Présentation
Auteur(s)
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Françoise ROUQUEROL : Professeur à l’université de Provence (Aix-Marseille-I)
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Laurent LUCIANI : Docteur en physico-chimie - Ingénieur de l’École supérieure de chimie de Marseille
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Philip LLEWELLYN : Ph.D - Chargé de recherche au CNRS
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Renaud DENOYEL : Docteur ès sciences - Chargé de recherche au CNRS
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Jean ROUQUEROL : Docteur ès sciences - Directeur de recherche au CNRS
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Groupe des solides divisés du MADIREL (Matériaux divisés, revêtements, électrocéramiques)
Centre national de la recherche scientifique
Université de Provence
Bien des solides divisés (soit pulvérulents, soit poreux) qui se trouvent tels quels dans la nature, y ont un rôle important dans les équilibres ou phénomènes naturels. D’autres sont utilisés et exploités par l’homme depuis la nuit des temps. Leur application pratique leur mérite alors le nom de « matériaux » divisés. D’autres enfin sont inventés ou synthétisés chaque année pour résoudre des défis technologiques ou participer à la protection de l’environnement.
Le solide divisé le plus connu est tout simplement le sol. Son aire superficielle et sa porosité déterminent en grande partie sa capacité de rétention non seulement d’eau mais aussi de substances fertilisantes, désherbantes, phytosanitaires ou encore toxiques (métaux lourds, éventuellement radioactifs). Les sables, dans leur forme la plus divisée, sont capables de rester en suspension dans l’air (ils constituent alors un aérosol de poussière) et d’être ainsi transportés sur des milliers de kilomètres, avant d’être précipités au sol par les pluies : c’est ainsi que la poussière rose ou jaune du Sahara se retrouve, un lendemain de pluie, sur les voitures du midi de la France. Maîtrisé, contrôlé et surtout canalisé, ce phénomène est aujourd’hui à la base du transport pneumatique des poudres : farines alimentaires, ciments, soufre, talc, etc.
Depuis longtemps, l’homme a exploité les propriétés adsorbantes du charbon ou de pierres poreuses volcaniques à des fins médicales (aspiration du venin d’une plaie) ou bien la porosité des poteries pour permettre leur refroidissement par évaporation de l’eau qui les traverse, ou encore la puissance technique du « frittage » : c’est grâce à ce dernier que les Étrusques fabriquaient des statuettes en or dans des fours pourtant incapables d’atteindre la température de fusion de l’or (1 063 C) ; l’énergie emmagasinée par les grains de poudre fine – sous forme de défauts structuraux et d’énergie de surface – à la suite de leur broyage permettait en effet, dès 600 à 700 C, la prise en masse des statuettes de poudre d’or compactée.
Aujourd’hui enfin, on invente des adsorbants nouveaux que l’on ajuste le mieux possible (en granulométrie, en taille de pores, en fonctions chimiques superficielles) aux applications visées dont nous ne citerons que certaines :
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abaissement de la pression de stockage du gaz naturel (afin d’alléger les bouteilles et de permettre leur utilisation sur véhicules propulsés au gaz naturel) ;
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purification et recyclage de l’atmosphère des avions ;
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rétention et réemploi des vapeurs d’essence dégagées par les réservoirs de voiture ;
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rétention et réemploi des vapeurs de solvants à la sortie des tunnels de peinture ;
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réhabilitation de sols souillés par des métaux lourds ;
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séparation des gaz de l’air à la température ambiante, sans besoin de température cryogénique (les tailles très voisines des molécules de diazote et de dioxygène nécessitent un ajustement très fin de la texture poreuse et des propriétés superficielles) ;
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stockage puis relargage progressif de principes actifs médicamenteux, pour assurer une concentration constante dans l’organisme malgré des prises de médicaments très espacées ;
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réalisation de machines frigorifiques solaires exploitant le caractère fortement endothermique de la désorption de vapeur d’eau ou d’alcool et utilisables pour le stockage de vaccins en pays désertique.
VERSIONS
- Version archivée 1 de janv. 1987 par Jean CHARPIN, Bernard RASNEUR
- Version archivée 2 de déc. 1999 par Jean CHARPIN, Bernard RASNEUR
- Version courante de mai 2017 par Françoise ROUQUEROL, Jean ROUQUEROL, Isabelle BEURROIES, Philip LLEWELLYN, Renaud DENOYEL
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Adsorption d’un gaz par un solide
3.1 Phénomène d’adsorption
L’adsorption est un phénomène tout à fait général qui se produit chaque fois qu’un gaz ou un liquide est en contact avec un solide ; celui-ci est retenu par les atomes superficiels du solide et se concentre à sa surface. Le mot adsorption indique qu’il s’agit d’un phénomène de surface et ne doit pas être confondu avec le mot absorption qui indiquerait que le fluide a pénétré dans la masse du solide.
Le solide est alors appelé adsorbant et le fluide susceptible d’être retenu à la surface du solide est l’adsorbable.
La désorption est la libération des gaz ou vapeurs retenus par adsorption à la surface d’un solide.
Deux types de forces sont responsables des interactions qui peuvent s’établir entre le solide adsorbant et le fluide adsorbable et conduisent traditionnellement à distinguer deux types d’adsorption : l’adsorption physique (ou physisorption) et l’adsorption chimique (ou chimisorption).
L’adsorption chimique qui met en jeu un échange d’électrons entre la surface du solide et les molécules adsorbées – comme dans le cas d’une réaction chimique – modifie les propriétés du solide et ne peut donc pas être utilisée pour caractériser la texture des matériaux divisés et poreux ; c’est pourquoi nous parlerons ici uniquement de l’adsorption physique qui ne met en jeu que les forces responsables des interactions entre les molécules des gaz réels et de la condensation des vapeurs et qui ne change donc pas les propriétés du matériau étudié.
En pratique, la caractérisation de la texture des matériaux divisés repose essentiellement sur l’adsorption de diazote à sa température normale de liquéfaction [4].
L’expérience montre que la quantité de gaz retenue à la surface d’un adsorbant (on parle alors de la quantité adsorbée)...
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