Présentation
Auteur(s)
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Michel JOINDOT : Ancien élève de l’École polytechnique - Ingénieur en Chef des télécommunications
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Irène JOINDOT : Ingénieur ISMRA (Institut des sciences de la matière et du rayonnement) (ex. ENSEEC) - Docteur de l’Université de Montpellier, habilitée à diriger les recherches
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Lire l’articleINTRODUCTION
Une fibre optique est un guide diélectrique permettant de conduire la lumière sur une grande distance. On se limitera dans cet article aux fibres à symétrie de révolution autour de leur axe, constituées de matériaux isotropes (verres). Notre objectif est de présenter les propriétés fondamentales de ces fibres en vue de leur application aux télécommunications, c’est-à-dire leurs propriétés concernant l’affaiblissement et la déformation subis par les signaux lors de leur propagation.
C’est en 1966 que sera lancée l’idée de transporter sur de grandes distances des signaux optiques sur une fibre, mais il faudra des années pour maîtriser les procédés de fabrication et contrôler la composition des matériaux qui influe de manière décisive sur les pertes. On parviendra alors à obtenir des atténuations assez faibles pour que devienne possible la transmission des signaux sur des distances suffisamment grandes pour présenter un intérêt pratique et rendre la technique optique compétitive. Partie en 1960 de 1 000 dB/km, l’atténuation est descendue à 20 dB/km en 1975, puis 0,2 dB/km en 1984.
Comparée aux autres supports de transmission existants, la fibre optique présente une atténuation faible et quasiment constante sur une énorme plage de fréquences et offre ainsi l’avantage de bandes passantes gigantesques, permettant d’envisager la transmission de débits numériques très importants. Mais la fibre ne se réduit pas à un atténuateur parfait : la variation de l’indice de réfraction en fonction de la longueur d’onde est la cause principale de la dispersion chromatique, qui va entraîner une déformation des signaux transmis. Cet effet linéaire se manifeste d’autant plus que la distance est élevée, et la bande passante des signaux transmis importante. Aussi, tant que les atténuations des fibres ont été suffisamment grandes pour que le signal doive être régénéré avant d’avoir été notablement déformé, la dispersion a-t-elle été négligée. Avec la diminution des pertes et l’apparition de systèmes à très grande capacité, la dispersion chromatique est devenue un effet fondamental.
Les amplificateurs à fibre ont permis d’injecter dans les fibres des puissances importantes et de compenser les pertes de propagation ; la contrepartie en est l’apparition d’effets non linéaires, qui sont aussi une source de dégradation du signal, mais peuvent également être utilisés dans certaines conditions de manière positive pour compenser l’influence de la dispersion chromatique. Dans le cas général, effets linéaires et non linéaires interagissent et ne peuvent donc être isolés et traités séparément.
La fibre optique apparaît donc comme un milieu de propagation complexe, dont l’effet sur un signal ne peut être prédit qu’au moyen de logiciels de simulation : de nombreux laboratoires ont développé de tels outils.
VERSIONS
- Version courante de avr. 2013 par Michel JOINDOT, Irène JOINDOT
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6. Conclusion
Nous venons de décrire les principaux facteurs qui permettent de caractériser la propagation d’un signal sur une fibre monomodale. Nous avons montré comment, alors que l’affaiblissement était le seul paramètre considéré dans les premiers systèmes, il est devenu nécessaire de tenir compte de phénomènes de propagation plus complexes au fur et à mesure qu’augmentaient les débits transmis, les distances et les puissances injectées.
Au cours de cette histoire des télécommunications optiques, deux types de fibre se sont dégagés pour la transmission à la longueur d’onde de 1,55 µm, la fibre dite standard à forte dispersion G.652 et la fibre à dispersion décalée G.653. Le développement des systèmes amplifiés et corrélativement l’importance croissante des effets non linéaires ont conduit à revoir les conclusions sur la fibre à dispersion décalée considérée jusqu’alors comme meilleure parce que permettant en régime linéaire une distance de transmission plus importante.
Les concepteurs de systèmes et surtout de réseaux se sont alors reposé la question du choix de la fibre et se sont demandé s’il n’existerait pas une fibre intermédiaire entre les familles G.652 et 653, caractérisée par une dispersion plus faible que la G.652, donc meilleure en régime linéaire, et cependant plus forte que la G.653, donc supérieure à cette dernière vis-à-vis de certains phénomènes linéaires.
Les fabricants de fibres ont travaillé sur le problème et proposé de nouveaux types de fibres, qui sont classées dans la famille générique des fibres de type NZDSF (Non Zero Dispersion Shifted Fibers) regroupées sous le nom G.655. Différentes caractéristiques ont été proposées, selon le signe de la dispersion. La question de savoir si ces nouvelles fibres apportent aujourd’hui un gain dans les réseaux de télécommunications est ouverte. Cette question est abordée dans l’article consacré aux systèmes .
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