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Article

1 - PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES PHÉNOMÈNES

2 - STRUCTURES SUPERFICIELLES

3 - THERMODYNAMIQUE DES SURFACES

  • 3.1 - Fonctions thermodynamiques et relations générales
  • 3.2 - Grandeurs d’excès pour les surfaces planes
  • 3.3 - Équations fondamentales des systèmes limités par une surface plane
  • 3.4 - Variations de l’énergie superficielle
  • 3.5 - Chaleurs d’adsorption et de ségrégation

4 - MODÈLES D’ADSORPTION ET DE SÉGRÉGATION

5 - TRANSITIONS DE PHASE BIDIMENSIONNELLE

6 - PASSAGE DE L’ÉTAT BIDIMENSIONNEL À L’ÉTAT TRIDIMENSIONNEL. MOUILLAGE

7 - CINÉTIQUE D’ADSORPTION ET DE DÉSORPTION

8 - TECHNIQUES

| Réf : A245 v1

Modèles d’adsorption et de ségrégation
Surface des solides - Physisorption. Chimisorption. Ségrégation

Auteur(s) : Bernard WEBER, Jean-Jacques EHRHARDT, André THOMY

Date de publication : 10 août 1988

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Auteur(s)

  • Bernard WEBER : Docteur ès Sciences Physiques - Directeur de Recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) (Laboratoire d’Études et de Recherches en Mécanique et Énergétique des Surfaces)

  • Jean-Jacques EHRHARDT : Docteur ès Sciences Physiques - Directeur de Recherche au CNRS (Laboratoire Maurice Letort)

  • André THOMY : Docteur ès Sciences Physiques - Directeur de Recherche au CNRS (Laboratoire commun CNRS Saint-Gobain, Unité Mixte 37)

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INTRODUCTION

Le domaine des surfaces revêt une importance particulière car tout corps, liquide ou solide, interagit avec le milieu ambiant à travers la surface qui le délimite. Or les atomes se trouvant à la surface d’un solide ou d’un liquide présentent une coordinence moins importante que ceux situés au cœur de ce système ; on conçoit donc que ces atomes vont conférer à la surface des propriétés tout à fait spécifiques. Ainsi, l’énergie nécessaire pour augmenter la surface d’un solide est toujours positive, ce qui a pour conséquences, entre autres, que les systèmes condensés ont tendance, pour minimiser leur énergie libre de surface, à diminuer l’étendue de cette surface, à réagir avec les molécules de l’atmosphère ambiante pour former une couche dite d’adsorption ou, par exemple, à faire ségréger en surface l’élément du solide qui a la plus faible énergie superficielle.

Ces propriétés particulières donnent aux systèmes dispersés un rôle important dans des domaines très divers de la physique, de la chimie mais aussi de la géologie et de la biologie. Ainsi, certaines réactions chimiques, thermodynamiquement possibles, sont accélérées, ou sont favorisées quand elles sont en compétition avec d’autres réactions également possibles, grâce à la surface de certains solides ; ce phénomène, la catalyse hétérogène, revêt une importance cruciale, par exemple en pétroléochimie. Des remarques analogues pourraient être faites dans les domaines de la métallurgie, de l’électronique, de la croissance cristalline, de l’adhésion et de la rupture des solides, de la lubrification, de la corrosion, etc.

L’importance de ces phénomènes superficiels a d’ailleurs été comprise très tôt ; ainsi, J. W. Gibbs a développé la thermodynamique des surfaces à la fin du siècle dernier ; de même, un grand nombre de travaux de I. Langmuir, dans le domaine de l’adsorption et de la cinétique chimique hétérogène, n’ont pas perdu de leur actualité bien qu’ils datent du début de ce siècle. Cependant, malgré quelques exceptions importantes, les études expérimentales sur surfaces bien contrôlées furent rares avant les années soixante-dix. Au cours de cette décennie, ces recherches ont pu commencer dans de bonnes conditions grâce au développement de l’ultravide (favorisé par la recherche spatiale). Des pressions inférieures à 10 – 8 Pa sont en effet nécessaires pour éviter la contamination des surfaces, la réactivité de ces dernières étant généralement très forte (analogue à celle de radicaux libres). À la suite de cela, la mise au point de techniques spécifiques a permis d’étudier la structure (diffraction d’électrons lents) et la composition superficielle (spectrométrie d’électrons Auger).

Nous avons donc affaire à un secteur en plein développement qui rassemble des scientifiques d’horizons très divers (des métallurgistes, des physico-chimistes, des physiciens du solide, des électroniciens, des électrochimistes, etc.) et qui trouve des applications dans ces différents domaines. Cet article traite plus particulièrement de l’adsorption et de la ségrégation. Pour un panorama général de ces phénomènes et de leurs applications, on pourra consulter les ouvrages cités en documentation  .

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-a245


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4. Modèles d’adsorption et de ségrégation

À température constante, les variations de l’énergie de surface avec le potentiel chimique (donc la composition volumique pour la ségrégation dans le cas de solutions idéales ou la pression pour l’adsorption de gaz parfaits) permettent de déterminer la concentration superficielle. Mais ces déterminations de variations d’énergie superficielle sont délicates à effectuer. On a donc développé des modèles d’adsorption et, plus récemment, de ségrégation qui permettent de relier directement la concentration superficielle à la pression ou à la concentration de volume.

Nous présentons dans le paragraphe 4.1 les plus simples de ces modèles dans lesquels on ne fait pas intervenir d’interactions latérales entre les atomes adsorbés ou ségrégés ; cela ne se produit généralement qu’aux faibles concentrations superficielles (systèmes dilués). Le cas des systèmes concentrés fait l’objet du paragraphe 4.2. Les changements de phase sont présentés indépendamment 5.

Les calculs théoriques les plus élaborés, comme les résultats expérimentaux, montrent que la composition atteint la composition volumique du substrat au bout d’un très petit nombre de couches. Divers travaux  ont tenu compte de trois ou quatre premières couches, mais beaucoup ne prennent en compte qu’une phase...

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