retraits, et ce de façon homogène ?

  • Quel sera le poids de la pièce ? La densité sera-t-elle homogène ?

  • Quelle sera la géométrie de la pièce après éjection, compte tenu des contraintes et déformations résiduelles ?

Les calculs donnent aussi des informations sur la thermique et la mécanique, qui permettent de répondre à d’autres questions, comme l’orientation des macromolécules, les structures cristallines induites par l’écoulement, l’orientation de fibres de renfort...

La modélisation est complexe à plus d’un titre :

  • la géométrie est généralement très complexe : surfaces gauches, variations brusques de largeur, d’épaisseur, moules multiempreintes... ;

  • la thermomécanique des écoulements de polymère à l’état fondu est complexe ;

  • il y a coexistence de deux phases liquide et solide, dont les comportements sont très différents.

Malgré tout, on trouve différents logiciels commerciaux qui sont utilisés de plus en plus fréquemment pour concevoir des outillages. Nous verrons les points importants pour sélectionner ces logiciels, et leurs limites théoriques. Il est toujours bon, mais pas toujours facile à réaliser, de les tester pratiquement en les comparant à des mesures réalisées sur presse et moule instrumentés.

Les auteurs tiennent à citer les collaborateurs et chercheurs du Centre de mise en forme des matériaux de l’École des mines de Paris dont les travaux ont contribué à ce texte : H. Allès, T. Coupez, B. Magnin, S. Philipon, E. Pichelin, G. Schlatter, J.-L. Willien.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-am3695


Cet article fait partie de l’offre

Plastiques et composites

(397 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation

2. Un cas d’école : le disque injecté par le centre

Cette situation d’écoulement est fréquemment rencontrée lorsque l’on injecte en nappe. Elle est représentée sur la figure 1.

Cette géométrie a été étudiée par plusieurs auteurs . Les approches que nous allons développer par la suite peuvent être transposées au cas d’une plaque rectangulaire et de canaux de section circulaire .

Nous allons d’abord considérer un écoulement en condition isotherme. Cela va nous permettre de mener des résolutions analy-tiques, et donc d’obtenir facilement des ordres de grandeurs.

En dehors de zones localisées, à la jonction entre la carotte et la cavité et au niveau du front, qui ne peuvent en toute rigueur être abordées que par un calcul tridimensionnel (ou bidimensionnel axisymétrique, voir paragraphe 5), on peut supposer (et cela est appuyé par l’expérience) que l’écoulement est axisymétrique, et que la seule composante non nulle du vecteur vitesse dans un repère cylindrique (r, θ, z) est la composante radiale u (r, z), qui ne dépend pas de θ en raison de la symétrie axiale.

2.1 Calcul newtonien isotherme

L’équation de continuité [1] s’écrit alors :

D’où l’on déduit u = (z)/r. Les deux inconnues du problème sont donc la fonction A (z) et la pression p. Avec la loi de comportement newtonienne, la viscosité η est une constante, et les équations d’équilibre dynamique [2] deviennent :

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Plastiques et composites

(397 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Un cas d’école : le disque injecté par le centre
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - AGASSANT (J.-F.), ALLES (H.), PHILIPON (S.), VINCENT (M.) -   *  -  Polym. Eng. Sci., 28, p. 460-468 (1998).

  • (2) - BALLMAN (R.L.), SHUSMAN (T.), TOOR (H.L.) -   *  -  Ind. Eng. Chem., 51, p. 847 (1959).

  • (3) - BERGER (J.L.), GOGOS (C.G.) -   *  -  Polym. Eng. Sci., 13, p. 102-112 (1973).

  • (4) - BEHRENS (R.A.), CROCHET (M.J.), DENSONET (C.D.), METZNER (A.B.) -   *  -  AIChE J., 33, p. 1178-1186 (1987).

  • (5) - BATCH (G.) -   *  -  Intern. Polym. Proc., 12, p. 257 (1997).

  • (6) - BROYER (E.), GUTFINGER (C.), TADMOR (Z.) -   *  -  Trans. Soc. Rheol., 19, p. 423-444 (1975).

  • (7) - CARREAU...

1 À lire également dans nos bases

BILLOET (D.) - Moulage des thermoplastiques par co-injection. - [A 3 699_08_1995] Archives matériaux (1995).

CHATAIN (M.) - DOBRACZYNSKI (A.) - Injection des thermoplastiques : les moules. - [A 3 680] Traité Plastiques et Composites (1995).

AGASSANT (J.-F.) - VINCENT (M.) - Modélisation de l'injection – Compactage et contraintes résiduelles. - [AM 3 696] Traité Plastiques et Composites (2001).

MOUSSEAU (P.) - SARDA (A.) - DETERRE (R.) - Thermique de l'injection des thermoplastiques. Fondements. - [AM 3 684] Traité Plastiques et Composites (2005).

MOUSSEAU (P.) - SARDA (A.) - DETERRE (R.) - Thermique de l'injection des thermoplastiques. Optimisation. - [AM 3 685] Traité Plastiques et Composites (2006).

NIVON (M.) - Sécurité dans les techniques d'injection. - [AM 3 698] Traité Plastiques et Composites (1999).

WOLFF (C.) - DUPUIS (D.) - Viscosité. - [R 2 350] Traité Mesures physiques (1994).

HAUT DE PAGE

2 Événements

ANTEC (SPE Annual Technical Conference) http://www.4spe.org

...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Plastiques et composites

(397 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS